Macron en
Guyane : qui sème le mépris récolte la révolte !
« Je ne suis pas le père Noël ». Telle a
été la première déclaration de Macron à son arrivée en Guyane la semaine
dernière. Dans ce vestige de l’empire colonial, près de la moitié des familles
vivent sous le seuil de pauvreté et un jeune sur deux est au chômage. Une
partie des habitants n’a ni eau courante, ni électricité.
À côté de cette population dans
le dénuement, il y a le centre spatial de Kourou où sont lancées les fusées
Ariane, doté d’équipements ultramodernes et d’un centre médical longtemps
réservé aux seuls employés de la base. Un contraste aussi choquant est révoltant
! Revendiquer la fin des injustices, ce n’est pas demander que l’État fasse des
« cadeaux », mais qu’il respecte enfin le droit élémentaire de la population de
vivre correctement !
Au printemps dernier, les
Guyanais se sont mobilisés pour faire entendre leurs droits : pendant cinq
semaines, le territoire a été paralysé par une grève générale et des barrages
où se retrouvaient toute la population, en particulier la jeunesse des
quartiers populaires. Face à leur détermination, le gouvernement de l’époque a
été obligé de s’engager à mettre en œuvre un plan d’un milliard d’euros pour
les besoins les plus urgents et à examiner « sans délai » le financement
de mesures chiffrées à deux milliards d’euros.
Six mois après la fin du
mouvement, les Guyanais, en particulier les travailleurs et les classes
populaires, ont pu constater que leurs conditions de vie ne s’étaient pas
améliorées. Au contraire, en supprimant une grande partie des emplois aidés, le
gouvernement actuel a aggravé la situation. Les Guyanais exigent aujourd’hui
que l’État respecte ses engagements.
En affichant son mépris habituel
à l’égard des travailleurs, Macron a provoqué une explosion de colère. La
population de Guyane lui a donné la seule réponse qu’il méritait !
C’est un exemple pour tous les
travailleurs car, si les conséquences en sont plus graves en Guyane, nous avons
à nous défendre partout contre les mêmes attaques et contre la même politique
anti-ouvrière.
Dans toutes les grandes villes,
des millions de personnes sont mal-logées ou sans-logis alors que les moyens
existent pour construire des logements. Dans tout le pays, des millions de
personnes sont au chômage, passent d’un emploi précaire à un autre, alors que
les grandes entreprises consacrent des milliards à spéculer au lieu d’embaucher
et de satisfaire les besoins du plus grand nombre.
Suppression de 150 000 emplois
aidés, diminution des APL, augmentation de la CSG, réduction des budgets des
services publics et de la Sécurité sociale, toutes ces mesures décidées par
Macron et son gouvernement sont destinées à réaliser des milliards d’économies
pour financer les cadeaux au patronat et aux plus riches. Vis-à-vis de ceux-là,
Macron n’a aucune réticence à jouer au « père Noël » : pour chacun des 100
Français les plus riches, les baisses d’impôts décidées par son gouvernement
représenteront un cadeau de 1,5 million d’euros par an !
Avec ses ordonnances qui vident
de tout contenu le Code du travail, Macron veut donner le droit au patronat de
licencier encore plus facilement et de fixer salaires et temps de travail à sa
guise. Dans chaque entreprise, les travailleurs vont devoir affronter de
nouvelles offensives contre leurs conditions de travail.
Une journée d’action est appelée
le 16 novembre par la CGT, FO et SUD contre la politique du gouvernement. Nous
devons nous saisir de cette occasion pour nous faire entendre.
Pour faire respecter leur droit à
un emploi et à un salaire permettant de vivre correctement, les travailleurs
devront se mobiliser comme ceux de Guyane, en manifestant, en faisant grève et
en se montrant prêts à mener une lutte déterminée.
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