LBD :
quelles violences policières ?
Le porte-parole du gouvernement,
Benjamin Griveaux, s’est offusqué que la haut commissaire aux droits de l’homme
de l’ONU, Michelle Bachelet, ait dénoncé les violences policières et
l’utilisation du lanceur de balles de défense, LBD, contre les manifestations
de gilets jaunes en France : « Il faut s’étonner tout de même de se
retrouver dans une liste entre le Venezuela et Haïti, où il y a des morts […] à
la suite de manifestations ».
Outre qu’il y a eu au moins la
mort d’une femme âgée à Marseille à la suite d’un tir de grenade lacrymogène,
le gouvernement cherche à minimiser et lé- gitimer la violence des poli- ciers
et des gendarmes contre les manifestants, dont des dizaines ont été mutilés ou
défigurés. On parle désormais de vingt personnes éborgnées après des tirs de
LBD.
Cette arme ne cesse d’être
dénoncée : par les manifestants eux-mêmes bien sûr, mais aussi par le
Conseil de l’Europe qui, le 26 février, a demandé la suspension de son
utilisation, par des médecins ophtalmologistes qui ont écrit à Macron dès le 6
février pour décrire en spécialistes les ravages de l’arme après un tir touchant
l’œil. Dans son rapport annuel, le défenseur des droits, Jacques Toubon,
réitère sa demande d’interdiction du LBD contre des manifestants, ainsi que
celle de la grenade Gli-F4, contenant une charge de TNT respon- sable de
mutilations ou de blessures graves.
Ces dénonciations ne viennent pas
de dangereux agitateurs, mais le gouvernement reste droit dans ses bottes à
clous. Les discours sur la France « pays des droits de l’homme » sont
bons pour le siège de l’ONU ou pour justifier une opération militaire à l’étranger.
Mais, dans l’Hexagone, il n’est pas question de prendre à rebrousse-poil les
forces de police ou de gendarmerie, encouragées à tirer à vue à coups de balles
en plastique, ou la partie de l’opinion publique disposée à les applaudir.
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