lundi 5 novembre 2018

Transports en ambulance, micmacs gouvernementaux, et intérêts propres des travailleurs


Ambulanciers salariés et patients ont intérêt à se faire entendre





Aujourd'hui lundi 5 novembre, à l'occasion d'une journée d'action nationale, les sociétés d’ambulanciers se mobilisent.
Depuis le 1er octobre, la prise en charge des transports sanitaires n'est plus assurée par la Sécurité sociale mais par les établissements de santé. Avec ce fonctionnement, les hôpitaux lancent des appels d'offres valables deux ans pour assurer les transports des patients auquel seules de grosses structures peuvent répondre. Par ailleurs, le paiement des prestations passe de cinq jours pour la Sécurité sociale à un remboursement à 60 jours pour les établissements de santé. Des difficultés de trésorerie pour les petites entreprises d'ambulances qu'ils dénoncent à juste titre.
Cela promet un accroissement de la pagaille pour les patients et des difficultés pour les ambulanciers. D’autant plus pour ces derniers qu’il y a le risque que les patrons des sociétés d’ambulance se retournent vers leurs salariés pour leur faire payer les décisions gouvernementales. Il faut que les salariés aussi se fassent entendre sur la base de leurs propres intérêts et de leurs propres revendications !

Première guerre mondiale : mourir pour la patrie ? Non mourir pour les capitalistes. La chanson de Craonne


La chanson de Craonne fait toujours peur

La hiérarchie de l’Éducation nationale veut interdire aux élèves de l’école et du collège de Tournon-Saint-Martin, dans l’Indre, de chanter le 11 novembre, en même temps que la Marseillaise, la Chanson de Craonne, comme le maire de la commune le souhaiterait.
Ils ne pourront chanter que les paroles guerrières de l’hymne national, et non faire entendre ce couplet : « Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, car c’est pour eux qu’on crève. Mais c’est fini, car les trouffions, vont tous se mettre en grève. Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, de monter sur le plateau, car si vous voulez la guerre, payez-la de votre peau ».
La chanson de Craonne, qui circulait dans les tranchées en 1917, était devenue le symbole de l’opposition à la guerre, qui éclata cette année-là dans les mutineries sur le front. Elle fut longtemps interdite et ses couplets pacifistes écorchent encore aujourd’hui les oreilles de tous les va-t’en guerre.
La jeunesse aujourd’hui sur les bancs de l’école aurait pourtant toutes les raisons de retenir les paroles de la chanson, car les « Messieurs les gros » actuels sont capables de les envoyer mourir dans d’aussi sanglantes boucheries que ceux d’hier.
                                                      D.M. (Lutte ouvrière n°2622)


Cimetière de Craonnelle



Argenteuil – transports en commun –une taxe supplémentaire aux dépens des voyageurs


Oui, une taxe supplémentaire qui ne dit pas son nom

                                                           Photo Marjorie Lenhardt
A plusieurs reprises, nous avons abordé la question de la transformation des parkings de la gare du Val d’Argenteuil en parkings payants, mesure qui devrait entrer en application dans les jours qui viennent. La municipalité d’Argenteuil ne sait pas quoi inventer pour s’en prendre à tous ceux qui sont obligés d’utiliser leurs voitures pour aller rejoindre des transports en commun dont les limites sont connues de tous, en tout cas, de tous ceux dont le travail les oblige à se déplacer.
         L’article que vient de publier Le Parisien-95 est éloquent à ce sujet : « On paye déjà assez cher la taxe d’habitation, c’est exagéré » ajoute Otilia qui vit dans le Val Sud et qui prend le Transilien tous les jours pour se rendre à Paris. Pour Marie-Noëlle, du quartier des Coteaux, ce sera un trou dans le budget aussi : « Entre le passe Navigo qui va augmenter plus le parking maintenant, ça commence à faire beaucoup. Je vais devoir prendre le bus, il faudra partir plus tôt, je vais perdre 15 minutes matin et soir sans compter les retards. Je travaille au Kremlin-Bicêtre, ce n’est pas juste à côté ».
         Deux exemples qui ne plairont certainement pas aux membres de la municipalité qui ne voudraient voir dans les utilisateurs de ces parkings que des habitants d’autres villes utilisant sans vergogne selon eux les moyens de stationnement argenteuillais !

dimanche 4 novembre 2018

Brésil : correspondance après l'élection de Bolsonaro


J’ai la chance d’avoir un jeune ami brésilien qui vient de m’envoyer la correspondance suivante. DM 

         « La première chose que je dois partager avec toi, c’est l´incroyable difficulté que tout brésilien souhaitant s´informer, gratuitement et d´une manière ne serait-ce qu´un peu détaillée, sur les actualités rencontre. Dans tous les sites des grands quotidiens, les lecteurs ne peuvent lire qu´entre 1 et 5 articles, peu développés pour la plupart, par jour avant d´être obligés de payer pour continuer.

Ensuite, j´ai écrit cette petite reprise de la situation politique et sociale en dehors de ce que la presse française a déjà écrit sur le sujet . J´y ai mis seulement les faits bruts, pour que tu puisses, par la suite, les interpréter dans ta perspective. 

Politique:

         La première chose que doit être soulignée, c’est que la victoire de Bolsonaro fut loin d´être fulgurante et « mythique », comme l´entendent ses partisans: 13% des électeurs ont voté « nul » ou « blanc », et parmi les électeurs restants, 55% ont voté pour lui. Pendant son mandat, il devra donc faire face à l´opposition d´un PT intransigeant, tout en essayant d´obtenir l´appui des multiples autres petits partis présents sur la scène politique brésilienne. Agressif et peu diplomatique, cela sera probablement très compliqué.
         Son discours de possession confirme cela, car il a principalement attaqué la gauche et le PT (14% des propos du discours). En outre, il a notamment parlé des lois du travail (12%), qu´il voudrait plus « flexibles », et de la sécurité publique (10% ), annonçant le port d´armes pour les citoyens et la baisse de la majorité criminelle.
         Depuis la possession, s´il a bien annoncé  de nouvelles mesures (déplacement de l´ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, abandon du projet d´unification des ministères de l´Agriculture et de l´Environnement), il faut bien constater que son programme reste toujours très flou. Son cabinet n´étant pas encore défini, la presse se limite aux spéculations sur les possibles nominations. En matière d´économie, le favori semble être Paulo Guedes, homme politique et économiste très libéral, partisan des privatisations, de la réduction des impôts sur les revenus des entreprises et de la diminution des dépenses publiques. 

Social:

         L´une des conséquences dont la presse européenne parle peu, c’est à quel point ces élections ont impacté les relations personnelles, et fragilisé la société comme un tout. Dans les contextes professionnels aussi bien que personnels, nombre de personnes ne se côtoient plus, ou très peu, en raison de divergences politiques. Les divisions se sont accentuées jusque dans les familles, dont l´unité est pourtant très importante dans la culture nationale: certains parents évitent de fréquenter leurs fils et vice-versa, les individus dont les points de vue politiques ne coïncident plus avec ceux de leurs familles ne sont plus conviés aux rencontres familiales. Ces faits sont inédits dans l´histoire politique et sociale du Brésil depuis la fin de la dictature militaire. » 


 
Brésil : la force des travailleurs...

Au sommaire du dernier numéro de notre revue Lutte de Classe,


-Bolsonaro, fruit pourri de la crise brésilienne
-Russie : la réforme antiouvrière des retraites
-Allemagne : la montée de l’extrême droite
-Turquie : la tourmente financière et ses effets
-L’ex-Secrétariat unifié de la IVe Internationale : du trotskysme à l’« écosocialisme »
-Les comités sociaux et économiques : une attaque contre tous les travailleurs
(Sur Argenteuil, en vente à la librairie Le Presse-papier, me joindre, ou la demander lors des activités militantes de nos camarades)

Capitalisme : des fortunes gigantesques mais totalement stériles


Les exproprier pour construire une économie au service de l'humanité.

  

La fortune de trois dynasties capitalistes américaines, les Walton de la chaîne de distribution Walmart, les Mars dans l'agroalimentaire, les Koch dans la pétrochimie, a augmenté de 5 868 % depuis 1982, selon une étude publiée aux États-Unis. Par ailleurs Jeff Bezos, Bill Gates et Warren Buffet sont à eux trois plus riches que les 160 millions d'américains les plus pauvres.
Concentrer la richesse à un pôle et la misère à l'autre est une caractéristique du capitalisme depuis ses origines. Mais plus le temps passe, moins ces fortunes accumulées par l'exploitation des travailleurs sont réinvesties dans des productions utiles à la société et plus elles sont orientées vers la finance.
Il est urgent d'exproprier ces capitalistes pour construire une économie au service de l'humanité.

Salaires : faire passer l’argent de la poche des capitalistes à celle des travailleurs


Augmenter les salaires : aux patrons de payer !

Non seulement la richesse sociale continue à augmenter d’année en année, mais celle des plus riches s’accroît plus vite encore, produit du vol en grand opéré sur les classes populaires. Cette pompe qui va des poches des travailleurs vers les coffres des capitalistes ne pourrait pas s’inverser ? À d’autres ! Si des millions de travailleurs en colère l’exigeaient, l’inverseur serait vite trouvé.



Un seul exemple. À Air France, après des années de blocage des salaires, la direction prétendait ne pouvoir accorder que 1 % d’augmentation. Mais après que les travailleurs se sont rendus compte que les indemnités du conseil d’administration avaient augmenté de 28 %, puis que leur nouveau patron avait quadruplé son salaire à 10 000 euros par jour, samedi et dimanche compris, après des grèves et des mobilisations, ils ont réussi à imposer 2 % d’augmentation en 2018 et encore 2 % en 2019.
Les travailleurs des très petites entreprises, soit la moitié de la classe ouvrière du pays, veulent bien croire que ceux de Renault ou de Sanofi, groupes milliardaires, peuvent faire payer leur patron, mais ne voient pas comment faire payer le leur. Mais il s’agit d’un problème d’ensemble, du rapport de force entre deux classes sociales. Les grands groupes sont les donneurs d’ordres des petites entreprises, c’est à eux et à leurs actionnaires de payer pour la hausse générale des salaires. Quant aux artisans et commerçants, dont la clientèle est essentiellement ouvrière, ils auraient tout à gagner à une hausse générale des salaires, y compris de ceux de leurs propres salariés, contrairement à ce qu’ils croient en général.
La propagande des prêcheurs d’austérité, des réducteurs de salaire, des affameurs des pauvres finira bien par se retourner contre eux. Car dire que cette société est incapable d’assurer une vie décente à ceux qui la font fonctionner en produisant toutes les richesses, c’est la condamner.

                                                       Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2622)



Google et harcèlement sexuel : Not ok Google !


Not ok Google ! (Pas d’accord, Google !)


Manifestation de salariés devant le GooglePlex en Californie

Des milliers de salariés de Google ont débrayé jeudi 1er novembre et sont sortis manifester devant leurs bureaux, en Californie, à New York, Londres, Sydney, Dublin, Singapour et dans d'autres villes. Ils protestent contre les nombreux cas de harcèlement sexuel dans leur entreprise et contre l'indulgence de leurs dirigeants. Le licenciement d'un des plus hauts cadres, à la suite d'une affaire de harcèlement sexuel, parti avec une enveloppe de 90 millions de dollars a fait déborder la colère.
En unissant leurs forces à travers la planète, les salariés de Google se font respecter. Un exemple à suivre.

Argenteuil, ABH, SNCF : problèmes non résolus


Ni fait ni à faire



Nous avons évoqué un problème qui dure depuis des semaines et qui concerne les locataires de l’escalier 12 de la rue Rouquès dans la cité Joliot-Curie. La porte d’entrée du hall ne fonctionne toujours pas.
         Un différend opposerait le bailleur ABH à l’entreprise qui devait la réparer. Cette porte n’aurait pas été réparée dans les normes, et donc n’est toujours pas bloquée, et c’est cela seul qui importe aux locataires.
         La colère monte…

Que la municipalité sache que, pour notre part, la question n’est toujours pas réglée



Revenant de Paris en groupe le 19 octobre dernier au soir, nous nous sommes retrouvés face au réseau de la ligne J arrêté à la gare Saint-Lazare. Un train était en panne sur la ligne… Une pauvre employée devait faire face, seule, aux interrogations des voyageurs en déshérence…
         Pour rentrer, nous avons eu la chance de pouvoir rejoindre Asnières par le métro et un camarade qui était en voiture.
         Il était alors minuit et demi lorsque nous sommes arrivés devant la gare d’Argenteuil côté Centre, où nous avons laissé notre ami T.
         Celui-ci qui avait bien déjà un billet composté mais non utilisé de fait (!) pour Saint-Lazare-Argenteuil a eu toutes les difficultés du monde pour traverser le souterrain de la gare pour rejoindre la sortie Orgemont et le parking de la Colonie. A part la police, il n’y avait aucun agent SNCF dans la gare…
         Combien de problèmes identiques ont eu lieu depuis la suppression du passage libre pour tous du souterrain ?