Interventions
Lutte Ouvrière au conseil Municipal de Bezons du 7 janvier 2016 du conseiller
municipal Lutte Ouvrière Michel Campagnac
(Nos prises de position concernent les habitants de Bezons bien
évidemment, mais également directement les habitants d’Argenteuil avec les
liquidations de l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons et d’AB-Habitat et leurs
conséquences pour les habitants et les personnels. DM)
A propos
de la nouvelle communauté d'agglomération qui s'étend de Bezons à St Germain en
Laye
Je n'ai pas participé à
l'élection des conseillers communautaires. Je me suis expliqué :
« Nous venons de voter
contre l'adhésion à la communauté d'agglo et maintenant nous y envoyons des
représentants, on pourrait aussi bien voter de rejoindre le grand Paris avec
les communes assez comparables à Bezons, comme Nanterre ou Gennevilliers. Pour
ma part, je ne participerai pas à ce vote ».
La disparition de l'agglomération
oblige la municipalité a reprendre à son compte des « contrats » avec
différents organisme (le Syndicat des Eaux d'Ile De France, autolib, la mission
locale d'Argenteuil Bezons, l'association AGIRE,et Seine Accession) et à y
envoyer des représentants. Je n'ai pas non plus participé à la désignation des
représentants de la commune sur deux dossiers, l'eau et AB-Habitat.
Veolia,
une multinationale de 24 milliard de chiffre d'affaires et des centaines de
millions d'euros de bénéfices
Ma première remarque concerne la
convention provisoire pour la gestion de l'eau avec le SEDIF. Le SEDIF est soucieux
des intérêts de Véolia, Il y a peu, l'un de ces dirigeants a fait adopté au
Sénat, un nouvel amendement en faveur des multinationales de l'eau, pour les
autoriser de nouveaux à couper l'eau aux clients qu'elle jugerait mauvais
payeur. Pour ma part, je suis convaincu que la recherche du profit se fait au
détriment de l’intérêt général. L' « UFC que choisir » a
d'ailleurs pointé à plusieurs reprises des abus de Véolia. La remise en
question des communautés d'agglomération pourrait aussi être l'occasion de
remettre en cause les monopoles en place et pas seulement les emplois des
travailleurs.
Et en ce
qui concerne « Seine Accession », ex AB-Habitat.
Je redemande à nouveau, comment
fonctionne cette nouvelle structure qui remplace « AB
habitat » et dans laquelle la ville est partie prenante ? Et par
exemple comment la nouvelle société « Seine Accession » a pu préférer
des détachements, c'est à dire des contrats pour la partie de personnels
fonctionnaires, de deux ans plutôt que de cinq ans comme cela aurait été non
seulement possible mais surtout préférable pour donner une garantie d'emploi
plus grande aux salariés. Ce n'est pas la même chose d'aller à son travail en
sachant qu'on y est pour un bon moment ou juste pour une courte période.
Pourquoi fragiliser un peu plus la situation des salariés ? Comment ne pas
penser du coup que des sales coups sont en préparation contre les personnels et
pourquoi pas contre les locataires ?
Le maire a fait une longue
réponse aux élus socialistes qui râlaient de ne pas être associés davantage à
la direction de « Seine accession »mais rie sur la durée des contrats
qui concerne au premier chef les salariés.
Un comité
pour la sécurité
Au mois de septembre le conseil
municipal avait décidé à l'unanimité moins ma voix de créer une commission pour
étudier des mesures visant à renforcer la « sécurité » dont la vidéo
surveillance et une police municipale.
Évidemment, l'insécurité
ressentie dans la population, dans certains quartiers, est une vrai
préoccupation pour nous car ce sont des mères de famille, des salariés, des
chômeurs ou des retraités qui en pâtissent au quotidien mais, cette insécurité
est aggravée au quotidien par la dégradation de la situation économique. Dans
cette société, tous les jours la preuve est faite que c'est la loi du plus fort
qui l'emporte, que c'est l'argent qui fait la loi. Cela incite une petite
fraction de la population à se comporter avec individualisme, à se moquer de ce
qui est collectif, de se croire plus malin en volant ou en agressant les plus
faibles. Certains y sont poussés par la colère d'être des laissés pour compte,
et d'autre se sentent encouragés par l'irresponsabilité voire la délinquance de
dirigeants d'entreprise, de banquiers ou de politiciens. Dans un contexte ou le
manque de militants ouvriers dans les quartiers empêchent de donner une autre
mentalité ; plus collective, plus solidaire et de combat contre
l’oppression. L’insécurité ressentie et vécue dans les quartiers populaires
empoisonne la vie de ceux qui font face aux bas salaires ou au chômage. Pour
autant, la vidéo surveillance, ou la police municipale, ne régleront aucun de
ces problèmes.
Je ne me suis pas porté
volontaire pour cette commission.
Mais à propos de sécurité, il
existe un fléau bien plus meurtrier et je suis intervenu là-dessus :
A propos de sécurité, pourquoi
pas une commission qui aurait comme objectif de lutter contre l'insécurité
au travail. Je voudrais rapporter les propos de Annie THÉBAUD-MONY, une des
auteurs du livre « Les Risques du travail. Pour ne pas perdre sa vie à la
gagner ».
« Chaque jour de l'année
2015, en France, en moyenne, deux travailleurs ont été tués dans des accidents
de travail (bien d'autres subissent à la suite d'accident une grave atteinte à
leur personne); chaque jour encore, huit à dix personnes sont décédées des
suites d’une maladie liée à l’amiante ; chaque jour aussi, plusieurs suicides
liés à la souffrance au travail ont été accomplis par des travailleurs tant du
secteur privé que de la fonction publique ou de l’agriculture. Enfin, selon une
enquête officielle du ministère du Travail, plusieurs millions de travailleurs
sont toujours, dans leur travail, exposés quotidiennement, sans protection, à
des cocktails de cancérogènes ».Une telle commission serait utile dans
tout le pays, elle pourrait aider les travailleurs exposés à ces risques par
leur employeur à s'en protéger.et nous pourrions commencer à Bezons, car cette
insécurité-là est bien présente dans les entreprises de la ville.
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