École :
ceux qui tricolorent
Le 12 février, l’Assemblée
nationale a adopté un amendement rendant obligatoire « la présence du drapeau
tricolore, du drapeau européen ainsi que des paroles du refrain de l’hymne
national dans chacune des salles de classe des établissements du premier et du
second degrés, publics ou privés sous contrat ».
L’amendement, déposé par le
député Les Républicains Éric Ciotti, connu pour ses positions particulièrement
réactionnaires, avait été approuvé par le ministre de l’Éducation, Blanquer.
À quand la levée du drapeau
chaque matin dans tous les établissements scolaires ? On se le demande.
L’école publique a changé depuis les années 1880 et Jules Ferry, qui voulait
transformer chaque écolier en patriote. Les programmes d’histoire n’ont plus
comme objectif de faire « aimer nos ancêtres les Gaulois »,
dira-t-on. Certes. Mais l’école distille toujours plus ou moins ouvertement les
idées patriotardes, au travers des programmes d’histoire par exemple.
L’amendement précise, pour
justifier la mesure, qu’il est « indispensable que le cadre scolaire
soit le lieu privilégié au sein duquel les jeunes apprennent à respecter les
valeurs de la République ».
Mais ces « valeurs de la
République » que tous les politiciens, de gauche comme de droite, mettent
en avant constamment, sont les valeurs bourgeoises, qu’il faudrait selon eux
inculquer à la jeunesse, et tout particulièrement à celle des classes
populaires.
Il serait question de procéder
prochainement à une seconde délibération sur cet amendement, du fait des
critiques qu’il a soulevées à juste titre de la part de nombre de parents, de
jeunes et d’enseignants. Au fronton des écoles, il n’y a pas encore écrit
« caserne ».
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