Ça ne passe pas comme une lettre à la
poste
Les travailleurs de La Poste
étaient appelés à la grève aujourd'hui par les syndicats CGT, SUD et Unsa pour
dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. En dix ans, La Poste a
supprimé 60 000 emplois, généralisé la précarité avec 15 000 salariés en CDD et
multiplié les restructurations. Dans le même temps, elle vient d'annoncer un
bénéfice de 635 millions d'euros.
Il
y a un mois, les personnels hospitaliers avaient été appelés à une journée de
grève et de manifestations pour les mêmes raisons. Dans tous les secteurs, dans
le privé, le public ou le semi-public comme La Poste, ce sont les mêmes
recettes qu'utilisent les patrons pour augmenter la productivité.
Pour
les faire reculer, il faut préparer une contre-offensive d'ensemble du monde du
travail.
Face aux profits qui « habitent » les bourgeois, la grève
est bien l’arme des travailleurs
L’entreprise XPO logistics est
une entreprise chargée de l’approvisionnement des magasins de l’enseigne de
meubles Habitat. Elle est installée dans la zone industrielle de Saint-Ouen
l’Aumône dans le Val d’Oise. Ses dirigeants veulent la délocalisé à 25 km de
là, dans l’Oise, à Amblainville. Tout devait se passer « en douceur »
avec un certain nombre de compensations. Les chauffeurs n’ayant pas été
consulté dans les formes, et ayant mené l’affaire devant la justice, la
direction a remis en cause, à la baisse bien évidemment, ce qui avait été
convenu : 20 minutes seulement pour manger, prime de déménagement amputée
de moitié (1750 euros au lieu de 3500 euros), suppression des jours de RTT
supplémentaires qui avaient été accordés.
A
cette provocation de la direction, les travailleurs ont répondu par le seul
moyen pour lui faire entendre raison : la grève !
Mory Ducros - Lyon
Les licenciements étaient abusifs
150
travailleurs licenciés de Mory-Ducros viennent de gagner aux prud’hommes de
Lyon contre leur ex-employeur. Fin 2013 l’actionnaire principal Arcole
Industries avait mis l’entreprise en faillite avant de la reprendre, en 2014,
avec l’accord de Montebourg pour le gouvernement, jusqu’à une nouvelle faillite
et une fermeture définitive en 2015.
5000
salariés ont été licenciés au total, dont 2800 en 2014 avec la moitié des
plates-formes fermées, dont celle de Vénissieux et la moitié des travailleurs
de celle de Saint-Priest licenciés. Ils ne s’étaient pas laissés licencier sans
réagir et avaient fait plus d’une semaine de grève, occupant le site jour et
nuit. Ce sont eux qui viennent de gagner aux prud’hommes, pour
"licenciements abusifs", des sommes allant de 20 000 à 80 000 €,
suivant leur situation.
Cependant le liquidateur peut encore faire appel et, si les ex-Mory-Ducros
finissent par toucher ces sommes, ce sont les AGS (régime de garantie des
salaires) qui paieront, c’est-à-dire la collectivité. Et pourtant, Arcole
Industries se porte bien et peut continuer tranquillement à faire ses affaires
lucratives.
Piquet de grève en 2014 à
Vénissieux
Voilà ce que nous écrivions en octobre 2014.
D’autres articles sont consacrés sur ce blog aux travailleurs de cette
entreprise. Il suffit de les rechercher en tapant dans recherche « Mory
Ducros ».
Mory Ducros, Caravelle, Arcole industrie : une victoire morale des
ex-salariés
Il y a un an, 2800 salariés sur
les 5000 que comptait l’entreprise Mory Ducros ont été licenciés, dont un
certain nombre dans le Val d’Oise. Les 800 employés qui ont contesté, avec
leurs syndicats, ce plan de licenciement viennent d’obtenir gain de cause en
appel. Le tribunal administratif a annulé le plan car les licenciements
étaient, a-t-il jugé, sans cause « réelle et sérieuse ».
Arcole
Industrie, qui contrôlait l’entreprise, avait orchestré la mise en faillite de
Mory Ducros pour se débarrasser de plus de la moitié des salariés… avant de la
reprendre par l’intermédiaire d’une filiale, le fond d’investissement
Caravelle.
Mais
cette Justice a ses limites : elle ne va pas jusqu’à contraindre Caravelle à
réembaucher tous ceux qui le souhaitent. Ce serait cela la justice...
Saint-Denis
: la municipalité s’en prend aux communaux
À l’image de nombreuses
mairies qui ont vu les dotations de l’État baisser, la mairie de Saint-Denis à
majorité PCF s’est d’abord attaquée aux habitants en augmentant la taxe
d’habitation – certes l’une des plus basses de l’Île-de-France. Et, pour faire
de nouvelles économies, elle s’attaque aux travailleurs de la commune.
La municipalité applique à
sa façon dans le public les préconisations de la loi El Khomri, en allongeant
la durée du travail. Ainsi, la municipalité s’apprête à retirer trois jours de
congés annuels aux salariés, six jours de RTT et deux jours de repos
compensateurs. À cela s’ajoutent des attaques contre les futurs retraités,
puisque la retraite serait repoussée d’un mois et que les avantages liés aux
médaillés du travail seraient rognés.
Face à ces attaques, les
salariés se sont mobilisés. Didier Paillard, l’ancien maire de Saint-Denis,
ayant cédé sa place à Laurent Russier le 3 décembre, les territoriaux de la
ville sont venus faire savoir au nouveau maire qu’ils ne se laisseraient pas
faire. Soutenus par l’ensemble des syndicats, ils appelaient à la grève dès
mercredi 7 décembre.
Lutte ouvrière n°2523,
le 7 déc. 2016
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