Les médias rendent compte du
dérisoire jeu de rôle entre Valls et une « gauche » du PS, Valls
faisant mine d’avaliser des concessions à ladite « gauche » dans un
jeu cousu de fil bleu… joué d’avance. Sur la question, un article de notre
hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine.
Gauche
du Parti socialiste : une opposition de pacotille
Face aux mesures
d'austérité annoncées par Valls lors de son discours de politique générale, l'agitation
ne connaît pas de cesse au sein du groupe parlementaire socialiste. Il y a
quelques jours, ceux qui se présentaient comme « la gauche socialiste »
regimbaient à voter le soutien au gouvernement, avant que finalement, la
plupart d'entre eux s'inclinent et votent.
Cette
fois, des parlementaires -- pas exactement les mêmes, nous dit-on -- ont
protesté non pas contre ces mesures, mais contre leur champ d'application, se
plaignant qu'elles toucheraient trop durement les catégories les plus modestes.
Victoire, clament ces contestataires de pacotille, vite satisfaits d'avoir été
reçus par Valls. Ils frétillent d'aise, du fait qu'on leur a promis -- promis
seulement -- d'adoucir certaines de ces mesures, en différant leur application
à plus tard, ou sur des périodes plus longues. Cela s'apparente à vouloir
couper la queue du chat par petits bouts, sous prétexte de le faire moins
souffrir.
Mais le
plus notable dans l'attitude de ces pseudo-opposants, c'est qu'ils ont accepté
d'emblée ce qui fait le noyau de ce pacte de responsabilité, les milliards
accordés au patronat. Ils n'en discutent, et encore bien mollement, que les
modalités d'application, c'est-à-dire le périmètre et le rythme d'application.
La
technique est tellement rabâchée qu'on aura du mal à faire croire à la bonne
foi de ces opposants de salon à Valls. N'importe quel patron utilise une telle
ficelle quand il décide d'une enveloppe pour dire ensuite, aux représentants du
personnel, que l'on peut maintenant discuter de telle ou telle virgule, de tel
ou de tel détail. Valls ne fait pas autrement.
Il en
faudrait plus pour convaincre que le nouveau Premier ministre aurait été «
contraint de négocier avec le PS » comme le titre Le Figaro du 23 avril.
Il est vrai que pour ce journal de droite, c'est surtout une façon de souligner
la faiblesse de Manuel Valls. Quant à L'Humanité du même jour, qui se réjouit
de l'activité de l'opposition au sein du PS, elle en est à souhaiter « qu'entre
l'austérité et la justice sociale, la gauche, (le PS) ne doit pas hésiter ».
Comme si ce choix n'avait pas été fait, et depuis longtemps, avant même le
remplacement d'Ayrault par Valls, avant même l'élection de Hollande.
En
réalité, ces gesticulations au sein du groupe parlementaire socialiste n'ont
d'autre fonction que d'amuser la galerie, pour duper les électeurs, leur
laissant croire que les décisions du gouvernement pourraient encore changer en
mieux. Et accessoirement elles sont destinées à essayer de sauver les meubles
de certains notables qui craignent d'être victimes, à leur tour, d'une nouvelle
débâcle électorale.
L'expérience
aidant, ils sont sans doute de moins en moins nombreux à se laisser prendre à
ces jeux de rôle. Mais pour que les choses changent vraiment, et dans le bon
sens, il sera nécessaire que les classes populaires choisissent d'intervenir
elles-mêmes, directement, consciemment, sur le terrain politique et sans
laisser à des pantins le rôle de parler en leur nom.
Jean-Pierre VIAL
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