Crise
énergétique : payer encore et toujours, c’est non !
07 Septembre 2022
Nous connaissions la crise
économique, l’envolée de la précarité, les salaires bloqués et le chômage. Il a
fallu le Covid pour redécouvrir la violence d’une crise sanitaire. Eh bien nous
voilà maintenant aux prises avec une nouvelle crise, celle de l’énergie !
Et nous mesurons une fois de plus l’impréparation et l’irresponsabilité de ceux
qui prétendent diriger la société.
Oh ! ces dirigeants savent
faire de beaux discours et nous demander des sacrifices quand les crises
surviennent, mais ils sont incapables de les empêcher ! Tous les
gouvernements sont dépassés par la situation : non seulement les factures
de gaz, d’essence et d’électricité ont explosé, entraînant une envolée de tous
les prix, mais en plus il faut craindre des pénuries.
Nous sommes au 21e siècle. La
France et l’Europe font partie des régions les plus riches du globe, possèdent
les infrastructures et les appareils productifs les plus développés. Et voilà
qu’il faut se préparer à se chauffer au minimum et à moins se déplacer, sans
quoi le gouvernement nous promet des coupures d’électricité !
Les entreprises sont incitées à
réduire leur chauffage et à relancer le télétravail. De nombreuses
administrations ont annoncé qu’elles limiteraient le chauffage à 19° cet hiver.
Des collectivités locales planifient des jours de fermeture des équipements
publics, piscines, bibliothèques, gymnases... Après le confinement sanitaire,
nous passons donc au confinement énergétique !
Par manque de gaz, l’Allemagne
craint de devoir arrêter des complexes industriels, faisant planer la menace
d’une récession sur toute l’Europe. En France, invoquant leurs factures de gaz
et d’électricité astronomiques, des entreprises comme la verrerie Duralex, Arc
International ou encore Ascometal sont en train de mettre une partie de leurs
installations à l’arrêt. Pour leurs salariés, ce sera le chômage partiel et des
pertes de salaire. Pour les intérimaires et les salariés de la sous-traitance,
ce sera la porte.
La guerre en Ukraine n’explique
pas tout. Certes, Poutine a fermé le robinet du gaz, mais les pénuries
d’énergie ont débuté bien avant l’éclatement de cette guerre. Et comment la
France, pays historiquement exportateur d’électricité, doit-elle aujourd’hui en
importer et risque-t-elle d’en manquer cet hiver ?
Il n’y a qu’une explication à
cela : le manque d’investissements. Il n’y a pas eu de plans
d’investissements dans les énergies renouvelables, ni même dans le secteur
sensible qu’est le nucléaire. Tous les gouvernements qui se succèdent depuis
des décennies ont laissé les capitalistes du secteur se conduire en parasites.
Ces derniers ont pu exploiter les installations et faire des profits sans se
soucier d’investir, ne serait-ce que pour préserver l’avenir.
EDF, comme toutes les entreprises
capitalistes, a été sommée de prouver sa rentabilité et de faire de la place à
la concurrence. Après des réductions d’effectifs, le recours massif à la
sous-traitance, la vente de certains secteurs à la découpe, la filière
nucléaire, vantée comme «l’excellence française», manque aujourd’hui des
compétences nécessaires. En attestent les problèmes de corrosion dans certaines
centrales et le fiasco à 13 milliards d’euros de l’EPR de Flamanville.
Les capitalistes sont affolés
devant les aberrations de leur propre système. Ils en sont même à demander que
l’État reprenne les choses en main. Oui, ceux qui ont toujours fait l’éloge du
marché, de l’initiative privée et de la concurrence, y compris dans le secteur
énergétique, demandent que le gouvernement réglemente et planifie. Et c’est à
ces dirigeants-là qu’il faudrait faire confiance !
Nous faisons déjà beaucoup de sacrifices
du simple fait que tous les prix augmentent alors que les salaires ne suivent
pas. Mois après mois, nous nous appauvrissons, alors que les profiteurs de
crise encaissent des milliards. Et en plus de cela, il faudrait accepter
d’avoir froid cet hiver, après avoir crevé de chaud cet été ?
Si encore les dirigeants
économiques et politiques avaient un plan pour réparer les dégâts qu’ils ont
eux-mêmes causés, mais ils n’en ont pas ! Leur politique consiste à aller
là où il y a du profit à prendre, quitte à faire tout et n’importe quoi, y
compris alimenter le chaos.
La société capitaliste marche sur
la tête. Seuls les travailleurs peuvent remettre de l’ordre dans ce
chaos : en se battant pour imposer que l’économie et la société soient
organisées pour répondre aux besoins de la population. Cela commence par
défendre pied à pied nos intérêts de travailleurs.
Nathalie ARTHAUD
Les prochaines permanences prévues.
-aujourd’hui jeudi 8 septembre, de 18 h. à 18 h.30.
centre commercial du Val-Nord ;
-vendredi 9 septembre, de 15 h.45 à 16 h.45 au marché
du Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou ;
-samedi 10 septembre
Achetez notre hebdomadaire Lutte
ouvrière (1,5 euro), et Lutte de classe (2,5 euros) n° 225 :
Notre hebdomadaire en vente :
-au
Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du
Val-Nord ;
-librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve
aussi la LDC)
Samedi 17 septembre, pour la défense de l’espace Jean
Vilar,
Déambulation en direction de la Maison de Claude Monet