Augmenter
les salaires : aux patrons de payer !
Non seulement la richesse sociale
continue à augmenter d’année en année, mais celle des plus riches s’accroît
plus vite encore, produit du vol en grand opéré sur les classes populaires.
Cette pompe qui va des poches des travailleurs vers les coffres des
capitalistes ne pourrait pas s’inverser ? À d’autres ! Si des millions de
travailleurs en colère l’exigeaient, l’inverseur serait vite trouvé.
Un seul exemple. À Air France,
après des années de blocage des salaires, la direction prétendait ne pouvoir
accorder que 1 % d’augmentation. Mais après que les travailleurs se sont
rendus compte que les indemnités du conseil d’administration avaient augmenté
de 28 %, puis que leur nouveau patron avait quadruplé son salaire à 10 000
euros par jour, samedi et dimanche compris, après des grèves et des
mobilisations, ils ont réussi à imposer 2 % d’augmentation en 2018 et
encore 2 % en 2019.
Les travailleurs des très petites
entreprises, soit la moitié de la classe ouvrière du pays, veulent bien croire
que ceux de Renault ou de Sanofi, groupes milliardaires, peuvent faire payer
leur patron, mais ne voient pas comment faire payer le leur. Mais il s’agit
d’un problème d’ensemble, du rapport de force entre deux classes sociales. Les
grands groupes sont les donneurs d’ordres des petites entreprises, c’est à eux
et à leurs actionnaires de payer pour la hausse générale des salaires. Quant
aux artisans et commerçants, dont la clientèle est essentiellement ouvrière,
ils auraient tout à gagner à une hausse générale des salaires, y compris de
ceux de leurs propres salariés, contrairement à ce qu’ils croient en général.
La propagande des prêcheurs
d’austérité, des réducteurs de salaire, des affameurs des pauvres finira bien
par se retourner contre eux. Car dire que cette société est incapable d’assurer
une vie décente à ceux qui la font fonctionner en produisant toutes les richesses,
c’est la condamner.
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