Bien des raisons de se mobiliser
Lundi 3 décembre, de nombreux
lycéens ont participé à des blocages et manifestations dans tout le pays. Des
manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de jeunes, à Nice, Dunkerque,
Bordeaux, Aubervilliers, Limoges et ailleurs.
Les
lycéens protestent contre Parcoursup, ce système d'affectation des bacheliers
qui renforce la sélection à l'entrée à l'université, et contre la réforme du
bac, qui se traduit par une diminution des heures de cours.
Et ce qui
est à souligner, c'est ce que ce mouvement s'inscrit dans la contestation
croissante de la politique du gouvernement. Une contestation qui l'a contraint
à faire un premier recul en décidant de différer l'augmentation de la taxe sur
les carburants. Un recul qui en appelle d'autres. En particulier sur les
salaires, les pensions de retraites, ce qui concerne la classe ouvrière.
Ce
gouvernement préfère subventionner les grandes entreprises capitalistes que de
financer une éducation correcte pour tous. Pour se faire entendre, les lycéens
ont choisi la bonne voie : la manifestation !
Limoges : Les lycéens dans la rue
Après avoir déjà manifesté
vendredi 30 novembre, les lycéens de Limoges sont de nouveau descendus dans la
rue, ce lundi 3 décembre, à l'appel de l'Union Nationale des Lycéens.
Ils
protestaient contre les réformes en cours et à venir : parcourssup qui
introduit encore plus de sélection à l'université, la réforme du bac, la quasi
suppression des heures d'enseignement général dans les lycées pro, le service
national obligatoire et ils ont raison !
Ils
tenaient aussi à exprimer leur soutien au mouvement des gilets jaunes dont
plusieurs dizaines, venus de ronds-points, les ont rejoints à la préfecture
avec des engins de chantier et des tracteurs, puis les ont accompagnés jusqu'au
Rectorat où la manifestation s'est disloquée.
A
Argenteuil, comme dans d’autres lycées du Val d’Oise, comme ailleurs, ces
dernières journées de mobilisation lycéenne ont été marquées par des actes de
violence. A ce propos, Il y a quelques semaines, un dirigeant de la FCPE-95
évoquait la situation dans les lycées de banlieue de la manière suivante :
« Les deux dernières déclarations liminaires
de la fcpe95 mentionnaient explicitement le mal-être, voire le désespoir
grandissant des jeunes des quartiers populaires, des filières professionnelles.
Je ne vais pas à nouveau expliquer le pourquoi. Un
enseignant le résumait parfaitement ce matin dans Le Parisien – 95 : « on a le
sentiment que les classes sont des cocottes minutes ».
Des méthodes de bienveillance et de confiance
existent et ont fait leurs preuves. Avec 6 millions de chômeurs, des moyens
humains existent. Il ne manque que le budget pour mettre en place. Force est de
constater que ce n’est pas la direction prise par l’Etat. Enseignants,
personnels, parents, et lycéens, ont tout intérêt à faire connaitre leur
situation, à définir leurs besoins, à s’organiser pour les imposer, pour exiger
que l’Etat revoie ses priorités : moins pour l’armée, plus pour l’école. Sinon
les explosions seront de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes… »
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