La
chanson de Craonne fait toujours peur
La hiérarchie de l’Éducation
nationale veut interdire aux élèves de l’école et du collège de
Tournon-Saint-Martin, dans l’Indre, de chanter le 11 novembre, en même temps
que la Marseillaise, la Chanson de Craonne, comme le maire de la commune
le souhaiterait.
Ils ne pourront chanter que les
paroles guerrières de l’hymne national, et non faire entendre ce couplet :
« Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront, car c’est pour eux qu’on
crève. Mais c’est fini, car les trouffions, vont tous se mettre en grève. Ce
s’ra votre tour, messieurs les gros, de monter sur le plateau, car si vous
voulez la guerre, payez-la de votre peau ».
La chanson de Craonne, qui
circulait dans les tranchées en 1917, était devenue le symbole de l’opposition
à la guerre, qui éclata cette année-là dans les mutineries sur le front. Elle
fut longtemps interdite et ses couplets pacifistes écorchent encore aujourd’hui
les oreilles de tous les va-t’en guerre.
La jeunesse aujourd’hui sur les
bancs de l’école aurait pourtant toutes les raisons de retenir les paroles de
la chanson, car les « Messieurs les gros » actuels sont capables de
les envoyer mourir dans d’aussi sanglantes boucheries que ceux d’hier.
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