Élèves
handicapés : où sont les AVS ?
Bientôt les vacances de Noël, et
plus de 3 200 élèves en situation de handicap sont encore en attente d’un ou
d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS).
La promesse électorale du
candidat Macron est loin d’être réalisée. Quelques mois après son arrivée à la
présidence, des organismes s’occupant d’enfants autistes en particulier
estimaient entre dix et trente mille les élèves handicapés privés d’AVS ou
d’AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap), ce qui exclut de fait
certains d’entre eux du système scolaire.
La secrétaire d’État aux
Personnes handicapées vient de voler au secours de Macron en annonçant, pour la
rentrée scolaire 2018, la création de plus de 11 000 postes d’AVS. « Le
système ne fonctionne pas. Les budgets sont là mais on a des problèmes de
recrutement », a-t-elle admis au passage, interviewée sur RTL. Ce serait,
d’après elle, la faute du recrutement précaire basé sur des contrats aidés.
Une AVS recrutée pour environ 20
heures hebdomadaires et gagnant 700 euros n’a en effet pas un salaire
permettant de vivre. Mais pourquoi ne pas recruter les AVS à temps complet,
avec un salaire de 1 800 euros, le minimum nécessaire pour tous ? Et pourquoi
les AESH, postes créés en juin 2014 qui peuvent être transformés en CDI au bout
de six ans, sont-ils eux aussi à temps partiel et aussi peu rémunérés ? Il
s’agit bien là de choix budgétaires, et les suppressions d’emplois aidés dans
le domaine scolaire, comme celles de postes de fonctionnaires, s’inscrivent
dans cette logique.
Ces choix sur le plan budgétaire,
confirmés, car les nouvelles promesses du gouvernement, qui ne prévoient
implicitement que des contrats à temps partiels, éclairent des choix sur le
plan humain. Des milliers d’enfants qui auraient besoin, autant que d’autres,
plus même que d’autres, de s’intégrer à l’école en sont privés. À l’école de
l’hypocrisie, le quadra Macron est déjà passé maître.
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