Wissous (Essonne) - Chasser les Roms... en les privant
d'eau
À seulement quelques kilomètres de Paris, il existe des familles qui vivent
dans des baraquements misérables, faits de tôles, de vieilles planches et de
bâches plastifiées, et sans aucun équipement. Ni l'électricité, ni le gaz, pas
même l'eau potable, ainsi se présente le camp des Roms de Wissous, dans
l'Essonne.
À Wissous, tout est tenté pour se débarrasser des 150 personnes, dont une
cinquantaine d'enfants, qui y survivent depuis un an. Le maire socialiste de la
ville est décidé à les chasser de sa commune. « Si je pouvais accélérer
l'expulsion de ce camp, je le ferais » a-t-il déclaré, alors qu'une décision de
justice prévoit l'expulsion du camp de Wissous le 13 septembre. Il a déjà
restreint les points de ravitaillement en eau, qu'il faut aller chercher
désormais à l'unique borne à incendie encore en fonctionnement, à un kilomètre
du campement.
Dans la banlieue de la capitale, qui peut croire qu'il n'est pas possible de
trouver ne serait-ce qu'un espace de campement susceptible d'accueillir dans des
conditions correctes une centaine de familles avec leurs enfants ? Et à
l'échelle du pays, à qui fera-t-on croire qu'il n'est pas possible de loger
correctement les quelque 20 000 Roms qui tentent de vivre en France ?
À l'unisson du gouvernement, le maire de Wissous explique que certains «
estiment que l'on peut s'occuper des populations en situation illégale avant les
autres. Pas moi ». Pourtant, il s'agit de populations qui font partie de l'Union
européenne, même s'ils ne disposent pas de la liberté totale de circulation ou
de travail. Périodiquement, sous l'autorité de Valls, des campements comme celui
de Wissous sont détruits, leurs populations chassées... et condamnées à
s'installer dans les mêmes conditions insalubres un peu plus loin. Une
honte.
Lucienne Plain
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