mercredi 5 décembre 2018

Lycées : la mobilisation s'amplifie


Bien des raisons de se mobiliser



Lundi 3 décembre, de nombreux lycéens ont participé à des blocages et manifestations dans tout le pays. Des manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de jeunes, à Nice, Dunkerque, Bordeaux, Aubervilliers, Limoges et ailleurs.
Les lycéens protestent contre Parcoursup, ce système d'affectation des bacheliers qui renforce la sélection à l'entrée à l'université, et contre la réforme du bac, qui se traduit par une diminution des heures de cours.
Et ce qui est à souligner, c'est ce que ce mouvement s'inscrit dans la contestation croissante de la politique du gouvernement. Une contestation qui l'a contraint à faire un premier recul en décidant de différer l'augmentation de la taxe sur les carburants. Un recul qui en appelle d'autres. En particulier sur les salaires, les pensions de retraites, ce qui concerne la classe ouvrière.
Ce gouvernement préfère subventionner les grandes entreprises capitalistes que de financer une éducation correcte pour tous. Pour se faire entendre, les lycéens ont choisi la bonne voie : la manifestation !

Limoges : Les lycéens dans la rue



Après avoir déjà manifesté vendredi 30 novembre, les lycéens de Limoges sont de nouveau descendus dans la rue, ce lundi 3 décembre, à l'appel de l'Union Nationale des Lycéens.
Ils protestaient contre les réformes en cours et à venir : parcourssup qui introduit encore plus de sélection à l'université, la réforme du bac, la quasi suppression des heures d'enseignement général dans les lycées pro, le service national obligatoire et ils ont raison !
Ils tenaient aussi à exprimer leur soutien au mouvement des gilets jaunes dont plusieurs dizaines, venus de ronds-points, les ont rejoints à la préfecture avec des engins de chantier et des tracteurs, puis les ont accompagnés jusqu'au Rectorat où la manifestation s'est disloquée.


A Argenteuil, comme dans d’autres lycées du Val d’Oise, comme ailleurs, ces dernières journées de mobilisation lycéenne ont été marquées par des actes de violence. A ce propos, Il y a quelques semaines, un dirigeant de la FCPE-95 évoquait la situation dans les lycées de banlieue de la manière suivante :

« Les deux dernières déclarations liminaires de la fcpe95 mentionnaient explicitement le mal-être, voire le désespoir grandissant des jeunes des quartiers populaires, des filières professionnelles.
Je ne vais pas à nouveau expliquer le pourquoi. Un enseignant le résumait parfaitement ce matin dans Le Parisien – 95 : « on a le sentiment que les classes sont des cocottes minutes ».
Des méthodes de bienveillance et de confiance existent et ont fait leurs preuves. Avec 6 millions de chômeurs, des moyens humains existent. Il ne manque que le budget pour mettre en place. Force est de constater que ce n’est pas la direction prise par l’Etat. Enseignants, personnels, parents, et lycéens, ont tout intérêt à faire connaitre leur situation, à définir leurs besoins, à s’organiser pour les imposer, pour exiger que l’Etat revoie ses priorités : moins pour l’armée, plus pour l’école. Sinon les explosions seront de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes… »

Macron aime sa police, même quand elle n’est pas clean ?


Premier décembre : ultra-violence... de policiers



Une vidéo circule sur les réseaux montrant le long tabassage d'un homme par un groupe casqué des forces dites « de l'ordre », dans une rue de Paris lors de la manifestation des gilets jaunes samedi 1er décembre, et lui portent de nombreux coups de matraque et de pieds. La victime, simple passant a dû se faire opérer de l'oeil et porte plainte.
Mais ce même samedi soir ce sont essentiellement les images d'un policier frappé par un groupe de gilets jaunes que les chaînes de grande audience passaient et repassaient pour illustrer ce qu'elles qualifiaient de déchaînement d'une extrême violence des manifestants. Et devant les députés le ministre de l'Intérieur Castaner dénonçait une « volonté de tuer nos forces de l'ordre » chez les manifestants.
Mais ni lui, ni les médias aux ordres ne pourront cacher leur volonté de travestir la réalité pour dénigrer la révolte.

Macron chouchoute les CRS



Il n'est pas vrai que Macron ne fasse rien pour le pouvoir d'achat : en déjeunant avec des CRS, il leur a promis une prime exceptionnelle. Les forces de « l'ordre », CRS, gendarmes mobiles, etc. vont donc voir leur pouvoir d'achat rehaussé !
Macron ne manque pas une occasion de leur rendre hommage, mais il s'est bien gardé d'évoquer les victimes de la police : ni cette vieille dame de Marseille décédée après avoir reçu une grenade lacrymogène alors qu'elle fermait ses volets, ni ce manifestant toulousain entre la vie et la mort suite à un tir de flash-ball en plein tête.

Argenteuil, 11 novembre, et ceux qui rêvent de la prochaine


Le nationalisme prépare toujours la guerre

 
Ce n'est pas un avenir pour la jeunesse !

Le dernier numéro de l’Argenteuillais évoque la présence d’une officine appelée « Ecole Charlemagne » localisée à Argenteuil lors des cérémonies du 11 novembre, aux côtés de la municipalités et d’autres représentations.
Pour le 100ème anniversaire de cet armistice de 1918, une certaine tonalité pacifiste lui a été donnée, de réconciliation post-mortem si l’on peut dire.
Les écoles privées hors-contrat du type Charlemagne prônent le militarisme, l’embrigadement de la jeunesse et le nationalisme.
         Un peu à la manière de l’Ecole en France et en Allemagne à la veille de la Première guerre mondiale qui dans les décennies qui la précédèrent eut comme objectif d’enrégimenter la jeunesse dans les deux pays pour l’amener à trouver normal d’aller tuer la jeunesse d’en face.
         Et cela se termina par le jeu de massacre que l’on connaît.
         Des « valeurs » en tout cas à combattre, et qui ne devrait plus avoir droit de cité.

mardi 4 décembre 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 3 décembre 2018


Se dresser contre Macron... et contre ses maîtres capitalistes



Le gouvernement s’est indigné des « scènes de guérilla urbaine » durant les manifestations du 1er décembre. Les journalistes ont sommé chaque personne interviewée de condamner la violence et les atteintes aux symboles de la République. Tous ces gens veulent bien s’émouvoir des souffrances des plus modestes, à condition qu’ils les subissent en silence !
Après des années de coups encaissés contre leurs conditions d’existence, la colère des classes populaires déborde et c’est cela qu’il faudrait condamner ? « C’est violent aussi de ne plus rien avoir dans le frigo avant la fin du mois pour nourrir sa famille », commentait une mère célibataire au SMIC.
Macron a laissé ses ministres se relayer pour appeler à un prétendu dialogue. Le gouvernement, après une première tentative piteuse, finira peut-être par réussir à asseoir des gilets jaunes autour d’une table, mais rien ne dit que cela suffira à calmer la colère.
Du côté de l’opposition, de l’extrême droite à la gauche, tous les dirigeants politiques sont montés au créneau. Des États généraux sur le pouvoir d’achat, proposés par le PS, au référendum sur les taxes de la droite, en passant par de nouvelles élections exigées par Mélenchon ou Le Pen, chacun joue sa carte dans le petit jeu politicien, affirmant comprendre la colère des classes populaires. Leur baratin sur la « réponse des institutions » ne changera rien aux fins de mois impossibles pour les classes populaires. Mais les partis d’opposition aimeraient bien profiter du rejet que suscitent la politique de Macron et son arrogance.
L’impôt sur la fortune, déjà dérisoire par rapport aux revenus des grands bourgeois, a été presque entièrement supprimé par le gouvernement Macron, le même qui affirme aujourd’hui que le moindre coup de pouce au salaire minimum est impossible. Sa politique toute entière est tournée vers les intérêts de la classe capitaliste. Si demain Macron cède devant la mobilisation des gilets jaunes, par exemple sur la hausse de la taxe carbone, on peut être sûrs qu’il trouvera une autre façon de nous faire les poches au profit de la bourgeoisie.
Le slogan « Macron démission » fait l’unanimité dans les manifestations et cela se comprend. Mais si Macron finit par laisser la place, son successeur fera la même politique. Le style changera peut-être, mais la feuille de route restera la même car elle sera dictée par la même classe capitaliste, véritable donneur d’ordre des gouvernements successifs. En ne visant que Macron et son gouvernement, on dirige la foudre sur le paratonnerre qui est justement là pour protéger les capitalistes.
Dans cette période de crise de leur système, les capitalistes, les actionnaires des grandes entreprises, maintiennent et augmentent leurs profits en imposant le blocage des salaires et une exploitation accrue, en imposant l’augmentation des cadences pour ceux qui ont encore un travail et le chômage pour les autres. Pour les travailleurs, les ouvriers, les employés, s’opposer à la chute du pouvoir d’achat signifie porter le combat dans les entreprises, engager la lutte pour les salaires.
Parmi les gilets jaunes, beaucoup réclament la transparence des comptes de l’État. Ils constatent que les impôts et les taxes qu’ils paient ne sont pas investis dans les services utiles au quotidien et revendiquent de savoir où va l’argent. L’ensemble des classes populaires a intérêt à contrôler ce que l’État fait de l’argent. Mais ce contrôle doit s’étendre aux entreprises. Les capitalistes disent qu’ils ne peuvent pas augmenter les salaires, qu’ils ne peuvent pas embaucher ? En imposant la transparence et le contrôle des comptes, les travailleurs auraient les moyens de voir où vont les milliards issus de l’exploitation de leur travail.
En contestant la domination des capitalistes sur leurs conditions d’existence, les travailleurs s’opposeraient à une politique qui frappe en fait toutes les catégories populaires. Car en bloquant les salaires, en fermant des entreprises, en licenciant, les capitalistes frappent tout un quartier, toute une ville, parfois toute une région, y compris les artisans, les commerçants, dont le sort est lié à celui des travailleurs.
La force des travailleurs est dans les entreprises où ils se retrouvent tous les jours. Leur travail est à la base des profits des capitalistes. C’est là qu’ils ont les moyens, par la grève, d’imposer l’augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations.
Et c’est une lutte d’ensemble qui permettrait aussi que ces augmentations ne soient pas reprises à l’autre bout, par la hausse des prix, en imposant qu’elles suivent automatiquement la hausse du coût de la vie.


Agenda 




Maintien de tous les services à l’hôpital de Beaumont-sur-Oise
Un premier rassemblement de protestation est appelé par les organisations syndicales de l’hôpital, CGT, Sud et Unsa, demain mercredi 5 décembre à 14 heures 30 devant l’hôpital, 25 Rue Edmond Turcq.
Lutte ouvrière-Val d’Oise se joint à cet appel, et appelle ses militants, ses proches, et toute la population à se retrouver nombreux lors de cette première étape de mobilisation. La direction du groupement hospitalier territorial Pontoise-Beaumont sur Oise doit abandonner son projet.



Gilets jaunes déférés à la justice : justice bourgeoise en action


Qui sème la misère, récolte la colère

 
Justice, mon œil !

Sur les 378 personnes arrêtées samedi à la suite des manifestations, en grande majorité des gilets jaunes venus de province dire leur colère à Paris, les deux tiers seront déférés en justice. Parfois dès ce lundi.
« Nous allons apporter une réponse pénale extrêmement ferme » dit la ministre de la Justice.
Une fermeté qui ne vise pas ceux, capitalistes et gouvernants, qui forcent des millions de travailleurs à vivre avec le smic, et moins s'ils sont précaires, chômeurs ou retraités, sans savoir comment s'en tirer avant la fin du mois.
À bas ce système capitaliste d'injustice !

Hausse du prix de l’électricité en vue, alors qu’EDF fait de gros bénéfices


Son prix grimpe alors qu’il devrait baisser



On irait vers une hausse « la plus modérée possible » des tarifs de l'électricité en 2019, prétend le ministre Rugy. Le journal économique, Les Échos, n'a pas les mêmes raisons de mentir et annonce, lui, « une forte hausse de la facture d'électricité début 2019 ».
Cela va s'ajouter à toutes les autres hausses.
C'est d'autant plus scandaleux qu'EDF a réalisé 1,7 milliard de bénéfices au premier semestre et attend plus du double d'ici à la fin de l'année. Et, bien sûr, l'État se sucre au passage puisque le tiers environ du montant des factures est le fait de taxes diverses.
Le prix de l'électricité ne devrait pas croître mais diminuer. Quant à nos salaires, ce sont eux qui doivent augmenter, autant que les prix et aussi vite qu'eux.

Education Val d’Oise : l’Inspection académique n’aime pas que d’autres fassent des formations qu’elle ne fait pas


Quand l’Inspection académique met des bâtons dans les roues à ceux qui veulent se former

On nous informe...



Argenteuil : les élections municipales approchent… petit apéritif fiscal totalement gratuit


Si au moins le cadeau électoral promis était substantiel



Lors du dernier conseil municipal, l’adjoint aux finances s'est engagé à diminuer le taux de la taxe foncière.
         On parle d’une réduction de 5 % qui ne ferait que compenser l’augmentation annuelles des bases de ces dernières années correspondant à l’inflation officielle.
         Bref, pas vraiment de quoi pavoiser lorsque l’on sait que la taxe foncière sur la Ville pèse sur des habitants qui ne sont pas des bourgeois et qui doivent débourser chaque année des milliers d’euros.
         Il faut rappeler que la baisse des impôts locaux dès avril 2014 faisait partie des promesses électorales de la municipalité actuelle, taxe d’habitation et taxe foncière.
         Petit geste à la veille des prochaines élections municipales de mars 2020 !
         Pas un peu juste pour grappiller des voix ?