Quand les politiciens ont
besoin d'un burkini pour cacher leur impuissance
Il
a suffi d'une bagarre sur une plage de Corse, pour un motif tout autre, pour
que le monde politique ne parle plus que du burkini, ce costume de bain couvrant
tout le corps. Des maires l'ayant interdit, les politiciens de droite ont
surenchéri. Et comme si la tenue à adopter sur les plages était devenue la
grande question du moment, Valls a dit comprendre cette interdiction.
Le
burkini est, comme le voile, le signe d'une soumission imposée aux femmes, en
vertu de prétextes religieux qui voudraient qu'elles se couvrent en toutes
circonstances sauf devant leur mari, seigneur et maître. Cela fait partie des
comportements et des préjugés à combattre, bien plus chez les hommes que chez
les femmes, mais cela ne se résout pas à coups d'interdictions sur les plages.
Sauf que justement, les droits des femmes ne sont le problème ni de ces maires
ni de Valls.
Les
principaux candidats, déclarés ou non, à la présidentielle, sont en pleine
concurrence. C'est à qui promettra plus de sécurité, plus de "lutte contre
le terrorisme", en particulier depuis l'attentat de Nice. Ils n'hésitent
pas à laisser entendre que tous les musulmans sont suspects d’autant que l'organisation
"État islamique", qui impose sa dictature en Syrie et en Irak, a
salué en héros l'auteur de cet attentat odieux.
En
réalité, tous ces politiciens n'ont rien dans leur besace. Le terrorisme, c'est
la politique de l'État français lui-même qui l'entretient, même s'il n'est pas
le seul. Ce sont ses interventions militaires, son appétit pour les richesses
de l'Afrique ou du Moyen-Orient, sa collaboration avec les pires dictatures,
son mépris des peuples, qui font le terreau où pousse le terrorisme. Ni l'état
d'urgence, ni le déploiement policier, ni bien sûr les surenchères ridicules à
propos de femmes qui se baignent tout habillées, n'empêcheront cette guerre de
se manifester aussi sur le sol français, de façon imprévisible.
Alors,
il ne reste plus à tous ces candidats qu'à masquer leur absence d'idées. Les
Sarkozy et Le Pen voudraient tirer parti des peurs, approfondir les divisions
dans la population, attiser la haine religieuse et raciale. Les Hollande et
Valls ne savent rien faire d'autre que leur emboîter le pas pour faire oublier
leurs responsabilités et masquer leur impuissance, que ce soit sur le
terrorisme ou sur les autres questions.
Pendant
ce temps, le chômage continue de sévir, même si le gouvernement pousse des cris
de victoire quand, pour une fois, une statistique mensuelle ne fait pas
apparaître une hausse. La loi travail, que Valls et Hollande sont si fiers
d'avoir imposée envers et contre tout, va augmenter encore la précarité sans
créer un emploi de plus. La pauvreté augmente et, alors qu'on célèbre
l'anniversaire de l'institution des congés payés, bien des travailleurs n'ont
même pas de quoi se payer quelques jours de vacances. Les hôpitaux, les écoles,
les services publics vont mal parce que l'État consacre son argent non
seulement à mener des guerres sans issue, mais à subventionner les profits
patronaux à coups de dizaines de milliards.
Les
Hollande et Valls, les Sarkozy et Le Pen n'ont à promettre aux travailleurs que
la poursuite et l'aggravation de cette politique. Alors, de Duflot à Montebourg,
de Hamon à Mélenchon, on voit se multiplier les candidats disant vouloir
ressusciter une "vraie" gauche, qui ne renierait pas ses promesses.
Tout en étant d'anciens ministres socialistes, ils voudraient donner une image
différente de celle, désastreuse, qu'a laissée Hollande. Ils voudraient nous
jouer encore une fois la même pièce déjà vue. Mais ce n'est pas de nouvelles
illusions dont les travailleurs ont besoin. Du FN au PS en passant par la
droite, tous les candidats défendent une politique au service des capitalistes.
Aucun ne saurait être un choix pour les travailleurs.
Lutte
ouvrière sera présente dans les prochaines élections avec la candidature de
Nathalie Arthaud parce que, face à ces tristes comédiens de la politique, il
faut affirmer les exigences de ceux qui produisent toutes les richesses. Il
faut montrer que le camp des travailleurs existe, qu'il reprend confiance dans
ses forces et qu'il ne se laissera plus bercer de promesses. Il faut affirmer
qu'à la place de cette société soumise à la dictature du capital, à ses
injustices et à ses guerres, les travailleurs peuvent créer un monde débarrassé
de l’exploitation, de la concurrence et de la barbarie qui en découle.
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