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Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
quelques nouvelles de LUTTE OUVRIÈRE-Argenteuil :
1. Le premier round des élections de cette année vient de s’achever.
Aux élections municipales succèderont les élections européennes du 25 mai
prochain.
Les élections municipales se sont achevées par la déroute du Parti
Socialiste. Argenteuil fait partie des très nombreuses villes qu’il a perdues.
A cet égard, et sur les raisons de son échec local, nous renvoyons de notre
blog intitulé : « Après la défaite du candidat PS aux élections
d'Argenteuil : « lettre à ceux qui
veulent comprendre ». C’est en
particulier la politique pro-patronale du gouvernement PS qui nous impose
aujourd’hui à Argenteuil G. Mothron.
Que cette lettre soit
ici l’occasion de remercier les 837 électeurs qui se sont portés sur notre
liste « Lutte Ouvrière faire entendre le camp des travailleurs ».
Sur le sens de ces élections, voilà ce que notre hebdomadaire Lutte Ouvrière écrivait au
lendemain du premier tour :
« Les leçons du premier tour des
élections municipales sont claires : un désaveu cinglant du PS et du
gouvernement. Les jongleries verbales de certains notables sur le caractère
local de ces élections ne les ont pas sauvés des conséquences de ce désaveu.
Leur rôle de cinquième roue du carrosse
gouvernemental et leurs états d'âme vaguement critiques sauvent les écologistes
du recul électoral subi par le PS.
Quant au PC, à demi dans l'opposition, même
lorsqu'il conduit une liste avec le PS, il sauve les meubles. Comme le résume
Le Monde, « le PCF résiste mais est fragilisé dans certains de ses
bastions ». Et lorsqu'il se présente seul, il se heurte souvent, en plus
de la droite, aux ambitions du PS.
La droite parlementaire, pourtant engluée dans
les scandales, ébranlée par la guerre des chefs, progresse en pourcentage
malgré la concurrence du Front national.
L'aspect le plus spectaculaire de ce glissement
vers la droite est cependant l'accroissement du nombre d'électeurs en faveur
des listes du FN. Il y a évidemment la conquête de la mairie de Hénin-Beaumont.
Mais si la conquête d'une mairie par l'extrême droite a des conséquences pour
les habitants de la ville concernée, ce qui compte plus généralement, même là
où le FN n'a aucune chance d'emporter la mairie, c'est l'emprise des idées
réactionnaires que cela révèle, qui pèsera inévitablement sur la vie politique
et sociale, et qui pèse déjà en réalité.
Le fait est que, dans les villes de plus de
10 000 habitants, d'après les chiffres donnés par Le Monde du
25 mars, la droite recueille 45,9 % des voix et l'extrême droite
9,2 %, tandis que la gauche n'en rassemble que 41,4 %. Lors des
élections municipales précédentes, en 2008, le rapport de force électoral était
de 45,5 % pour la droite, 0,7 % pour l'extrême droite et 48 %
pour la gauche. Ce qui, dans les statistiques, apparaît dans la rubrique
« extrême gauche » ne pèse que peu dans le rapport de force électoral
gauche-droite et n'a, en outre, que peu varié.
Voilà le reflet électoral de l'opinion publique
au premier tour, au moment où on peut encore parler de reflet, fût-il déformé.
Le deuxième tour, issu des alliances obtenues
par des marchandages entre états-majors, n'aura pour fonction que de tirer les
conséquences institutionnelles des mouvements de l'opinion publique. Ce sont
évidemment ces conséquences, c'est-à-dire le nombre de mairies gagnées ou
perdues, qui préoccupent les dirigeants politiques. Elles permettront peut-être
au PS de transformer dans certains cas son recul en succès. À Paris, par
exemple, où la candidate de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet, a eu plus de
voix que sa concurrente du PS, Anne Hidalgo, cette dernière gardera peut-être
la mairie grâce au mode de scrutin. Mais tout cela n'aura plus qu'un lointain
rapport avec l'évolution de l'opinion.
Reflet déformé de
l'opinion ouvrière
Même le premier tour ne donne cependant qu'un
reflet très déformé de l'évolution de l'opinion. Cette déformation est d'abord
sociale. Une fraction importante de la classe ouvrière, les travailleurs
immigrés, est écartée du droit électoral. Une des nombreuses ignominies de la
gauche est de n'avoir pas accordé le droit de vote aux travailleurs immigrés,
pas même aux élections locales, malgré les promesses faites il y a déjà trente
ans par Mitterrand et reprises plus ou moins par ses successeurs. En tout cas,
pas aux travailleurs immigrés issus des pays hors Union européenne qui
constituent l'écrasante majorité des immigrés dans les entreprises et qui
peuplent les quartiers populaires.
Ces réserves, ô combien importantes, étant
faites, quelle conclusion peut-on tirer de l'évolution de l'électorat ouvrier à
partir de ces élections ?
Le taux d'abstention de 38,7 % est déjà
très élevé. Mais c'est une moyenne nationale. Les chiffres sont bien supérieurs
dans les bureaux de vote des quartiers populaires avec 50 %, 60 %
d'abstentions, voire plus ! Et, encore, les abstentions sont décomptées
par rapport au nombre des inscrits. Mais combien de travailleurs, de chômeurs,
de pauvres, même avec la carte d'identité française en poche, ne sont pas
inscrits sur les listes électorales et ne sont donc comptabilisés nulle
part ?
C'est précisément l'abstention de l'électorat
populaire, qui votait habituellement en majorité pour la gauche, qui est la
principale expression du désaveu du PS et de sa politique au gouvernement.
L'abstention est une forme élémentaire de
protestation venant des classes populaires, à l'égard en particulier des partis
de gauche qui prétendent les représenter. À en juger par la progression des
votes en faveur du FN dans un certain nombre de quartiers populaires, voire de
villes ouvrières, une fraction de l'électorat populaire s'est saisie de ce vote
pour exprimer le même dégoût face aux reniements et aux trahisons des partis
réformistes.
Ceux des électeurs des classes populaires qui
ont fait ce choix ont fait le pire car ils apportent leur soutien à leur pire
ennemi. En outre, le renforcement électoral du FN encourage les partis
traditionnels de droite et de gauche à mener une politique de plus en plus
ouvertement réactionnaire.
Il y a cependant de quoi être dégoûté par les
jérémiades de la gauche réformiste face à la démobilisation de son électorat.
C'est sa politique en faveur du grand patronat, ses reniements et le désespoir
que cela suscite qui sont les principaux responsables de la montée électorale
du FN comme, plus généralement, du renforcement des idées réactionnaires ou des
repliements communautaires dans la population.
Et on peut observer avec d'autant plus de dégoût
son appel à empêcher le FN de conquérir de nouvelles mairies qu'il est assorti
d'une supplique au « front républicain ». Ce qui signifie simplement
que, dans un certain nombre d'endroits, le PS s'effacera devant la droite
parlementaire, y compris – et c'est souvent le cas – lorsqu'elle est
représentée par des individus aussi réactionnaires que leurs adversaires du FN.
Mais, au-delà de l'aspect circonstanciel du fait
de l'étiquette socialiste du gouvernement actuel, il y a un problème bien plus
général.
Construire une force
représentant les intérêts politiques de la classe ouvrière
L'évolution vers la droite de l'ensemble de
l'électorat et le fait que cette évolution affecte même une partie de l'électorat
ouvrier ne sont pas dus seulement aux circonstances objectives de la crise
économique, au chômage, à la généralisation de la pauvreté.
Le problème, c'est que face à tous les partis
qui, tous, se situent sur le terrain de la bourgeoisie, il n'y a personne ayant
le crédit nécessaire pour représenter une opposition ouvrière. Là encore, les
élections et les affrontements politiques reflètent un manque plus profond, car
c'est au quotidien, dans les affrontements de classe dans la société elle-même,
dans les entreprises, dans les quartiers populaire, qu'il manque un parti qui
représente les intérêts politiques de la classe ouvrière.
La scène politique, la scène électorale en
particulier, est occupée par des partis qui, au-delà de leurs rivalités, acceptent,
tous, l'ordre capitaliste. Même ceux qui s'opposent aujourd'hui sur sa gauche à
la politique du PS au pouvoir, s'ils étaient associés au gouvernement, ne
pourraient et ne voudraient gouverner que pour la bourgeoisie. Ils pourraient
canaliser à leur propre profit les mécontentements suscités par la politique du
gouvernement socialiste mais ils ne pourraient pas faire autrement que ce
dernier. Elles sont là, les limites de l'opposition de gauche, représentée par
un Mélenchon et un PC qui se met à son service.
Voilà pourquoi il est important que se manifeste
une force politique qui défende les intérêts de la classe ouvrière jusqu'à son
ultime conséquence : le renversement révolutionnaire du pouvoir de la
bourgeoisie.
Le courant qui s'est exprimé dans ces élections
par les votes en faveur des listes de Lutte Ouvrière est l'ébauche ou la
préfiguration de cette force politique à construire. Il est très minoritaire
certes, et par là même, il apparaît peu crédible par rapport à ceux qui, de
Mélenchon au PC, se posent en alternatives politiques.
Mais ce courant existe. Pour faible qu'il soit
aujourd'hui, il représente une véritable perspective pour la classe ouvrière,
et la seule, parce qu'il parle le langage de la lutte de classe. Il ne pourra
représenter une force que lorsque la classe ouvrière retrouvera collectivement
la confiance en elle et la conscience de sa force et s'engagera sur la voie de
la lutte pour ses propres intérêts de classe et pour les intérêts de l'ensemble
des classes laborieuses.
La reprise de la combativité de la classe
ouvrière face à la bourgeoisie ne dépend pas du courant communiste
révolutionnaire. Mais ce qui dépend de lui, c'est d'être présent, de proposer
un programme et une politique qui, dans chaque circonstance, s'oppose aux différentes
nuances politiques de la bourgeoisie. Pour cela, il est essentiel que ce
courant garde son drapeau, celui de la révolution sociale, qu'il ne le salisse
pas en se fondant dans des regroupements qui restent globalement sur le terrain
de la bourgeoisie, ni en édulcorant le langage de la lutte de classe.
Celles et ceux, travailleurs en activité ou au
chômage, retraités, qui ont permis la présence de plus de 200 listes de
Lutte Ouvrière dans ces élections, ceux qui ont voté pour elles, représentent l'avenir.
Ce n'est certes pas par les urnes que le courant
se renforcera et qu'il trouvera du crédit dans la population ouvrière de ce
pays. Le parti ouvrier révolutionnaire se construira dans les luttes de classe
de demain. Il aura à gagner son crédit dans les grèves, dans les multiples
formes de mobilisation ouvrière. Mais, comme des élections européennes
prendront, cette année, le relais des élections municipales, il faut que le
courant communiste révolutionnaire y apparaisse. Il faut qu'il trouve l'oreille
des travailleurs sur toutes les questions politiques qui seront soulevées par
les élections européennes. Il faut qu'il y fasse entendre le « camp des
travailleurs » non seulement sur ses exigences contre la bourgeoisie face
à la crise, mais aussi autour de perspectives plus vastes.
Lutte Ouvrière se présentera dans ces élections
pour faire entendre les mêmes exigences qu'à l'occasion des élections
municipales, mais aussi pour défendre l'internationalisme et pour avancer une
politique favorable aux intérêts de la classe ouvrière face à l'Europe. À
commencer par l'idée que les prolétaires de tous les pays d'Europe et bien
au-delà constituent une seule et même classe ouvrière et que cette classe
ouvrière est la seule force capable de renverser le pouvoir politique de la
bourgeoisie et de mettre fin à la mainmise des groupes capitalistes sur
l'économie.
Georges KALDY »
Agenda
Dans le cadre des élections européennes :
A Argenteuil
Réunion publique Lutte Ouvrière
Mardi 6 mai à 20 heures 30
Salle du rez-de-chaussée
Espace Nelson Mandéla
82 bd du Gl leclerc
La prise de parole sera suivi d’un temps de
libre débat
A Paris
Meeting à la Mutualité,
Paris Vème
Avec Nathalie ARTHAUD et Jean-Pierre MERCIER
Qui conduiront notre liste en Ile de France
la fête de Lutte Ouvrière des 7, 8 et 9 juin
prochains
La
Fête de Lutte Ouvrière 2014 aura lieu, comme chaque
année, lors du week-end de la
Pentecôte, c'est-à-dire les samedi 7, dimanche 8 et lundi
9 juin, à Presles, dans le Val-d'Oise, c’est-à-dire non loin d’Argenteuil.
Le
programme détaillé sera présenté semaine après semaine dans le journal Lutte
Ouvrière et sur le site : « fete.lutte-ouvriere.org ».
Les
cartes d'entrée, valables trois jours, sont en vente. Jusqu'au 4 mai, au tarif réduit de 12 euros pour les trois jours.
(ensuite 15 euros, et 20 euros sur place). Gratuité pour les enfants de moins
de 14 ans accompagnés. Les bons d'achat -- d'une valeur de cinq euros mais
vendus quatre euros -- sont également disponibles.
Les
cartes d’entrée sont en vente auprès de nos militants. A Argenteuil, nous
rappelons notre permanence « centrale » du vendredi avenue Gabriel
Péri au carrefour « Babou », de 17 heures 15 à 18 heures 15. Et puis,
un coup de fil à Dominique ou un message sur l’adresse internet, des coordonnées
pour rappeler... et l’on vous réserve cartes et bons à prix réduit !
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commentez notre blog
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Informations politiques, sociales,
rendez-vous, nos activités…Consultez-le.
Pour
tout contact avec LUTTE OUVRIÈRE-Argenteuil, pour être informé de nos activités
et
de nos prises de position :
· Permanence : → le vendredi au carrefour Péri-P
V-Couturier, de 17 h 15 à 18 h 15,
Alors Hauts les cœurs ! on ne faiblira pas.
Salut et fraternité,
Pour les camarades d’Argenteuil,
Dominique MARIETTE
Imprimé par nos soins le 21/04/2014
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