SNCF : le
coup d’envoi est donné !
Le 3 avril, à l’appel des
organisations syndicales, les cheminots ont donc entamé leur combat contre le
plan gouvernemental. Si certains doutaient de leur capacité à réagir, la preuve
est faite que les cheminots n’ont rien perdu de leur combativité et de leur
détermination.
D’après la CGT cheminots, 83 %
des conducteurs étaient grévistes et, à l’échelle nationale, plus d’un cheminot
sur deux était en grève. En conséquence, l’ensemble du trafic, TGV compris, a
été minimal toute la journée. Plusieurs lignes TER, de banlieue ou intercités,
étaient carrément fermées.
Comme l’ont découvert avec regret
certains commentateurs, pour que des trains circulent, il faut en effet non
seulement des conducteurs, mais aussi des aiguilleurs, des ouvriers de
maintenance du matériel et des voies, des agents sur les quais, dans les gares,
des sonorisateurs, en réalité l’ensemble des cheminots. Tous sont
indispensables et, rien qu’en cessant le travail, les travailleurs mesurent le
rôle irremplaçable qu’ils jouent dans la société.
La CGT a recensé près de 15 000
cheminots réunis dans les différentes assemblées générales. Effectivement,
malgré les difficultés de transport, elles ont été nombreuses et chacune a
regroupé de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de cheminots. Dans de
nombreux endroits, elles ont été suivies de manifestations, les cheminots étant
souvent rejoints par d’autres travailleurs et par des étudiants, comme à Paris,
où plus d’un millier de cheminots ont manifesté de la gare de l’Est à la gare
Saint-Lazare.
L’ensemble des syndicats appelant
à 48 heures de grève, quand des votes ont eu lieu, la grève a été partout
reconduite pour le 4 avril, qui s’annonçait de la même ampleur. Mais il était
évident pour tous que le succès de ces deux journées n’allait pas faire céder
le gouvernement.
La suite du mouvement est donc
dans toutes les têtes et toutes les discussions. De nombreux cheminots ont
conscience qu’il n’y aura pas de victoire à l’économie. Face à la détermination
du gouvernement, pour gagner, il faudra en effet opposer une détermination
aussi grande et jeter, quand le moment sera venu, toutes ses forces dans la
bataille.
Mais cette mobilisation reste à
construire. Et si dans plusieurs assemblées des grévistes se déclaraient
favorables à un mouvement reconductible, la grève perlée de deux jours sur cinq
constitue pour le moment le cadre de la riposte. L’objectif commun est donc de
préparer, partout, la prochaine échéance, le 8 avril.
Il faut partout convaincre,
entraîner ceux qui hésitent encore à rejoindre le mouvement. Le succès de la
grève dès le 3 avril montre que, tout autant qu’en 1995, il est possible de
construire un mouvement victorieux et de faire reculer le gouvernement des riches
et des patrons.
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