samedi 3 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (10). Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, Agitation politique à Paris et en province

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise

Agitation politique à Paris et en province

Le siège de la capitale commence le 19 septembre. Dans les quartiers ouvriers il entraîne le rationnement, puis la famine, en plus des bombardements quotidiens. Quant aux riches, soit ils quittent la capitale, soit ils y continuent leurs affaires, spéculant au marché noir. Ils ne manquent de rien. Quand Paris commence à ne plus manger à sa faim, tandis que les prolétaires se contentent de pain rempli de paille, de suif, et mangent des chiens, des chats et des rats, on découpe les animaux du jardin des Plantes dans les boucheries des quartiers chics. Le sentiment justifié de devoir faire tous les sacrifices et d’être seul à défendre la patrie envahit rapidement le prolétariat.

Dès le 4 septembre, des militants ouvriers méfiants vis-à-vis du gouvernement bourgeois ont organisé des comités dits de défense et de vigilance dans les quartiers populaires. Forts de leur succès, le 13 septembre ils constituent ensemble un Comité central républicain des vingt arrondissements, qui placarde dans les rues un programme préfigurant la Commune.

On invoque de plus en plus souvent la Commune, qui dans l’esprit populaire fait référence à la Commune des sans-culottes du 10 août 1792. Contre les manœuvres des bourgeois et des monarchistes qui, en province, calomnient déjà de toutes leurs forces la République, on revendique la représentation directe du peuple. Avant même Paris, dans plusieurs villes ont lieu des tentatives d’élire des Communes, autrement dit des municipalités déléguant à leurs représentants les pouvoirs jusqu’alors centralisés par l’État.

À Lyon, la Commune est proclamée le 28 septembre, à Marseille le 1er novembre, mais le gouvernement réussit à les renverser aussitôt en concentrant sur place ses forces armées. La perspective d’une fédération de Communes dans les grandes villes de France constitue une menace tangible pour lui. À Paris aussi d’ailleurs, le 31 octobre, à l’annonce de nouvelles défaites militaires et à l’évocation d’un armistice, la foule envahit l’Hôtel de Ville aux cris de «Pas darmistice!» et «Vive la Commune!» Quelques blanquistes et une fraction des représentants du Comité des vingt arrondissements tentent alors de renverser le gouvernement. Mais Paris nest pas encore mûr pour la révolution, le gouvernement garde le contrôle de la situation. Marx écrira: «Si la Commune avait remporté la victoire au début de novembre 1870 à Paris, à un moment où elle était déjà instaurée dans les grandes villes du pays, elle aurait sûrement trouvé un écho et se serait étendue à toute la France.»

Plus les semaines passent, plus il devient clair que le gouvernement s’apprête à capituler, malgré les déclarations belliqueuses de ses ministres. Les opérations militaires qu’il ordonne reviennent à envoyer ses troupes au massacre. Une sortie à Buzenval se solde par 4000 morts et provoque une nouvelle manifestation de colère à Paris le 22 janvier 1871. Cette fois les soldats tirent sur la foule, faisant une trentaine de victimes.

Le 28 janvier, un armistice est signé avec la Prusse. Le divorce entre le gouvernement et les Parisiens devient inévitable. La Garde nationale, gagnée par l’indignation devant ce qu’elle considère comme une trahison, se réunit le 6 février et décide de se constituer en fédération. Les bataillons sont appelés à se prononcer et, le 15 février, la proclamation officielle de la Fédération soulève l’enthousiasme. On décide de former un Comité central pour représenter ceux qui s’appellent désormais fièrement des fédérés. La Garde nationale déclare alors qu’elle s’opposera à toute tentative de renverser la République et qu’elle ne se laissera pas désarmer.

………………………………………………

 Le 22 janvier 1871, place de l’Hôtel-de-Ville

 (Demain, Aux origines de la Commune, Du 4 septembre 1870 au 18 mars 1871 : La République bourgeoise, L’Assemblée des monarchistes contre Paris)

 

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire