vendredi 27 juillet 2018

Première guerre mondiale, jeu sur la mémoire aux archives du Val d’Oise : loin de l’essentiel : éduquer la haine de la guerre


Maudite soit la guerre, guerre à la guerre, haine à la haine

 


En liaison avec des étudiants de l’Université de Cergy, les Archives du Val d’Oise ont mis au point un jeu autour de la mémoire de la Première guerre mondiale. Si nous avons bien compris, il s’agit d’un jeu genre Monopoly qui vise à réaliser un monument aux morts dans les meilleures conditions financières possibles. Ce que nous avons lu sur le site des Archives ne nous aide pas à comprendre ce dont il s’agit vraiment.
         Une chose est sûre est que l’on ne connaît pas dans ce jeu la dédicace, ce qui fait pourtant le cœur de ces monuments aux morts dédiés aux victimes de la Première guerre mondiale, la dédicace censée indiquer pourquoi ces soldats dont la liste figure sur ces monuments aux morts.
Ces derniers ont été érigés pratiquement dans toutes les communes du pays à partir de 1920, de la simple stèle à des grands monuments grandiloquents.
         Maintenir le souvenir des victimes, oui bien sûr. Mais au nom de quoi sont-ils morts ? C’est cela qu’il serait intéressant de faire réfléchir aux adolescents visés par ce jeu. Ils sont morts « pour la France ? ». Ou morts pour le capitalisme ? Ou morts de l’horreur de cette guerre qui fit une douzaine de millions de morts qui, des deux côtés du front, se ressemblaient tous.
         Au lendemain du conflit, les mêmes notables qui avaient mis tout leur cœur pour que les autres, les jeunes partent à la guerre, imposèrent leur patte chauvine sur l’énorme majorité de ces monuments. Ces notables étaient, seulement un peu plus vieux de cinq-six ans. Eux avaient survécu.
         Mais quelques monuments diffusèrent un autre message. Tel celui d’un petit village des Gorges du Tarn qui égraine la liste de ses morts sous un sobre « A ses victimes de la guerre ». Et puis, il y a aussi ceux qui comme celui de Gentioux dans la Creuse disent : « Maudite soit la guerre ». Et puisque nous sommes dans le Val d’Oise, il faut citer celui de la première commune communiste du département en 1920 qui dit : « Guerre à la guerre » et « Haine à la haine ».
         Anatole France a déclaré un jour : «On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels ». Ce qui était vrai hier l’est toujours aujourd’hui, plus que jamais.

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