Manifestons aujourd’hui
A Paris
Contre la loi travail
13 heures
Place d’Italie
Lutte ouvrière appelle à participer à la manifestation nationale contre
la loi travail le 14 juin à Paris. Le cortège de Lutte ouvrière se rassemblera
à partir de 12h00 à Port Royal, à la sortie du RER.
Contre
la loi travail, manifestons le 14 juin !
Gouvernement,
patronat et médias ne décolèrent pas. Ils ont déversé des monceaux de
calomnies. Ils ont fait un chantage grossier à la solidarité avec les victimes
des inondations. Ils ont utilisé l’Euro de football pour exiger la fin des
grèves. Et malgré tout, la grève à la SNCF se poursuit, les éboueurs tiennent
bon et les pilotes d’Air France ont mis à exécution leur menace de grève. Ils
ont raison.
Le gouvernement et le patronat observent-ils une trêve dans leur offensive
contre les travailleurs ? Evidemment non, alors pourquoi les travailleurs
le feraient-ils ?
On nous rebat les oreilles avec l’image de la France et la fête qu’est supposée
être l’Euro de Foot. La ficelle est grosse. On peut être supporteur de foot, on
peut même être sinistré, et ne pas accepter la démolition du code du
travail !
Les droits des travailleurs ne valent-ils rien ? L’Euro dure un mois, mais
c’est pendant des années que nous subirons les effets de cette loi, si elle est
adoptée. Il y en a marre de tout ce chantage qui vise toujours à ce que les
travailleurs se taisent et subissent.
Les travailleurs font des sacrifices depuis des années, ils doivent être
toujours plus flexibles, travailler toujours plus, se mettre en quatre, se
dévouer toujours et encore. Tout cela, pourquoi ? Pour que les
actionnaires et les PDG s’en mettent plein les poches.
Hollande et Valls portent l’entière responsabilité de ce qui se passe. Ils
accusent les opposants à la loi El Khomri d’être jusqu’au-boutistes,
minoritaires, irresponsables. Mais qui est minoritaire dans cette
affaire ? Qui s’obstine à imposer un projet de loi massivement rejeté par
la population et la quasi- totalité des travailleurs ? Quant à
l’irresponsabilité, elle consiste à faire reculer la condition ouvrière des
années en arrière !
Le gouvernement prétend avoir levé les incompréhensions en faisant, comme il
dit, de la « pédagogie ». Aucun travailleur n’est dupe. Si le
patronat peut, par accord d’entreprise, déroger aux droits inscrits dans les
conventions collectives, les reculs des conditions de travail se multiplieront.
S’il peut licencier plus facilement, il y aura plus de licenciements et plus de
précarité.
Les suppressions d’emplois, les reculs sur les conditions de travail et les
salaires sont la réalité vécue par des millions de salariés. Des cheminots
jusqu’aux pilotes d’avion en passant par les ouvriers de Peugeot ou de
Michelin, cette offensive prend exactement la même forme : celle de plans
de compétitivité où il faut travailler plus avec plus de flexibilité et moins
de compensations salariales, quand il ne s’agit pas de diminuer les salaires
comme à Air France.
Il ne faut plus se taire et il faut continuer de dénoncer cette énième
attaque gouvernementale comme nous le faisons depuis trois mois. La
manifestation nationale organisée à Paris mardi 14 et les diverses initiatives
qui seront prises localement doivent être l’occasion de démontrer le rejet
massif de la loi El Khomri. Tant que la contestation continue, rien n’est joué.
Mais l’enjeu de cette mobilisation dépasse le seul avenir de cette loi. La
contestation recouvre un ras-le-bol plus global, une colère plus large contre
l’offensive générale du patronat et le recul de l’ensemble de la société. En
témoignent la variété des secteurs qui se sont lancés dans la mobilisation, les
jeunes, les salariés du public et du privé, ceux des grandes entreprises et des
PME.
Elle montre la volonté d’une fraction des travailleurs d’inverser le rapport
des forces avec le patronat. Il ne s’agit encore que d’une minorité. Mais dans
toutes les entreprises à l’échelle du pays, des travailleurs s’organisent,
débrayent, font grève et manifestent. Partout, des travailleurs ne veulent plus
se taire. Eh bien, il faut continuer dans cette voie car c’est la seule qui
permettra aux travailleurs de se faire respecter !
C’est le plus important pour l’avenir. Car les travailleurs n’en ont pas fini
avec les attaques patronales et, s’ils prennent l’habitude de résister, les
choses se passeront bien différemment.
Le gouvernement et le patronat parient sur l’usure du mouvement. Certains ont
déjà fait 8, 10, 20 jours de grèves, beaucoup de cheminots ou de raffineurs ont
déjà sacrifié un mois de salaire dans la grève.
Alors oui, c’est une lutte longue haleine. Mais le monde du travail a des
ressources, il y a des forces en réserve. Montrons au patronat et à ses sbires
politiques que nous dénonçons leur offensive comme au premier jour.
Montrons-leur que notre colère est intacte et que nous n’acceptons pas que la
loi soit faite par le patronat !
Editorial
des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du 12.06.16.
La force des travailleurs c’est la grève
On célèbre cette année les
quatre-vingt ans des congés payés. Une mesure que les travailleurs ont dû
arracher par la grève générale de juin 1936, car elle ne figurait même pas dans
le programme du Front populaire.
Huit
décennies plus tard, selon une étude du Secours populaire, un enfant sur trois
ne part toujours pas en vacances.
Et
en 2014, parmi les salariés ayant un salaire mensuel inférieur à 1 200 euros,
seuls 40 % avaient pu partir en vacances.
Autant
dire qu'il faut refaire comme en 1936 !
À méditer en regardant sa feuille de paye
Le nombre des millionnaires sur
la planète a crû de 6 %. Ils possèdent 47 % des richesses du monde. Ceux qui
ont calculé ce résultat annoncent qu'en 2020, cette infime minorité de nantis
détiendra 52 % des richesses mondiales !
Et après ça on va nous expliquer
que nous sommes tous égaux.
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