lundi 4 avril 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 4 avril 2016



Loi travail : faire reculer le gouvernement !

La journée de mobilisation du 31 mars a été une réussite. Les manifestations organisées dans 260 villes ont compté deux fois plus de participants que le 9 mars, même à Paris où les manifestants ont marché sous une pluie battante.  
         Avec les cortèges dynamiques des lycéens et des étudiants, les manifestations ont été marquées par la présence des salariés du privé, de l’automobile, de la chimie, du transport aérien… Il y avait aussi des salariés de petites entreprises, de la sous-traitance, des intérimaires, quand bien même il est plus difficile pour eux de faire grève.
         Étaient aussi présents les cheminots, les employés de collectivités locales, les enseignants et les personnels hospitaliers, bien conscients du fait que si la législation du travail recule pour le privé, elle reculera pour eux aussi.
         Malgré l’opération d’enfumage du gouvernement, malgré la complicité de certaines confédérations syndicales et malgré la pression, voire la violence policière exercée sur de jeunes manifestants, la mobilisation a grandi.
         C’est la preuve que le monde du travail comme la jeunesse ne supportent plus les mensonges de ceux qui se relayent au pouvoir. C’est la preuve d’un ras-le-bol général.
         Cela fait des années que le gouvernement, le PS, la droite et le Medef expliquent en chœur qu’il faut aider le patronat, favoriser la compétitivité et les profits. Ce serait LA solution pour relancer les embauches.
         Eh bien, faisons le bilan de cette politique ! Tous les salariés qu’ils soient en CDI, en CDD ou en intérim, subissent plus de flexibilité. Partout, les cadences se sont intensifiées. Les marges du patronat ont augmenté parce qu’il y a eu, partout, des suppressions d’emploi, parce que les travailleurs sont moins bien payés, parce qu’ils ont moins de droits à la retraite.
         Où est l’inversion de la courbe du chômage ? À quoi ont servi les 41 milliards versés au patronat au nom du pacte de responsabilité ? À augmenter les dividendes des grands actionnaires. À octroyer des salaires exorbitants aux PDG, comme on l’a vu avec Tavares, le PDG de Peugeot, qui a doublé ses émoluments sur l’année pour se verser la bagatelle de 14 500 euros par jour !
         Et c’est ce genre de personnage qui explique aux travailleurs qu’il faut faciliter les licenciements pour que les patrons n’aient plus peur d’embaucher ! C’est ce genre de personnage qui demande aux travailleurs d’être taillables et corvéables à merci ! Et ce sont les mensonges de ces gens-là que le gouvernement n’a de cesse de relayer.
         Il y en a assez ! Les tours de magie consistant à transformer des reculs en avancées pour les travailleurs ne trompent plus personne.
         On peut dire à l’avance ce qu’il adviendra si on laisse le Parlement à son ronron. Surenchère propatronale oblige, la droite fera pression pour une loi encore plus antiouvrière.
         Le gouvernement agitera le compte personnel d’activité, une coquille vide, pour faire diversion. Quant aux frondeurs socialistes, ils gesticuleront, mais le moment venu, ils s’écraseront comme ils l’ont toujours fait.
         Au final, il restera l’essentiel des attaques : la facilitation des licenciements et la possibilité pour l’employeur de faire sauter les quelques contraintes que le code du travail lui imposaient, notamment en terme de durée du travail ou de paiement des heures supplémentaires.
         Alors, il ne faut pas laisser l’avenir de cette loi aux mains des parlementaires. Les travailleurs qui étaient présents dans les manifestations du 31 mars ont senti la détermination et leur force collective. Il leur revient de maintenir la flamme entre deux mobilisations et de donner envie à ceux qui hésitent encore à se lancer.
         Les manifestations du samedi 9 avril permettront d’entraîner de nouveaux participants dans cette lutte. Il faut que cela soit un succès et cela peut l’être. La journée du 5 avril et les diverses initiatives, comme celle de l’occupation nocturne de la place de la République, aideront à préparer cette journée.
         Des centaines de milliers de salariés expriment leur colère. Ils ne sont pas dupes des petites concessions qui ne servent qu’à faire passer la pilule. Ils ne veulent plus accepter de recul et se mobilisent pour imposer le retrait intégral de la loi.
         Tous ceux qui partagent cette même opposition et qui sont restés, pour l’instant, en dehors de la mobilisation doivent y joindre leur voix.
         Nous sommes engagés dans un bras de fer. Chaque nouveau gréviste, chaque nouveau manifestant pèsera. Seule notre force collective peut arrêter le gouvernement Hollande-Gattaz. Et cette force, nous l’avons.

A Boulogne-Billancourt ! Pas à Argenteuil !



Plus le mensonge est gros…

Bien embêté par l’image d’Argenteuil délivrée « y compris dans son propre camp » et par un grand nombre de médias, le maire d’Argenteuil, G. Mothron vient d’écrire dans la rubrique « idées » du journal Le Monde une tribune sur le sujet intitulée « Argenteuil n’est pas un « Molenbeek français ». Nous y reviendrons.
         Sur ce terrain, pour ne parler que de ces médias, certains ne font effectivement pas dans la « dentelle ». C’est ainsi par exemple que la « grande » télévision belge francophone RTBF propose une « vidéo de l'arrestation du présumé terroriste Reda Kriket à Argenteuil » !
         Eh bien non, ce monsieur n’a pas été arrêté à Argenteuil, mais à Boulogne-Billancourt ! Et même s’il est difficile de retrouver des informations sur les conditions de son arrestation, son arrestation à Boulogne-Billancourt  est un fait, qui n’a rien à voir avec Argenteuil. Et même le maire d’Argenteuil n’est pas prolixe sur la question.
         Mais pourquoi donc une telle erreur de la part de ces médias et de ces politiciens intéressés ?
         Parce qu’il n’y a ni risque ni retenue à détériorer un peu plus l’image mythique d’une ville populaire comme Argenteuil forgée depuis 30 ans !
         Parce que, en revanche, ce serait autrement risqué d’assombrir l’image de la seconde ville de l’Ile de France, Boulogne-Billancourt, largement embourgeoisée aujourd’hui, emblème avec Neuilly et Puteaux de la richesse des Hauts-de-Seine, à deux encablures de la tour de TF1 !
         Donc il n’y a guère d’étonnement à avoir en observant tout cela. Un aspect aussi du peu de sérieux, voire du mensonge, et en tout cas du manque de réflexion et d’empathie, d’une part notables des acteurs des grands médias et du petit monde des politiciens.  

Argenteuil : Jean Vilar et Pierre Dux, l'avenir incertain des grandes salles dédiées aux assoications



Jésuites

 La municipalité vient d’annoncer qu’elle avait ressorti depuis plusieurs mois un vieux « serpent de mer » argenteuillais, la création de ce qu’elle appelle un « espace de loisirs ». Il s’agirait de vendre à un entrepreneur privé une partie de la vieille « île » d’Argenteuil (dont le bras a été comblé dans les années 1840), plus précisément de lui vendre l’espace entre la montée du pont vers Gennevilliers-Colombes et la halle du marché. Ce terrain comprend actuellement le complexe jean Vilar, son parking, et le petit jardin public lui attenant.
         Présentement, ce qui inquiète les associations locales et autres utilisateurs du complexe Jean Vilar, c’est justement l’avenir de celui-ci. La municipalité sait que c’est autour de cette question que le bât blesse. Une part importante du courrier qu’elle a adressé aux associations traite, d’une façon pas claire du tout, de cette question, en son début et à la fin.
         Au début : « … A l’emplacement actuel de la salle Jean Vilar ; celle-ci a rendu depuis plus de 40 ans de grands services mais se trouve maintenant dépassé. »
         A la fin : « Comme vous l’aurez compris, il n’y a donc aucun changement pour les associations qui continuent donc à bénéficier des salles de Jean Vilar et Pierre Dux comme toujours. »
         Comprendra qui peu. Même si l’on peut comprendre facilement le problème de la façon suivante : à l’avenir, le complexe Jean Vilar disparaîtra. Mais jusqu’à ce qu’il disparaisse, il pourra continuer à être utilisé !
         Mais pourquoi, emberlificoter tout cela, et ne pas appeler un chat un chat ?
         Bien évidemment, parce que la municipalité ne dit pas et ne s’engage pas à faire qu’une fois disparu, le complexe Jean Vilar sera remplacé par une autre salle dédiée à ses actuels utilisateurs et ayant les mêmes capacités ! C’est pourtant cela qui intéresse ces utilisateurs aujourd’hui inquiets !