Un
gouvernement bien cuisiné, pour s’attaquer aux travailleurs
Communiqué,
le 18.05.17.
Les commentateurs s’extasient sur
le savant dosage réalisé par Édouard Philippe pour la composition de son
gouvernement : quelques doses de gauche libérale, une dose de droite sarkoziste
mélangée à de la droite juppéiste et saupoudrée d’experts de la société civile.
Mais il s’agit tout simplement d’un gouvernement anti-ouvrier.
Le ministère de l’économie est
confié à Bruno Le Maire, candidat à la primaire de la droite, dont le programme
comportait la réduction des indemnités chômage et les boulots à 5 euros de
l’heure pour les allocataires de minima sociaux. Il sera flanqué d’un ministre
des comptes publics, Gérard Darmanin, ancien sarkoziste.
François Bayrou est payé en
retour de son soutien à Macron du poste de Ministre de la Justice. Bayrou avait
déjà été nommé ministre en 1995, dans le gouvernement d’Alain Juppé, le maître
à penser d’Édouard Philippe. À l’époque, la politique anti-ouvrière de Juppé
avait déclenché une vague de grèves inédite depuis 1968 qui avait fait fléchir
le gouvernement.
Les personnalités de la société
civile sont avant tout des hauts cadres dévoués corps et âme au patronat. C’est
le cas de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ancienne DRH chez Danone et
directrice générale adjointe chez Dassault Système. C’est aussi le cas du ministre
de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, directeur d’une des plus prestigieuses
écoles de commerce de la bourgeoisie française, l’ESSEC.
Quant aux ministres qui sortent
du sérail du Parti socialiste, il n’y a aucun doute qu’ils seront solidaires
des nouvelles attaques contre le monde du travail, à commencer par la future
aggravation de la loi El Khomri promise de longue date par Macron.
Tout cela est sans surprise. Ces
nominations ne font que confirmer l’installation au pouvoir d’un gouvernement
de combat contre les travailleurs.
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