Extrait
de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2572
13
novembre : pas de poignée de main à Macron
Michael Dias, le fils d’un
chauffeur de bus qui a eu le malheur d’être la première victime des attentats
du 13 novembre 2015, a refusé de participer comme l’an dernier aux cérémonies
de commémoration. Il a tenu a en expliquer ainsi les raisons dans une lettre
ouverte, disant notamment :
« J’ai décidé (…) de ne pas
saluer le président de la République, qui depuis son élection agit envers les
victimes du terrorisme comme avec les plus défavorisés de notre pays, d’une
façon tout simplement méprisante et inacceptable (...)
en supprimant tout d’abord le Secrétariat d’État qui leur était dédié ; puis
récemment en réduisant les aides à certaines catégories de victimes, (…)
parlant désormais de l’aide aux victimes comme s’il s’agissait d’un acte de
charité, quand celle-ci devrait être vue, au contraire, comme une prise de
responsabilité de ces mêmes politiques et de cet exécutif forcément héritier,
envers ces vies brisées, du fait de leur propre action (…) : guerres qu’ils ont
provoquées au service des lobbys (construction, énergie, armes), (...)
manque de cohésion sociale dont ils sont également à l’origine. »
« Anatole France a un jour dit à
propos de la guerre, que l’on croit mourir pour la patrie mais on meurt en
réalité pour des industriels. 100 ans plus tard le terrorisme revisite cette
maxime. »
Michael Dias constate aussi dans
cette même lettre : « Le début du quinquennat d’Emmanuel Macron s’est aussi
placé sous le signe de la stigmatisation des plus précaires.
De la réduction des APL, en
passant par le mépris envers les ouvriers “qui foutent le bordel”, les
fainéants incapables de se payer un costard, les illettrés (...).
Toutes ses sorties médiatiques sont une occasion pour Emmanuel Macron de dire
son mépris de classe. »
Le geste de Michael Dias est un
geste de dignité face à un gouvernement qui, selon ses termes, « prône plus
de liberté pour les capitaux, les délocalisations et les marchandises et
toujours plus d’aliénation et d’exploitation pour les travailleurs ; justifie
les coupes budgétaires dans l’éducation, la sécurité et la santé au prétexte
d’une rationalité économique restant à démontrer et contre laquelle je vous
invite tous à vous opposer. »
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