« Car si vous voulez faire la guerre
Payez-la de votre peau »
La municipalité d’Argenteuil
organise aujourd’hui une cérémonie pour le centenaire de la bataille de Verdun.
La
bataille de Verdun fut un carnage. En moins d’une année, elle fit plus de
700.000 victimes : 306.000 tués et disparus (dont 163.000 soldats français et
143.000 soldats allemands), et environ 406.000 blessés.
Ces
soldats furent les victimes non d’un combat pour des hypothétiques patries,
pour des drapeaux, fumées avec lesquelles on les berça et on continue à bercer
leur mémoire, mais pour des intérêts bien palpables, ceux des comptes des
classes capitalistes des deux côtés du front.
A
leur mémoire, « la chanson de Craonne », Craonne, ce village détruit
du « Chemins des Dames » où bien des soldats passèrent avant d’aller
rejoindre l’enfer de Verdun.
La chanson de Craonne
Quand au
bout d'huit jours le r'pos terminé
On va
reprendre les tranchées,
Notre
place est si utile
Que sans
nous on prend la pile
Mais
c'est bien fini, on en a assez
Personne
ne veut plus marcher
Et le
cœur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit
adieu aux civ'lots
Même sans
tambours, même sans trompettes
On s'en
va là-haut en baissant la tête
Refrain
:
Adieu
la vie, adieu l'amour,
Adieu
toutes les femmes
C'est
bien fini, c'est pour toujours
De
cette guerre infâme
C'est
à Craonne sur le plateau
Qu'on
doit laisser sa peau
Car
nous sommes tous condamnés
Nous
sommes les sacrifiés
Huit
jours de tranchée, huit jours de souffrance
Pourtant
on a l'espérance
Que ce
soir viendra la r'lève
Que nous
attendons sans trêve
Soudain
dans la nuit et dans le silence
On voit
quelqu'un qui s'avance
C'est un
officier de chasseurs à pied
Qui vient
pour nous remplacer
Doucement
dans l'ombre sous la pluie qui tombe
Les
petits chasseurs vont chercher leurs tombes
Refrain
C'est
malheureux d'voir sur les grands boulevards
Tous ces
gros qui font la foire
Si pour
eux la vie est rose
Pour nous
c'est pas la même chose
Au lieu
d'se cacher tous ces embusqués
F'raient
mieux d'monter aux tranchées
Pour
défendre leur bien, car nous n'avons rien
Nous
autres les pauv' purotins
Tous les
camarades sont enterrés là
Pour
défendr' les biens de ces messieurs là
Refrain
Ceux
qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront
Car c'est
pour eux qu'on crève
Mais
c'est fini, car les trouffions
Vont tous
se mettre en grève
Ce s'ra
votre tour, messieurs les gros
De monter
sur le plateau
Car si
vous voulez faire la guerre
Payez-la
de votre peau
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