Le capitalisme dans tous ses états
Yoplait
vient d’annoncer la fermeture prochaine de sa plate-forme de distribution d’Argenteuil
qui existait sur la commune depuis une quarantaine d’année et qui était la plus
importante du groupe. Cette annonce-surprise de fermeture a mis dans l’inquiétude
les 110 travailleurs (dont plusieurs dizaines de travailleurs intérimaires) du site des bords de Seine près de chez Dassault.
Le groupe Yoplait a décidé de sous-traiter
cette activité de logistique. Elle propose à des travailleurs qui habitent ici,
dans la région, d’aller travailler chez les sous-traitants en… Seine et Marne
ou dans l’Essonne, avec la perspective d’une diminution de salaire d’un tiers !
Comme l’a déclaré une travailleuse au
journal Le Parisien : « C’est dur, j’ai tout donné pour cette boîte…
J’ai deux filles qui font des études, j’ai acheté une maison il y a trois ans
et suis endetté sur vingt ans… Si j’avais su, je ne serais pas devenu
propriétaire. »
Un délégué déclare : « La
société est en bonne santé. Pourquoi tout arrêter ? »
Parce que les actionnaires sont insatiables
et que leur soif de profits est sans limite. Parce qu’ils ont la liberté de
faire ce qu’ils veulent. Parce ce qu’ils n’ont rien à faire de leurs salariés
qu’ils exploitent et jettent comme des kleenex lorsque cela leur chante.
C’est le capitalisme.
En attendant les travailleurs de chez
Yoplait n’ont pas l’intention de se laisser faire.
Photo Le Parisien-95 |
Il
est intéressant de voir comment d’un groupe de coopératives agricoles, ce qu’elle
était à l’origine à sa création dans les années 1960, Yoplait, est devenue l’une
des branches du géant américain de l’agro-alimentaire, General Mills, après
être passé, un temps dans les mains d’un « fonds d’investissement ».
General Mills est le sixième groupe
alimentaire mondial. Il emploie 40 000 travailleurs à travers le monde.
Son chiffre d’affaires en 2013 atteignait presque les 18 milliards de dollars.
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