Des manifestations nombreuses et
dynamiques
Le 9 mars, de très nombreuses manifestations ont eu lieu dans le pays. Elles ont vu une large participation des travailleurs mais aussi des jeunes, lycéens et étudiants.
Près
de 10 000 personnes ont manifesté à Marseille, plusieurs milliers à Rouen où
les cheminots étaient massivement en grève, mais aussi à Lyon, Bordeaux, Lille,
Rennes et dans bien d’autres villes. À Paris, des dizaines de milliers de
manifestants, parmi lesquels de très nombreux jeunes, ont formé des cortèges
denses et dynamiques.
Cette
première journée a été une réussite. Elle est un encouragement pour tous ceux
qui veulent imposer le retrait du projet de réforme du Code du travail du
gouvernement Valls.
C’est
un bon début pour un mouvement qui doit se poursuivre et s’amplifier.
Un article de notre hebdomadaire à paraître
À l’appui de sa campagne pour la
destruction du Code du travail, le Medef a fait réaliser un sondage fin
février. Le questionnement venant du grand patronat, soutenu par un important
matraquage médiatique, nulle surprise quant aux résultats : près des deux tiers
des 1 002 sondés estiment que « tel qu’il existe aujourd’hui […] le
Code du travail représente un frein à la création d’emplois ».
Gattaz
soutient que les petits patrons qui, contrairement aux grands, n’ont pas une
armée de légistes à leur disposition, n’arrivent pas à s’y retrouver dans les 3
689 pages (ou 1 658 selon une autre édition) du Code. Peut-être juge-t-il
qu’ils sont en effet trop bornés pour comprendre un article de loi ou une
jurisprudence, surtout, comme par hasard, lorsque ces articles pourraient les
freiner dans leur volonté de fouler aux pieds comme ils l’entendent les droits
de leurs salariés.
Le
principal argument du dirigeant du Medef réside cependant dans le fait que,
selon lui, il y a une corrélation entre le nombre de pages de ce code et le
chômage : plus il y a d’articles, et plus il y a de chômeurs, répète-t-il à
l’envi. Peu importe à Gattaz que les chiffres qu’il avance soient faux: il veut
affirmer que ce ne sont pas les patrons licencieurs qui sont responsables du
chômage, mais les travailleurs qui ne veulent pas être taillables et corvéables
à merci !
Quant
à l’épaisseur actuelle du Code du travail, elle témoigne de la multitude de
luttes collectives ou de petits combats individuels que les travailleurs ont dû
mener au cours des siècles passés pour contraindre les patrons à des reculs et
qui ont abouti, heureusement, à réglementer les conditions de travail et à
poser quelques limites à l’exploitation. Et c’est ce passé, ces améliorations imposées
peu à peu par les travailleurs que Gattaz et les patrons qui le suivent veulent
jeter aux orties.
Marianne LAMIRAL
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