Hutchinson Bezons : Une
baisse maquillée en augmentation
Mardi 28 janvier, à
l'occasion des négociations annuelles, plus d'une centaine de travailleurs, sur
les 400 que compte l'usine Hutchinson, ex-Joint Français, de Bezons dans le
Val-d'Oise ont fait grève la journée. Ils protestaient contre l'annonce de la
direction de n'accorder que 0,5 % d'augmentation générale et à peine 0,2 %
d'augmentation individuelle, soit tout juste 5 euros sur de nombreuses
paies.
L'augmentation prévue par la
direction couvre à peine celle de la mutuelle et, si l'on ajoute la hausse des
cotisations sociales, cela veut dire que les salaires de cette année seront
plus bas que ceux de l'année dernière. Cela a donc été ressenti comme une
provocation, la direction déclarant par ailleurs qu'il s'agissait de préserver
l'avenir, comme si augmenter les salaires menaçait les emplois.
Hutchinson, propriétaire de
l'usine, est un groupe qui a déclaré plus de 300 millions d'euros de
bénéfices en 2013. C'est aussi une filiale du groupe Total, dont les bénéfices
dépassent régulièrement les 10 milliards d'euros par an. Les prétendues
difficultés ne sont que prétextes pour faire accepter des sacrifices.
Le sort réservé aux
travailleurs d'autres sites du groupe a aussi contribué à faire monter la
colère. À Saint-Brieuc, la direction fait du chantage : elle n'accorde aucune
augmentation si les travailleurs n'acceptent pas de renégocier le temps de
travail. Dans l'Oise ou dans le Loiret, le groupe licencie. La mobilisation
d'une partie importante des travailleurs de fabrication de l'usine de Bezons a
perturbé la production et empêché les camions de rentrer dans l'usine. La
présence d'un huissier et de nombreux cadres aux portes de l'usine n'y a rien
changé.
Correspondant LO
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