Se
dresser contre Macron... et contre ses maîtres capitalistes
Le gouvernement s’est indigné des
« scènes de guérilla urbaine » durant les manifestations du
1er décembre. Les journalistes ont sommé chaque personne interviewée de
condamner la violence et les atteintes aux symboles de la République. Tous ces
gens veulent bien s’émouvoir des souffrances des plus modestes, à condition
qu’ils les subissent en silence !
Après des années de coups
encaissés contre leurs conditions d’existence, la colère des classes populaires
déborde et c’est cela qu’il faudrait condamner ? « C’est violent
aussi de ne plus rien avoir dans le frigo avant la fin du mois pour nourrir sa
famille », commentait une mère célibataire au SMIC.
Macron a laissé ses ministres se
relayer pour appeler à un prétendu dialogue. Le gouvernement, après une
première tentative piteuse, finira peut-être par réussir à asseoir des gilets
jaunes autour d’une table, mais rien ne dit que cela suffira à calmer la
colère.
Du côté de l’opposition, de
l’extrême droite à la gauche, tous les dirigeants politiques sont montés au
créneau. Des États généraux sur le pouvoir d’achat, proposés par le PS, au
référendum sur les taxes de la droite, en passant par de nouvelles élections
exigées par Mélenchon ou Le Pen, chacun joue sa carte dans le petit jeu
politicien, affirmant comprendre la colère des classes populaires. Leur baratin
sur la « réponse des institutions » ne changera rien aux fins
de mois impossibles pour les classes populaires. Mais les partis d’opposition
aimeraient bien profiter du rejet que suscitent la politique de Macron et son
arrogance.
L’impôt sur la fortune, déjà
dérisoire par rapport aux revenus des grands bourgeois, a été presque
entièrement supprimé par le gouvernement Macron, le même qui affirme
aujourd’hui que le moindre coup de pouce au salaire minimum est impossible. Sa
politique toute entière est tournée vers les intérêts de la classe capitaliste.
Si demain Macron cède devant la mobilisation des gilets jaunes, par exemple sur
la hausse de la taxe carbone, on peut être sûrs qu’il trouvera une autre façon
de nous faire les poches au profit de la bourgeoisie.
Le slogan « Macron
démission » fait l’unanimité dans les manifestations et cela se
comprend. Mais si Macron finit par laisser la place, son successeur fera la
même politique. Le style changera peut-être, mais la feuille de route restera
la même car elle sera dictée par la même classe capitaliste, véritable donneur
d’ordre des gouvernements successifs. En ne visant que Macron et son
gouvernement, on dirige la foudre sur le paratonnerre qui est justement là pour
protéger les capitalistes.
Dans cette période de crise de
leur système, les capitalistes, les actionnaires des grandes entreprises,
maintiennent et augmentent leurs profits en imposant le blocage des salaires et
une exploitation accrue, en imposant l’augmentation des cadences pour ceux qui
ont encore un travail et le chômage pour les autres. Pour les travailleurs, les
ouvriers, les employés, s’opposer à la chute du pouvoir d’achat signifie porter
le combat dans les entreprises, engager la lutte pour les salaires.
Parmi les gilets jaunes, beaucoup
réclament la transparence des comptes de l’État. Ils constatent que les impôts
et les taxes qu’ils paient ne sont pas investis dans les services utiles au
quotidien et revendiquent de savoir où va l’argent. L’ensemble des classes
populaires a intérêt à contrôler ce que l’État fait de l’argent. Mais ce contrôle
doit s’étendre aux entreprises. Les capitalistes disent qu’ils ne peuvent pas
augmenter les salaires, qu’ils ne peuvent pas embaucher ? En imposant la
transparence et le contrôle des comptes, les travailleurs auraient les moyens
de voir où vont les milliards issus de l’exploitation de leur travail.
En contestant la domination des
capitalistes sur leurs conditions d’existence, les travailleurs s’opposeraient
à une politique qui frappe en fait toutes les catégories populaires. Car en
bloquant les salaires, en fermant des entreprises, en licenciant, les
capitalistes frappent tout un quartier, toute une ville, parfois toute une
région, y compris les artisans, les commerçants, dont le sort est lié à celui
des travailleurs.
La force des travailleurs est
dans les entreprises où ils se retrouvent tous les jours. Leur travail est à la
base des profits des capitalistes. C’est là qu’ils ont les moyens, par la
grève, d’imposer l’augmentation générale des salaires, des pensions et des
allocations.
Et c’est une lutte d’ensemble qui
permettrait aussi que ces augmentations ne soient pas reprises à l’autre bout,
par la hausse des prix, en imposant qu’elles suivent automatiquement la hausse
du coût de la vie.
Agenda
Agenda
Maintien de tous les services à l’hôpital de
Beaumont-sur-Oise
Un
premier rassemblement de protestation est appelé par les organisations
syndicales de l’hôpital, CGT, Sud et Unsa, demain mercredi 5 décembre à 14
heures 30 devant l’hôpital, 25 Rue Edmond Turcq.
Lutte
ouvrière-Val d’Oise se joint à cet appel, et appelle ses militants, ses
proches, et toute la population à se retrouver nombreux lors de cette première
étape de mobilisation. La direction du groupement hospitalier territorial
Pontoise-Beaumont sur Oise doit abandonner son projet.
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