jeudi 20 décembre 2012

PSA : un article dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière du 21.12.12.


PSA : la direction voudrait supprimer des milliers d'emplois supplémentaires

Lors de la réunion du CCE extraordinaire du 11 décembre, la direction de PSA a avoué que les suppressions d'emplois s'élèveraient non pas à 8 000, comme annoncé le 25 juillet dernier, mais à plus de 11 200.
     Jusque-là elle avait donc menti, en ne comptant pas dans les suppressions d'emplois les départs volontaires ni les départs naturels (démissions, retraites...) qu'elle n'entend pas remplacer. C'est donc plus de 3 200 emplois supplémentaires qu'elle voudrait faire disparaître.
     Fin mai 2012, il y avait plus de 67 000 salariés PSA dans la branche automobile en France. La direction voudrait faire tomber ce nombre à moins de 56 000 en juillet 2014. Pour rappel, en 2004, il y avait 87 000 salariés. Une perte sèche de 31 000 emplois en dix ans, ce qui représenterait l'équivalant d'une usine comme Aulnay par an ! Dans le même temps, les ventes ont été en constante augmentation, pour atteindre des records en 2010 et 2011. Il est évident pour tous que PSA et ses actionnaires, famille Peugeot en tête, licencient dans le seul but d'augmenter leurs profits, en accroissant l'exploitation dans les autres usines de montage. Il n'y a que le gouvernement, toujours complaisant vis-à-vis des patrons, pour essayer de faire croire que le groupe est en difficulté et que cela justifierait de jeter à la rue des milliers de travailleurs. Et depuis cette annonce, côté gouvernement, c'est le silence, un silence complice.
      Cette nouvelle annonce a suscité l'écœurement chez les salariés et renforce la méfiance envers une direction qui pratique ouvertement la politique du mensonge.
     Mercredi 12 décembre avait lieu une nouvelle réunion de négociation sur le plan de licenciements, au Pôle tertiaire à Poissy. Le SIA et la CGT ont appelé en commun les travailleurs d'Aulnay à se mobiliser. Ils étaient plus de 300 à s'y rendre en manifestation en RER, en distribuant des tracts. D'autres travailleurs, restés à l'usine, faisaient grève pour marquer leur mécontentement.
     Devant le Pôle tertiaire, les représentants SIA et CGT ont pris la parole. Ce qui s'exprimait chez les présents, c'était le ras-le-bol d'une direction qui refuse de discuter la moindre des revendications des salariés.
     Concernant les anciens, la direction refuse de discuter d'une préretraite à 55 ans et ne propose qu'un départ anticipé de vingt-quatre ou trente mois, qui va laisser sur le carreau des centaines de travailleurs dont les carrières sont incomplètes. En fait, la direction s'apprête à faire licencier massivement des vieux travailleurs. Elle refuse aussi de discuter d'un CDI acceptable pour chacun des salariés. Pour se débarrasser des salariés qui ne peuvent pas choisir la mutation interne au groupe, elle en est à proposer un congé reclassement de dix-huit mois, sans aucune obligation de résultat.
      Le soir même, la direction de PSA, prétextant des incidents à Poissy, ajournait la réunion et portait plainte contre X. C'est classique de la part d'une direction qui tient absolument à ne rien céder et à obtenir un plan de licenciements au rabais. Mais, tout le démontre, les seuls casseurs, ce sont les patrons qui licencient à tour de bras. Et dans ce domaine la famille Peugeot est en tête du peloton.
     Alors oui, il n'est pas question pour les travailleurs de se laisser impressionner et de laisser PSA organiser une casse sociale de grande ampleur. Tous les participants à cette manifestation étaient contents et se sont donné rendez-vous pour de prochaines actions.
Correspondant LO

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