Violences
faites aux femmes : l’imposture gouvernementale
02 Septembre 2020
Un rapport, publié le 27 août
dernier par deux sénateurs, montre que les annonces spectaculaires du
gouvernement à l’automne 2019 lors du Grenelle contre les violences conjugales
n’étaient que supercheries.
L’ancienne secrétaire d’État
Marlène Schiappa n’avait pas ménagé ses apparitions publiques pour annoncer que
le gouvernement allait augmenter le budget consacré à la lutte contre ce fléau.
Elle se glorifiait que 1,116 milliard d’euros soient dédiés à l’égalité
femmes-hommes pour 2020, contre 544 millions l’année précédente. Il s’avère,
tout d’abord, qu’il s’agit en grande partie de fonds prévus pour plusieurs
années.
De plus, 834 millions, soit
75 % du total, sont en fait des renouvellements de programmes
internationaux humanitaires et culturels, comme celui de l’Unicef. Enfin, la
moitié des 282 millions restants est... une estimation du salaire correspondant
au temps que les enseignants doivent consacrer à la sensibilisation à l’égalité
entre les sexes dans le cadre des programmes scolaires. Sur la même lancée, le
gouvernement aurait tout aussi bien pu ajouter les salaires de tous les
journalistes qui prononcent les mots « égalité entre les sexes ».
Le rapport chiffre aussi ce qui
pourra réellement servir face aux violences. Et on est toujours aussi loin des
budgets réclamés par les associations d’aide aux femmes, qui seraient pourtant
bien nécessaires à la protection de nombreuses victimes. Ainsi, seuls 90
millions sont consacrés à l’hébergement, et 9,8 millions à l’aide juridique.
Mais comment s’étonner de cette
imposture, et du mépris envers les femmes qu’elle révèle ? Quand le
gouvernement organise fièrement un Grenelle, de la santé aux femmes, en passant
par les enseignants ou même la mer, c’est pour mieux emballer le vide de ce
qu’il veut consacrer aux travailleurs comme à la lutte contre les inégalités et
les violences.
Thomas
Baumer (Lutte ouvrière n°2718)
Photo Elles |
Halte aux
féminicides !
Une femme
a été défenestrée du 7ème étage par son compagnon à Vernon dans l’Eure.
Son assassinat s’ajoute aux centaines de femmes victimes en France ces
dernières années de la violence faite aux femmes
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