Ces
ennemis du monde du travail qui nous gouvernent
28/11/2022
Les prix explosent. De plus en
plus de familles ouvrières se privent pour se nourrir ou se chauffer. La crise
de l’énergie menace nombre d’entreprises et les emplois qui vont avec. Et que
décide le gouvernement ? D’attaquer les chômeurs !
Les précédentes réformes avaient
taillé dans le montant de l’indemnisation chômage, celle qui vient d’être
adoptée réduit sa durée. Au travers d’un système de modulation, la durée
d’indemnisation diminuera quand le niveau officiel de chômage baissera.
Concrètement, au 1er février, la durée des droits sera amputée d’un
quart. Le chômeur qui avait, par exemple, droit à 12 mois d’indemnité n’en aura
plus que 9.
Cette nouvelle attaque est
l’aboutissement d’une campagne insistante sur les emplois non pourvus et les chômeurs
accusés de ne pas vouloir travailler.
Il faut les « inciter » à retourner à l’emploi, explique le ministre
du Travail. Même les mots utilisés sont révoltants. Car en guise d’incitation,
le gouvernement met le couteau sous la gorge des chômeurs, en supprimant des
mois d’indemnisation. Dans un pays où près de cinq millions de personnes sont à
la recherche d’un emploi, cette attaque ne peut conduire qu’à plus de pauvreté
et de drames.
Et qui faut-il punir de ne pas
vouloir travailler ? Les femmes et les hommes qui viennent d’être licenciés de l’enseigne
de vêtements Camaïeu ? Les millions de travailleurs qui alternent périodes
de chômage et petits boulots, CDD, missions d’intérim et formations, sans
trouver un emploi stable ?
Des millions de femmes et
d’hommes jonglent avec des petits boulots pour concilier problèmes de santé et
charges de famille, sans réussir à gagner leur vie. Et des millions d’autres,
conducteurs de bus, aide-soignants, vendeurs ou serveurs, sont tellement mal
payés qu’ils ne parviennent plus à faire face aux dépenses pour se loger et
faire vivre leur famille.
Les responsables sont à chercher
du côté des capitalistes, à commencer par le grand patronat toujours prêt à
encaisser mais jamais à débourser, embaucher ou payer de meilleurs salaires.
Il arrive au gouvernement de
faire semblant de hausser le ton contre le patronat. Mais quand il veut l’inciter
à embaucher des apprentis par exemple, il ne le menace pas de lui couper les vivres.
Au contraire, il lui donne l’assurance que l’argent va couler à flots.
Les coups de bâton sont réservés
aux classes populaires. Et cette réforme en est un, contre tous les
travailleurs, car son but est de mettre la pression sur l’ensemble du monde du
travail.
La loi vise même directement les
salariés au travail, car elle comporte une mesure sur la « présomption de démission ». Ainsi, un salarié déclaré
en abandon de poste serait exclu des droits au chômage, de même que celui ayant
décliné deux propositions de CDI.
Le message est clair : les
travailleurs n’ont pas à exprimer d’exigences. Ils doivent tout accepter, être
flexibles et corvéables, se laisser exploiter et licencier en silence.
Le gouvernement va donc précipiter
des centaines de milliers de chômeurs dans la grande pauvreté au moment où les
profits battent record sur record, où les dividendes flambent avec les
rémunérations des PDG. Le summum est atteint avec 66 millions, cette année, par
Carlos Tavares, le PDG de Stellantis.
Les montants qu’engrange la
grande bourgeoisie sont tellement astronomiques qu’ils semblent appartenir à un
monde parallèle. Mais il s’agit bel et bien de la même société ! Un PDG du
CAC 40 encaisse, en moyenne, huit millions par an, soit 22 000 euros
par jour.
C’est pour faire prospérer encore
davantage cette grande bourgeoisie que le gouvernement s’en prend à la mère de
famille ou au senior qui galèrent pour trouver un emploi vivable.
Comment faire confiance à des
gens qui prennent ce genre de décisions et expriment un tel mépris pour la vie
de la population laborieuse ?
Le patronat, Macron et son
gouvernement se moquent de nos problèmes. Ils se moquent des salaires qui ne
suivent pas le coût de la vie. Ils se moquent des habitants qui ne peuvent plus
se chauffer. Ils se moquent des municipalités qui ne peuvent plus faire face aux
besoins des habitants. Ils parlent toujours des intérêts du pays et du peuple,
alors qu’ils sont corps et âme dévoués à la seule bourgeoisie. Avec de telles
attaques, ils révèlent leur vrai visage.
Ces gens-là sont nos pires
ennemis. Au cas où la guerre viendrait jusqu’à nos portes, ils se serviraient
de nous comme de la chair à canon pour faire perdurer cet ordre révoltant.
Nathalie Arthaud
Les prochaines
permanences prévues.
-demain mercredi
30 novembre, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
Achetez notre hebdomadaire Lutte
ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° 227 en vente :
-au
Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal
seulement) et à la librairie « Le presse papier », avenue
Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC)
Dès maintenant, réservez cette date-là :
samedi 11 mars 2023
Banquet fraternel 2023 des Amis de Lutte
ouvrière à Argenteuil
17 euros et 14 pour les enfants accompagnés
de moins de 14 ans