Élections
législatives : une non-proposition du NPA
Communiqué
A la demande du NPA, une
rencontre avec Lutte ouvrière a eu lieu vendredi 5 mai. Nous avons confronté
nos analyses et constaté, comme souvent, des divergences sur nos perspectives
et nos tâches. Là où le NPA parle d’organiser des résistances, de reconstruire
les syndicats ou de participer à la discussion sur la reconstruction de la
gauche (L’Anticapitaliste n° 381, 27 avril), nous continuons à mettre
toutes nos forces dans la construction, au sein de la classe ouvrière, d’un
parti qui pour défendre les intérêts des travailleurs et la perspective de
renverser le capitalisme, ne peut qu’être communiste et révolutionnaire.
Mais ce sont les élections
législatives qui motivaient cette rencontre. C’est donc le 5 mai, alors que le
dépôt des candidatures commence le 15, que le NPA nous a fait part de sa
volonté que nous nous répartissions quelques circonscriptions, sans avancer
aucune modalité pratique, ni indiquer dans quelles circonscriptions ils
tenaient à se présenter. Les camarades nous ont seulement expliqué que
51 % des membres de leur direction (soit une très courte majorité) avaient
décidé d’appeler à voter LO dans les circonscriptions où ils ne se
présenteraient pas.
Participer ensemble à une
élection, que ce soit sous la forme d’une campagne commune ou d’un partage des
circonscriptions, n’est pas une question qui se règle en une semaine. Le
problème n’est pas seulement le nombre et la localisation des circonscriptions
et les modalités pratiques de campagne, quoique, vu les difficultés et les
délais nécessaires pour se présenter aux élections, pour des organisations
comme les nôtres, cela impose un minimum d’anticipation et de sérieux pour imprimer
le matériel électoral et l’acheminer en temps voulu.
Mais en plus, la question la plus
importante reste de savoir pour quelle politique. Le NPA aurait voulu que
nous nous retirions dans un certain nombre de circonscriptions, sans savoir au
préalable au profit de quel candidat et donc de quelle plateforme. Or, dans
bien des endroits, les militants du NPA soutiennent déjà publiquement des
candidats de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, unitaires de gauche ou
écologistes. Certains militants du NPA seront candidats ou suppléants dans le
cadre de telles candidatures.
Il nous est déjà arrivé de faire
des campagnes communes avec la LCR, ancêtre du NPA : en 1979, 1984 et
1999 pour les élections européennes ; en 2004, pour les élections
européennes et régionales. A chaque fois, les discussions avaient débuté
plusieurs mois avant le dépôt des listes. Pour mener une campagne en commun, il
faut s’en donner les moyens.
La prétendue proposition du NPA
n’en est donc pas une. Elle relève plus de l’effet d’annonce. Il s’agissait
d’afficher une volonté unitaire, tout en sachant qu’à quelques jours du dépôt
des candidatures, la démarche ne pouvait aboutir.
Nous présenterons donc des
candidats dans 553 circonscriptions, comme nous nous y préparons depuis des
mois, et dans la perspective de poursuivre la campagne de Nathalie Arthaud. Là
où il y aura des candidats des deux organisations, ils défendront leurs idées
respectives sans s’opposer, comme Nathalie Arthaud et Philippe Poutou ont pu le
faire pendant la présidentielle.
Quant aux discussions entre nos
deux organisations, elles se poursuivront au-delà de ces péripéties, entre
autres à notre fête de Presles où, comme chaque année, nous invitons le NPA à
débattre avec nous.
Marion Ajar, le 15.05.17.
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