jeudi 20 mars 2014

Droit de vote pour tous : un article de notre hebdo en vente au Presse-papier et auprès des militants


Une partie des travailleurs exclus des scrutins : droit de vote pour tous les étrangers, à toutes les élections !

Alors que se développe une campagne contre l'abstention, près de deux millions d'électeurs potentiels ont pourtant été volontairement écartés des urnes : les étrangers résidant en France et n'appartenant pas à l'Union européenne.
      Dans ses engagements de campagne de 2011, Hollande avait bien promis de leur donner le droit de vote s'il était élu. Sur ses 60 promesses, la cinquantième disait : « J'accorderai le droit de vote aux élections locales à tous les étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans », prévoyant même de mettre cette mesure en place entre août 2012 et juin 2013. Mais, avant l'échéance fixée, il faisait machine arrière et décrétait qu'il ne présenterait le projet au Parlement qu'après les élections municipales de 2014, quand « il n'y aura plus d'enjeu ».
       Le prétexte invoqué pour justifier ce recul était qu'accorder le droit de vote aux étrangers nécessitait une révision de la Constitution, que seul le Congrès – c'est-à-dire la réunion du Sénat et de l'Assemblée nationale – pouvait valider, à condition que le projet de loi obtienne les trois cinquièmes des voix. Or, d'après les calculs de Hollande, il aurait manqué 34 voix pour parvenir à une majorité. Mais au lieu de se battre, même sur ce terrain limité, il a immédiatement choisi de reculer, comme l'avaient fait ses prédécesseurs du Parti socialiste Mitterrand et Jospin, sous prétexte que l'opinion n'aurait pas compris !
       Sur les 3,8 millions d'étrangers résidant en France, près de deux millions, qui ne font pas partie de l'Union européenne, sont en âge de voter. La plupart sont des travailleurs qui résident dans le pays depuis des années, participent à la production de richesses, y paient leurs impôts, leur logement, font marcher le commerce, etc. Pourtant, alors qu'ils sont pleinement engagés dans la vie sociale, ils n'ont pas le droit de donner leur avis par leur vote, même au plus bas niveau, celui de la ville dans laquelle ils habitent. En refusant le droit de vote aux étrangers non communautaires, le gouvernement qui se prétend socialiste écarte ainsi des scrutins toute une catégorie de travailleurs et, au-delà, il montre à quel point il méprise l'opinion de l'ensemble de ceux-ci.
       Le droit de vote à toutes les élections doit être reconnu sans restriction à tous les étrangers habitant en France !
                                                                      Marianne LAMIRAL


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