jeudi 10 mars 2016

Grèves et manifestations d'hier : poursuivre et amplifier ce bon début



Des manifestations nombreuses et dynamiques




Le 9 mars, de très nombreuses manifestations ont eu lieu dans le pays. Elles ont vu une large participation des travailleurs mais aussi des jeunes, lycéens et étudiants.
         Près de 10 000 personnes ont manifesté à Marseille, plusieurs milliers à Rouen où les cheminots étaient massivement en grève, mais aussi à Lyon, Bordeaux, Lille, Rennes et dans bien d’autres villes. À Paris, des dizaines de milliers de manifestants, parmi lesquels de très nombreux jeunes, ont formé des cortèges denses et dynamiques.
         Cette première journée a été une réussite. Elle est un encouragement pour tous ceux qui veulent imposer le retrait du projet de réforme du Code du travail du gouvernement Valls.
         C’est un bon début pour un mouvement qui doit se poursuivre et s’amplifier.
         A nous maintenant de discuter largement de comment nous allons développer cette suite.



Un article de notre hebdomadaire à paraître

Ce n’est pas le Code du travail qui crée le chômage



À l’appui de sa campagne pour la destruction du Code du travail, le Medef a fait réaliser un sondage fin février. Le questionnement venant du grand patronat, soutenu par un important matraquage médiatique, nulle surprise quant aux résultats : près des deux tiers des 1 002 sondés estiment que « tel qu’il existe aujourd’hui […] le Code du travail représente un frein à la création d’emplois ».
         Gattaz soutient que les petits patrons qui, contrairement aux grands, n’ont pas une armée de légistes à leur disposition, n’arrivent pas à s’y retrouver dans les 3 689 pages (ou 1 658 selon une autre édition) du Code. Peut-être juge-t-il qu’ils sont en effet trop bornés pour comprendre un article de loi ou une jurisprudence, surtout, comme par hasard, lorsque ces articles pourraient les freiner dans leur volonté de fouler aux pieds comme ils l’entendent les droits de leurs salariés.
         Le principal argument du dirigeant du Medef réside cependant dans le fait que, selon lui, il y a une corrélation entre le nombre de pages de ce code et le chômage : plus il y a d’articles, et plus il y a de chômeurs, répète-t-il à l’envi. Peu importe à Gattaz que les chiffres qu’il avance soient faux: il veut affirmer que ce ne sont pas les patrons licencieurs qui sont responsables du chômage, mais les travailleurs qui ne veulent pas être taillables et corvéables à merci !
         Quant à l’épaisseur actuelle du Code du travail, elle témoigne de la multitude de luttes collectives ou de petits combats individuels que les travailleurs ont dû mener au cours des siècles passés pour contraindre les patrons à des reculs et qui ont abouti, heureusement, à réglementer les conditions de travail et à poser quelques limites à l’exploitation. Et c’est ce passé, ces améliorations imposées peu à peu par les travailleurs que Gattaz et les patrons qui le suivent veulent jeter aux orties.
                                                         Marianne LAMIRAL

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