Le 12
novembre : non à une éducation au rabais !
L’ensemble des syndicats de
l’Éducation nationale appellent à la grève lundi 12 novembre. Le mécontentement
est général. Le manque de personnel d’enseignement, d’administration ou
d’entretien des établissements scolaires devient insupportable.
Des élèves se retrouvent sans
professeur, à cause de postes non pourvus ou supprimés. Ils sont privés
certains jours de cantine et de plus en plus souvent réduits à étudier dans des
locaux mal entretenus à cause des réductions d’effectifs, en particulier au
sein du personnel de ménage dont les contrats aidés disparaissent.
La précarité se généralise, avec
une multitude de contrats toujours moins durables, à temps partiel ou pour
quelques heures, parfois répartis sur plusieurs établissements. Le blocage des
salaires continue, alors que les prix ne cessent d’augmenter et que les
prélèvements, en particulier pour la retraite, ont encore augmenté.
La grève du 12 novembre s’annonce
d’ores et déjà particulièrement suivie. Elle a pour objectif de dénoncer la
démolition de l’Éducation nationale entreprise par le gouvernement Macron, un
vaste plan d’économies sur le dos du personnel et des élèves. En dix-huit mois,
le ministre de l’Éducation Blanquer a lancé une multitude de réformes aggravant
les conditions d’études des enfants et les conditions de travail de tout le
personnel.
Dans le primaire, les enseignants
dénoncent l’encadrement croissant de leur travail, leur transformation en
exécutants de prétendues bonnes pratiques décidées en haut lieu par le ministre
et son équipe. De plus, l’obligation de scolarisation dès trois ans va
contraindre les communes à augmenter les subventions à des écoles privées. Le
dédoublement prévu des classes de CP et CE1 en zone prioritaire nécessiterait
des milliers de postes supplémentaires, beaucoup plus que les 2 325 promis par
le ministère, qui prétend réorienter les moyens vers les écoles primaires. Les
suppressions de postes, en particulier dans les écoles rurales, vont continuer,
malgré des protestations de toutes parts.
Dans le secondaire, le budget de
l’État prévoit dès la rentrée 2019 la suppression de 2 650 postes
d’enseignants, de 400 postes administratifs, sans compter les postes supprimés
au sein des personnels scolaires qui dépendent des conseils régionaux et
généraux. Dans le même temps, 32 000 élèves supplémentaires devraient être
scolarisés dans le secondaire à la rentrée prochaine. Les effectifs des
classes, déjà souvent pléthoriques, devraient encore augmenter. Le gouvernement
a lancé une réforme du baccalauréat et du lycée général réduisant le nombre
d’heures d’enseignement par matière, supprimant les moyens horaires pour
dédoubler les classes. Contrairement au discours officiel, la réforme va
réduire les possibilités pour les élèves de choisir des options et veut mettre
en concurrence les enseignants des différentes matières et les lycées entre
eux. Le pire concerne la réforme de la voie professionnelle. À la volonté
générale de faire des économies s’ajoute le mépris de classe du
gouvernement : suppression des matières générales, formation au rabais
pour les jeunes issus des milieux populaires à qui on délivrerait tout juste
les connaissances professionnelles minimales correspondant aux besoins
immédiats du patronat.
La mobilisation du personnel de
l’Éducation nationale le 12 novembre est amplement justifiée. Leurs
revendications contre les réductions de moyens et d’effectifs, contre
l’aggravation de leurs conditions de travail et la baisse de leur niveau de vie
rejoignent celles de l’ensemble du monde du travail, confronté à une offensive
générale du patronat et du gouvernement.
Gilles BOTI (Lutte ouvrière n°2623)
…
à la Ville aussi
La grève, l’arme des travailleurs
A l’appel du syndicats FSU des
territoriaux d’Argenteuil, des agents municipaux des Ecoles et de la Caisse des
Ecoles feront également grève aujourd’hui, en particulier contre la
détérioration de leurs conditions de travail, pour une ATSEM par classe, et
pour le remplacement des agents absents.
Problèmes
des uns de l’Education nationale, et des autres de la Ville, souvent guère
différents, ils ont tous raison de se mobiliser.
Et
cela concerne même les autres travailleurs, des autres secteurs du monde du
travail contre des autres services de la commune.
Préparer
le « tous ensemble », voilà la voie nécessaire à suivre.
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