Métro
parisien : une panne et ses conséquences
Mardi 31 juillet, sur la ligne 1
du métro parisien, des milliers de voyageurs sont restés bloqués à cause d’une
panne qui a entraîné la paralysie de toute la ligne. La RATP invoque un
concours de circonstances très improbable. C’est une excuse un peu facile pour
se dégager de ses responsabilités.
La ligne 1 a la particularité
d’être entièrement automatisée depuis 2013. Il n’y avait donc personne pour
dépanner rapidement la rame en cause, et les annonces formatées à l’identique
délivrées toutes les cinq minutes ont eu l’effet d’énerver les voyageurs plutôt
que le contraire. D’autre part, la ligne était saturée du fait des travaux sur
le RER, qui emprunte un itinéraire voisin. Dans ces conditions, on comprend que
certains voyageurs, n’en pouvant plus de rester coincés, aient actionné le
signal d’alarme. Ce qui a eu pour conséquence de couper le courant et la
climatisation qui en dépend…
Un dirigeant de la RATP a osé
dire que la présence d’un agent à bord des rames n’aurait rien changé puisqu’il
n’aurait pas eu plus d’informations sur la reprise du trafic. Un argument de
mauvaise foi car la présence à bord d’un employé est quand même plus rassurante
pour les voyageurs. Elle permet aussi d’informer le poste de commande
centralisé en cas de problème à bord du train et d’organiser, si nécessaire,
une évacuation de la rame autrement que de façon anarchique.
Cette panne relance le débat sur
l’automatisation des métros. Mais le problème n’est pas là. Que la technique
moderne permette de libérer les hommes de nombreuses tâches, y compris la
conduite, n’est pas un mal en soi. Elle pourrait même être un bien si elle
n’aboutissait pas à la suppression de toute présence humaine. Mais même une
entreprise publique comme la RATP n’échappe pas à la loi du profit. Avec
l’automatisation de la ligne, elle avait surtout le souci de réduire le coût
d’exploitation de la ligne de 40 %, en supprimant du personnel.
Correspondant LO (Lutte ouvrière
n°2610)
Photo Wikipédia |
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