UN PACTE CONTRE LES
TRAVAILLEURS
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21/01/2014
Il
faut être naïf, ou menteur professionnel, pour voir dans les dernières annonces
de Hollande un tournant politique. Les travailleurs de Peugeot Aulnay, de
Petroplus, d'ArcelorMittal, tous ceux licenciés l'année dernière, ont compris
depuis longtemps que Hollande était dans le camp du patronat.
À qui
les travailleurs doivent-ils la suppression de jours de RTT, de primes, et la
généralisation de la flexibilité ? Au patronat, et au gouvernement qui inscrit
le chantage à la compétitivité dans la loi. Et c'est sans parler du recul des
droits à la retraite, des augmentations d'impôts, de la hausse de la TVA destinée à payer le cadeau
du crédit d'impôt « compétitivité emploi » au patronat.
Les
travailleurs n'ont pas besoin d'être experts politiques ni de savoir si
Hollande est « socialiste », « social-démocrate » ou
« social-libéral » pour comprendre que ce gouvernement les attaque
depuis 18 mois.
Et
avec le « pacte de responsabilité », c'est reparti pour un tour ! Les
médias font tout un cinéma autour d'une « nouvelle donne économique ».
Comme si cela ne faisait pas des décennies que les gouvernements baissent les
charges au prétexte de créer des emplois.
La
principale mesure du pacte de responsabilité est tout bonnement la suppression
des 30 à 35 milliards de cotisations familiales payés par le patronat. Comme
toujours, on nous dit que cela réduira le chômage. Un million d'emplois
pourraient en découler, dit le patronat. Deux millions, surenchérit Montebourg.
Et
pourquoi pas 3, 4 ou 5 millions ? De qui se moquent-ils ? Patronat et
gouvernement n'ont pas été capables d'inverser la courbe du chômage. Il y a 500
000 chômeurs de plus depuis que Hollande a été élu, et ils veulent nous faire
croire qu'ils vont créer un million d'emplois !
Depuis
des années, les exonérations de cotisations se multiplient et le chômage
augmente. L'emploi est le grand alibi pour imposer des reculs aux travailleurs,
pour permettre à la bourgeoisie de se servir dans les caisses publiques, pour
augmenter les profits.
« Il
n'y a pas de raison que les prestations familiales soient payées par le
patronat », a eu le culot de dire Hollande. Eh bien si ! La raison en est
que le salaire est composé de deux parties. Une partie versée immédiatement, le
salaire net, et une autre, dont le
versement est différé dans le temps et qui se fait au travers des remboursements maladie, des indemnités chômage, pensions et allocations familiales... Ces cotisations font partie intégrante des droits des salariés, les réduire est inacceptable.
versement est différé dans le temps et qui se fait au travers des remboursements maladie, des indemnités chômage, pensions et allocations familiales... Ces cotisations font partie intégrante des droits des salariés, les réduire est inacceptable.
Hollande
prétend que ce cadeau au patronat sera financé par des économies sur les
dépenses publiques. Mais là encore, ce sont les classes populaires qui
paieront. Le gouvernement ne touchera pas aux dépenses faites en faveur du
patronat. Il ne touchera pas aux 50 milliards que l'État verse annuellement aux
banquiers en intérêts de la dette, il ne touchera pas aux milliards versés à
Dassault au titre de l'achat de Rafale et autres gadgets militaires. L'État
continuera de servir de vache à lait aux grands groupes capitalistes.
En
revanche, il prendra l'argent des communes, des départements, des régions, il
demandera aux ministères de serrer la vis, il imposera des restrictions aux
hôpitaux, à l'Éducation nationale.
Cela
sonnera la fin de certaines aides, de subventions aux associations. Tout ce que
les services publics n'assureront plus, il faudra le payer en passant par des
entreprises privées ou des mutuelles. Pour les travailleurs, il ne s'agira pas
d'économies mais de sacrifices.
Et
pendant qu'on nous jouera la comédie du « pacte de responsabilité »,
les lettres de licenciement tomberont pour les travailleurs de Goodyear, pour
ceux du transporteur Mory Ducros, de Fagor, de La Redoute. En même
temps, Goodyear fait des bénéfices, et le groupe Pinault, qui vient de vendre la Redoute pour sous-traiter
les licenciements, prospère !
Alors
qu'à la Bourse
de Paris, le CAC 40 a
augmenté de 15 % en 2013 et que des centaines de milliards affluent à nouveau
sur les marchés spéculatifs, le gouvernement s'attaque aux salaires et aux
droits des travailleurs. Oui, le gouvernement PS est passé corps et âme dans le
camp de la bourgeoisie, et cela ne date pas d'hier.
Les
partis qui, pendant 18 mois, ont laissé entendre que le gouvernement pourrait
améliorer le sort des travailleurs, les ont lanternés, et ils ne méritent pas
leur confiance. Ce gouvernement est un ennemi des travailleurs. Il faut le
combattre avec la même détermination que l'on mettrait à combattre un
gouvernement de droite.
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