Crise
sociale et Économique : aux capitalistes de payer, pas aux
travailleurs !
Réouverture des cafés et
restaurants partout ; libre circulation en Europe ; retour dans
les écoles… Dimanche soir, Macron, en pleine autosatisfaction, a annoncé un
semblant de normalisation. Mais la période qui vient ne sera pas un retour à la
normale.
La crise économique est là, et
elle est sans précédent. L’activité de nombreux secteurs s’est effondrée.
Renflouer les grandes entreprises de l’automobile, de l’aérien et de
l’aéronautique, du tourisme, verser les pensions de retraites, les indemnités
chômage, assurer les transports publics… tout cela se fait au prix d’un
endettement colossal auprès des financiers.
La crise sanitaire a fait
basculer dans le dénuement et le chômage total les salariés vivant de contrats
précaires. Elle a donné le coup de grâce aux commerces qui arrivaient tout
juste à surnager dans cette économie de requins.
Même ce qui semblait, jusqu’ici,
stable et assuré est devenu incertain et source d’angoisse pour le monde du
travail. Renault, Airbus, Bombardier, Vivarte, Hutchinson et bien d’autres
suppriment des emplois par milliers. Le fait d’avoir un CDI et de travailler
dans une grande entreprise n’est plus une protection. Le salaire que l’on
croyait acquis est remis en cause par le chômage partiel, la suppression de
primes ou par des chantages à l’emploi baptisés « accords de
performance ».
Autre droit en voie de
disparition : les cinq semaines de congés payés. Elles n’existaient
vraiment que pour ceux en emploi stable, eh bien, cette année, elles ont
disparu pour presque tout le monde ! Pendant le confinement, le grand
patronat a en effet volé des jours, voire une semaine de congés à des millions
de salariés.
La grande bourgeoisie est prête à
tout pour préserver ses cours boursiers et ses profits, et ce ne sont pas les
idées qui lui manquent !
Tavares, le PDG du groupe PSA,
envisage, par exemple, de faire venir des ouvriers de Pologne et d’Espagne pour
travailler en équipe de nuit dans l’usine PSA d’Hordain dans le Nord. L’idée
étant de pouvoir faire l’inverse en cas de besoin, c’est-à-dire de prêter des
ouvriers français aux usines polonaises ou espagnoles. Il veut transformer les
ouvriers de son groupe en nomades de l’industrie, censés travailler un mois
dans une usine, un mois dans une autre même si elle est à l’autre bout du pays,
voire à l’autre bout de l’Europe.
Une vie de pions, déplacés,
vendus, jetés au gré des besoins d’une minorité richissime ; une vie vouée
au labeur et à l’exploitation : voilà l’avenir que le grand patronat nous
réserve !
Non, nous ne retrouverons pas le
train-train d’avant le Covid-19, si tant est que l’on puisse parler ainsi pour
ceux qui se démènent, au jour le jour, pour joindre les deux bouts. Nous
entrons dans une période de crises sociales et politiques d’ampleur parce que
la bourgeoisie s’est lancée dans une offensive féroce contre le monde du
travail.
La situation a déjà atteint, pour
beaucoup, les limites du supportable, on le voit avec les manifestations de la
jeunesse contre le racisme et les violences policières, comme on l’avait vu
avec les Gilets jaunes et la mobilisation contre la réforme des retraites. Ces
mouvements de colère n’ont rien du coup de tonnerre dans un ciel serein. La
société se fissure et se décompose depuis des décennies sous les effets du
chômage de masse, des inégalités et des injustices. Tout se délite.
Même le pilier de cet ordre
social injuste et inégalitaire qu’est la police rue dans les brancards !
Parce que les mercenaires de la bourgeoisie sont non seulement envoyés faire le
sale boulot, mais ils sont eux-mêmes victimes de salaires et de conditions de
travail indignes.
Alors oui, la situation est
grave, mais le monde du travail a les moyens de la changer s’il conteste la
dictature des actionnaires et des financiers.
Mardi 16 juin, les hospitaliers
seront dans la rue pour dire leur colère : en 25 ans, l’État a supprimé
100 000 lits, et après l’épreuve qu’ils ont traversée, il ne leur offre
que des médailles et une promesse de défilé, mais ni postes, ni lits, ni
augmentations de salaire. Eh bien, il faut se mobiliser avec eux, le plus
nombreux possible, car il ne s’agit pas d’intérêts catégoriels, mais de
protester contre cette société où l’argent qui devrait aller à la santé, va aux
financiers !
Les travailleurs ont un rôle
essentiel à jouer dans la période. Il s’agit non seulement de sauver leurs
conditions d’existence, mais aussi d’offrir une issue aux protestations
actuelles.
C’est la domination de la
bourgeoisie qui perpétue les injustices et oppressions raciales ou sociales.
Seule la lutte des travailleurs, s’ils vont jusqu’au bout dans la défense de
leurs intérêts d’exploités, peut la remettre en cause.
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