Même pour
le climat, le capitalisme nous mène à la catastrophe !
Des dizaines de milliers de
personnes ont participé ce week-end à des « marches pour le climat ».
Ces manifestations font suite à la publication d’un rapport alarmant des
experts climat de l’ONU. D’après ceux-ci, si le réchauffement climatique se
poursuit au rythme actuel, les conséquences peuvent devenir irréversibles d’ici
une vingtaine d’années : cyclones plus violents et pluies extrêmes dans
certaines régions du monde, vagues de chaleur et incendies dans d’autres,
disparition de nombreuses espèces animales, sécurité alimentaire et santé des
populations humaines menacées.
Limiter le réchauffement
climatique serait possible : « Les lois de la physique et de la
chimie le permettent », déclarait récemment l’un des auteurs de ce rapport.
Mais les lois qui régissent l’organisation de la société sont celles du
capitalisme, fondées sur la course au profit, la concurrence entre les patrons
et les affrontements entre les États à leur service. Et tant qu’il en sera
ainsi, aucune mesure susceptible d’empêcher la catastrophe climatique annoncée
ne sera possible.
Des conférences réunissant les
dirigeants du monde entier se tiennent régulièrement. Mais aucune de ces
grandes messes médiatiques n’a jamais débouché sur la moindre mesure un tant
soit peu contraignante. Fort de la toute puissance des États-Unis, Trump
revendique cyniquement le droit de polluer pour l’industrie américaine. Il ne
fait que souligner brutalement quelles sont les relations dans le monde
capitaliste, basées exclusivement sur les rapports de force, où chaque État se
montre avant tout préoccupé de défendre les intérêts de ses
multinationales.
Les chefs d’État, quelle que soit
leur bonne ou mauvaise volonté supposée, sont tout aussi impuissants à résoudre
le problème climatique qu’à faire face à la crise de leur économie. Même quand,
soumis à la pression des opinions publiques, ils n’ont que l’écologie ou la
défense de l’environnement à la bouche, leur action se limite à organiser des
campagnes pour lutter contre le gaspillage, pour réduire l’usage du plastique
et la place de la voiture…
Le plus souvent, quand des
mesures sont prises, elles consistent à faire payer le consommateur au nom de
la lutte contre la pollution. Ainsi, c’est au nom de la « lutte contre le
diesel » que Macron et son gouvernement ont décidé d’augmenter les taxes
sur les carburants. Les automobilistes, en particulier les millions de
travailleurs qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer que de prendre leur
véhicule, vont payer alors que ce sont les constructeurs automobiles qui ont
développé le diesel, sans se soucier des conséquences pour l’environnement et
la santé.
Dans la mesure où les
préoccupations écologiques des consommateurs peuvent faire naître de nouveaux
marchés, les capitalistes sont prêts à développer des technologies présentées
comme respectueuses de l’environnement, à multiplier les labels verts et à
vendre des produits prétendument bios… Mais la promesse de gain et
d’enrichissement est le seul critère qui détermine leur choix. On l’a vu avec
le scandale de l’amiante, utilisée à grande échelle alors qu’on savait que
c’était un poison mortel, et qui fait encore chaque année 100 000 morts dans le
monde. Dans leur course au profit, les capitalistes n’hésitent pas à saccager
la nature, en se moquant autant des pollutions qu’ils provoquent que des
conditions de travail des salariés qu’ils exploitent.
Pour être efficace, pour agir sur
le climat qui ne connaît pas de frontières nationales, il faudrait planifier à
l’échelle planétaire l’utilisation des ressources naturelles et la gestion des
déchets en s’appuyant sur une volonté collective de défendre le sort de la
planète et de l’humanité tout entière. Une telle organisation est totalement
impossible dans le cadre du capitalisme fondé sur la propriété privée des
grands moyens de production, la recherche du profit individuel et les lois du
marché. Renverser ce système anarchique et incontrôlable est une nécessité pour
permettre à l’humanité de maîtriser son destin et celui de la planète.
Les travailleurs n’ont aucun
intérêt au maintien de ce système fondé sur l’exploitation. Placés au cœur de
la production, ils sont les seuls à pouvoir mettre fin à la domination de la
bourgeoisie et à réorganiser l’économie sur des bases collectives de façon à
satisfaire les besoins de la majorité tout en préservant l’environnement. Plus
que jamais, l’avenir de l’humanité en dépend.
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