La
semaine passée, nous évoquions sur ce blog la situation des travailleurs de la
plate-forme de Saint-Ouen l’Aumône. Un article du numéro de cette semaine de l’hebdomadaire
Lutte Ouvrière revient les conditions de travail et les revendications des
travailleurs.
Médiapost : distributeurs de publicité et
chauffeurs en grève
Les salariés de Médiapost, filiale de La Poste chargée de la distribution
des publicités, se sont mis en grève mardi 10 septembre sur la plate-forme
de La Courneuve. Une
semaine après, le mouvement continuait toujours. Cette grève a également touché
une partie des 195 plates-formes du groupe. Les travailleurs réclament des
changements de coefficients équivalant à 75 euros par mois, une prime de
panier pour payer l'équivalent d'un repas, la mutuelle financée à 75 % par
le patron et surtout le paiement des heures supplémentaires, rétroactif sur six
mois.
La distribution des imprimés est
normalement assurée par des équipes comprenant un pilote, qui passe prendre le
matériel publicitaire à la plate-forme et le répartit ensuite entre quatre ou
cinq distributeurs l'attendant sur place, dans la rue. Les salaires sont autour
de 1 050 euros par mois pour un horaire théorique de 35 heures. Mais
justement, cet horaire n'existe que sur le papier. Là où Médiapost estime
quatre heures de travail, il y en a six en réalité.
Médiapost a l'habitude de pousser à la
démission, ou de licencier purement et simplement une partie du personnel.
Trois salariés de La
Courneuve ont ainsi été mis à la porte ces dernières
semaines. Il faut dire que l'entreprise a aussi recours à des distributeurs
individuels, souvent des étudiants et des retraités, qui viennent avec leur
propre véhicule et se chargent d'un secteur. Cela permet à la société
d'économiser un emploi de chauffeur et l'entretien d'un véhicule, au prix d'une
compensation dérisoire : 5 euros par mois plus 39 centimes du
kilomètre.
C'est en exploitant ainsi son personnel que
Médiapost et derrière elle La
Poste font leurs bénéfices. Une grande partie des bénéfices
du groupe La Poste
sont en effet apportés par de telles filiales, où le personnel doit travailler
dans des conditions encore pires que les postiers. Ces bénéfices,
483 millions d'euros pour le premier semestre 2013 pour le groupe partent
en grande partie sous forme de dividendes versés à l'État et à la Caisse des dépôts et
consignations qui est entre ses mains. Ce sont en effet les seuls actionnaires
de La Poste.
C'est contre tout cela que les salariés de
Médiapost se révoltent.
Correspondant LO
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