Le 10 septembre, il faut
dire : « Ça suffit ! »
Quatre organisations
syndicales, la CGT, FO, la FSU et Solidaires, appellent à une journée de grèves
et de manifestations le mardi 10 septembre. C’est bien le moins en cette
rentrée, alors que les attaques contre les travailleurs se multiplient.
Si le gouvernement Hollande-Ayrault veut
satisfaire quelqu’un, c’est avant tout le patronat. C’est ce que montrent les
mesures sur les retraites qu’il annonce. Il y aura bien une augmentation des
cotisations pour combler le déficit annoncé des caisses de retraite, partagée à
égalité entre part salariale et part patronale. Mais il annonce que cette
cotisation supplémentaire sera compensée pour les patrons par la baisse au
moins égale de leurs cotisations d’allocations familiales, et aussi par des
baisses d’impôts. Autrement dit, non seulement le patronat ne paiera pas plus,
mais même il y gagnera.
Tout le monde n’a pas droit aux mêmes
égards. Les travailleurs et les retraités, eux, reçoivent des avis d’imposition
en hausse du fait du gel des barèmes. La hausse des cotisations de retraite se
traduira par une baisse des salaires alors que ceux-ci sont déjà bloqués depuis
des années. Enfin, le gouvernement déclare qu’il ne touchera pas à l’âge de la
retraite, qui restera à 62 ans, mais en même temps il prévoit d’augmenter la
durée de cotisation nécessaire, qui passera progressivement à 43 ans. On ne
peut être plus hypocrite car ainsi pour avoir droit à une retraite pleine il
faudra attendre d’avoir 63, 64, 65 ans ou plus ! Tous ceux qui ne le pourront
pas toucheront une pension de retraite diminuée.
À cela s’ajoutent encore d’autres mesures,
comme le décalage de six mois de la revalorisation des pensions, qui passera du
1er avril au 1er octobre, ou la décision de rendre imposable la majoration de
10 % dont bénéficient les parents de trois enfants : c’est encore
cela de gagné sur le dos des retraités présents et futurs.
Réunis en université d’été, les dirigeants
du Medef ont fait le compte des milliards qu’ils peuvent espérer des mesures
gouvernementales, tout en ajoutant qu’elles ne suffisent pas. D’après eux, il
faut encore baisser ce qu’ils appellent « le coût du travail »,
autrement dit baisser encore les impôts et les cotisations qu’ils payent,
quitte à les faire payer par les salariés, ou par la collectivité. Et pourquoi
les patrons s’en priveraient-ils puisque, avec ce gouvernement, il leur suffit
de demander ?
Et
c’est bien à cela que se résume le prétendu problème des caisses de retraite.
Si elles sont en déficit, c’est parce que depuis des années les patrons
licencient, font faire le même travail par moins de salariés et mettent les
autres au chômage. Tout cela ne vise qu’à encaisser des profits supplémentaires
dont ils ne font rien, car ils ne cherchent même pas à investir ailleurs que
dans la spéculation. C’est cela qui pèse sur les caisses de la Sécurité
sociale, donc les caisses de retraite, sur les finances de l’État et des
collectivités publiques, c’est cela qui ne cesse de multiplier les chômeurs et
qui met toute la société en crise.
Le grand patronat considère que ses
profits sont intouchables, que c’est toujours aux autres d’assumer les frais de
son irresponsabilité. Mais si quelqu’un doit payer, c’est d’abord lui, sur ses
profits et ses richesses accumulées, qui ne sont rien d’autre que le produit de
la sueur des salariés.
Au-delà même du problème des retraites, la
question posée en cette rentrée est simple : le grand patronat, assuré de
l’appui du gouvernement, veut continuer à imposer sa politique quitte à
enfoncer toujours un peu plus la société, à commencer par les travailleurs,
dans une pauvreté dramatique. Il n’y a pas d’autre moyen de l’en empêcher que
la lutte.
Il faut, bien sûr, participer à la journée
de grèves et de manifestations du 10 septembre. Cela servira déjà à montrer que
les travailleurs n’acceptent pas les nouveaux coups qu’on leur assène en cette
rentrée. Il faut y participer même s’il est certain qu’elle ne suffira pas à
mettre un coup d’arrêt à cette politique. Il y a là une offensive déterminée,
concertée, du patronat et du gouvernement.
Ceux-ci ne reculeront que s’ils ont peur,
que s’ils se retrouvent face à une réaction solidaire, déterminée, massive,
venant de l’ensemble des travailleurs pour leur dire « Ça
suffit ! L’intérêt, la vie des travailleurs, des chômeurs, de l’écrasante
majorité de la société doivent passer avant l’intérêt d’une minorité de
privilégiés ! ».
C’est bien cette réaction de l’ensemble
des travailleurs qu’il faut préparer, le 10 septembre… et après.
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