J’ai
la chance d’avoir un jeune ami brésilien qui vient de m’envoyer la
correspondance suivante. DM
« La
première chose que je dois partager avec toi, c’est l´incroyable difficulté que
tout brésilien souhaitant s´informer, gratuitement et d´une manière ne
serait-ce qu´un peu détaillée, sur les actualités rencontre. Dans tous les
sites des grands quotidiens, les lecteurs ne peuvent lire qu´entre 1 et 5
articles, peu développés pour la plupart, par jour avant d´être obligés de
payer pour continuer.
Ensuite, j´ai écrit cette petite
reprise de la situation politique et sociale en dehors de ce que la presse
française a déjà écrit sur le sujet . J´y ai mis seulement les faits bruts,
pour que tu puisses, par la suite, les interpréter dans ta perspective.
Politique:
La
première chose que doit être soulignée, c’est que la victoire de Bolsonaro fut
loin d´être fulgurante et « mythique », comme l´entendent ses partisans: 13%
des électeurs ont voté « nul » ou « blanc », et parmi les électeurs restants,
55% ont voté pour lui. Pendant son mandat, il devra donc faire face à
l´opposition d´un PT intransigeant, tout en essayant d´obtenir l´appui des
multiples autres petits partis présents sur la scène politique brésilienne.
Agressif et peu diplomatique, cela sera probablement très compliqué.
Son
discours de possession confirme cela, car il a principalement attaqué la gauche
et le PT (14% des propos du discours). En outre, il a notamment parlé des lois
du travail (12%), qu´il voudrait plus « flexibles », et de la sécurité publique
(10% ), annonçant le port d´armes pour les citoyens et la baisse de la majorité
criminelle.
Depuis
la possession, s´il a bien annoncé de
nouvelles mesures (déplacement de l´ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem, abandon
du projet d´unification des ministères de l´Agriculture et de l´Environnement),
il faut bien constater que son programme reste toujours très flou. Son cabinet
n´étant pas encore défini, la presse se limite aux spéculations sur les
possibles nominations. En matière d´économie, le favori semble être Paulo
Guedes, homme politique et économiste très libéral, partisan des
privatisations, de la réduction des impôts sur les revenus des entreprises et
de la diminution des dépenses publiques.
Social:
L´une
des conséquences dont la presse européenne parle peu, c’est à quel point ces
élections ont impacté les relations personnelles, et fragilisé la société comme
un tout. Dans les contextes professionnels aussi bien que personnels, nombre de
personnes ne se côtoient plus, ou très peu, en raison de divergences
politiques. Les divisions se sont accentuées jusque dans les familles, dont
l´unité est pourtant très importante dans la culture nationale: certains
parents évitent de fréquenter leurs fils et vice-versa, les individus dont les
points de vue politiques ne coïncident plus avec ceux de leurs familles ne sont
plus conviés aux rencontres familiales. Ces faits sont inédits dans l´histoire
politique et sociale du Brésil depuis la fin de la dictature militaire. »
-Bolsonaro,
fruit pourri de la crise brésilienne
-Russie :
la réforme antiouvrière des retraites
-Allemagne
: la montée de l’extrême droite
-Turquie :
la tourmente financière et ses effets
-L’ex-Secrétariat
unifié de la IVe Internationale : du trotskysme à l’« écosocialisme »
-Les
comités sociaux et économiques : une attaque contre tous les travailleurs
(Sur Argenteuil, en vente à la librairie Le Presse-papier, me joindre,
ou la demander lors des activités militantes de nos camarades)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire