Gaza :
gouvernement israélien assassin, le visage de l'ordre impérialiste
Le 5 août, l'armée
israélienne s'est finalement retirée de Gaza. Est-ce pour autant la fin du
conflit, des bombardements, des meurtres de civils, des destructions... Rien
n'est moins sûr. Les soldats israéliens se redéploient sur des positions dites
défensives mais sont toujours prêts à intervenir, comme ils le font depuis
toujours.
Commencées le 8 juillet, les
opérations militaires israéliennes contre Gaza ont fait plus de
1 800 morts palestiniens, très majoritairement des civils. Le Bureau
de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) évalue à 377 le
nombre d'enfants tués. Et ce bilan augmente au fur et à mesure que de nouveaux
corps sont découverts sous les gravats.
Pendant près d'un mois, l'armée
israélienne a utilisé son artillerie, ses drones, ses chars, son aviation pour
détruire des milliers d'habitations, n'épargnant ni les hôpitaux, ni les
écoles, comme celle de l'ONU atteinte dimanche 3 août alors qu'elle
accueillait trois mille réfugiés ayant fui les zones de bombardement. L'unique
centrale électrique de Gaza a été détruite, plongeant l'essentiel de l'enclave
dans l'obscurité et rendant difficile le maintien des pompes à eau. La majeure
partie de l'approvisionnement municipal en eau est désormais interrompue, ce
qui accroît le risque d'épidémies. D'après l'organisation humanitaire OXFAM,
six des neuf établissements hospitaliers les plus fréquentés de Gaza ont été
touchés ou gravement endommagés, trois ont dû fermer.
Pour justifier ces massacres et ces
destructions, le gouvernement israélien a mis et met toujours en avant la «
défense de la sécurité » de sa population. C'est un mensonge d'autant plus
odieux que les tirs de roquettes servant de prétexte à la guerre actuelle ont
fait en tout et pour tout trois victimes parmi les Israéliens ; trois
victimes de trop, certes, mais qui doivent être comparées aux constants assassinats
perpétrés par les militaires et la police israélienne. En 2013, en période de
paix donc, 44 Palestiniens avaient été tués et plus de 1 200 faits
prisonniers.
Pour entretenir un climat de tension au
sein de la population d'Israël, les dirigeants du pays ne reculent devant aucun
mensonge. Ainsi, ils n'ont pas hésité à affirmer qu'un soldat israélien avait
été enlevé par des combattants du Hamas, alors qu'il avait été tué dans les
combats et que son corps avait été retrouvé.
La guerre contre Gaza s'inscrit dans la
continuité d'une politique menée par tous les gouvernements israéliens depuis
la création du pays en 1948. Cette politique a conduit à l'expulsion de
centaines de milliers de Palestiniens, les privant de leurs terres, niant leur
droit à disposer d'un État qui leur soit propre.
En condamnant les Palestiniens à vivre
dans des camps ou dans un territoire comme Gaza, véritable prison à ciel
ouvert, les dirigeants israéliens ont maintenu une insécurité et un état de
guerre permanent. Lundi 4 août, le geste de ce Palestinien fonçant avec
une tractopelle sur un bus israélien à Jérusalem a rappelé qu'aucune sécurité
ne peut être garantie tant que le terrorisme d'État d'Israël à l'encontre de la
population palestinienne se maintiendra.
Mais si l'État israélien peut se croire
tout permis et si, face au monde entier, il semble avoir un permis de tuer,
c'est qu'il dispose du soutien inconditionnel des grandes puissances, en
particulier de l'impérialisme américain, satisfait de disposer dans cette
région stratégique d'un État capable d'assumer son rôle de gendarme.
Cette complicité se manifeste encore à
travers la passivité dont font preuve les dirigeants des autres grandes
puissances, y compris celle des gouvernants des pays arabes. Pendant plusieurs
semaines, ils se sont contentés de garder le silence ou de reconnaître à l'État
israélien « le droit de se défendre », façon hypocrite de lui reconnaître
le droit de bombarder Gaza. Alors qu'il n'est plus possible de se taire devant
les images de destruction montrées par les télévisions du monde entier, les
dirigeants américains et européens ont appelé au cessez-le-feu, mais sans
jamais exercer de réelles pressions, ni menacer Israël de sanctions.
En définitive, la politique de
terreur de l'État israélien à l'égard des Palestiniens n'est que sa
contribution au maintien de l'ordre - ou plutôt du désordre - impérialiste au
Moyen-Orient, en accord avec ces puissances qui usent des mêmes méthodes, ou
sont prêtes à en user, aux quatre coins de la planète.
Marc RÉMY
À
Argenteuil, mercredi 13 août
18h,
manifestation à partir de la mairie,
en
direction de la Sous-Préfecture
Cette manifestation a été
initiée par l’association Argenteuil Solidarité Palestine. Lutte Ouvrière-Argenteuil se joint à cet appel.
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