jeudi 18 octobre 2012

Revlon Bezons (Val-d'Oise) : les travailleurs face à la fermeture de l'usine (un article de l'hebdo Lutte Ouvrière N° 2306 du 18.10.12.)


Début septembre, la nouvelle tombait : l'usine, qui fabrique les produits de beauté pour la marque Gatineau et Revlon à Bezons, dans le Val-d'Oise, fermera début 2013. La décision de la direction américaine du trust est de licencier les 61 salariés de l'usine de Bezons, 27 salariés du siège à Paris, ainsi que 117 personnes dans une autre usine du groupe, à Beltsville dans le Maryland, aux USA. D'après l'un des directeurs de la multinationale, il s'agit de « maintenir des marges hautement comp     étitives ».
     Ce fut un choc mais pas une surprise pour la majorité des travailleurs de l'usine. Depuis des années, la direction affirmait que l'entreprise était en déficit et coûtait trop d'argent au groupe. La fortune du principal actionnaire de ce groupe, un certain Perelman, est estimée à 12 milliards de dollars. Il est au 69e rang dans le classement des hommes et des femmes les plus riches de la planète établi par le magazine Forbes. Pour gérer ses affaires, il dirige une société d'investissement, Mc Andrew and Forbes, qui contrôle des dizaines d'entreprises, dans la pharmacie, les cosmétiques, l'audiovisuel, la finance... C'est à elle, par exemple, que Revlon a fait d'importants remboursements anticipés ou bien reversé de substantiels intérêts de 11 % sur de « généreux crédits ».
     Depuis l'annonce de la fermeture, des actions ont été menées : diffusions de tracts devant d'autres usines ou en ville, conférence de presse, débrayages ou journée complète de grève. Ce n'est certes pas suffisant pour faire reculer Revlon, mais ce n'est qu'un début. En tout cas c'est déjà l'affirmation que les travailleurs ne se laisseront pas sans réagir jeter à la rue par des financiers qui ont largement de quoi maintenir les emplois et les salaires.
                                                                                      Correspondant LO


mercredi 17 octobre 2012

Lettre aux amis de Lutte Ouvrière d'Argenteuil, 15 octobre 2012



Merci à celles et ceux qui nous envoient des timbres. Nous en avons toujours besoin.
 
Dominique MARIETTE
2, rue Rouquès
95100 ARGENTEUIL
06 99 49 98 64
MDommarie@aol.com
                                                                        
Cher(e)s ami(e)s, cher(e)s camarades,
quelques nouvelles de LUTTE OUVRIÈRE-Argenteuil :
1.Le Conseil Municipal d’Argenteuil : Un point n°1, essentiel : celui sur un  « partenariat » entre la Commune et l’enseignement privé catholique que nous refusons. Notre intervention au Conseil de ce lundi 15 octobre :

« Le rapport présenté par monsieur le Maire mis en délibération ce soir regroupe des projets que nous approuvons et un autre sur lequel nous sommes en total désaccord. Il s’agit d’engager des études pour la construction d’équipements publics, mais aussi de « définir les modalités d’un partenariat avec les représentants de l’enseignement privé catholique sous contrat d’association afin de permettre la réalisation d’un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte-Geneviève ».
Nous voterions des deux mains la réalisation d’équipements publics sur un terrain à l’abandon depuis des années. La tour amiantée démolie a suffisamment coûté à la collectivité. Les équipements publics dont la réalisation est projetée apparaissent dans l’intérêt de tous.
Mais ces projets légitimes sont associés à un partenariat en vue de la construction d’un lycée privé catholique. Et là, nous ne sommes absolument pas d’accord.
Nous récusons ce partenariat, et la vente de terrains propriété communale à la fin de favoriser le développement de l’enseignement privé. Par un biais ou par un autre, il s’agit de subventionner l’enseignement privé, et pour nous, il n’est pas question d’accepter que des fonds publics servent une fois de plus le privé.
L’argent public doit aller aux services publics et pas à des établissements d’enseignement confessionnel –cela, quelle que soit la confession- qui sélectionne les enfants en faisant payer leurs services alors que l’Education nationale est tenue, elle, d’accueillir tous les jeunes, sans exception, sans exclusive, quel que soit leur milieu social. A l’heure actuelle et je suis bien placé pour le savoir, l’enseignement public manque désespérément de moyens : en personnel enseignant, en personnel médical, de surveillance des jeunes, etc. Il manque également de moyens matériels. Et on voudrait que nous acceptions de favoriser, peu ou prou, et de financer, ne serait-ce qu’indirectement, des établissements privés ?
L’installation d’un lycée privé catholique à Argenteuil ne pourrait qu’accentuer la concentration des problèmes scolaires du côté de l’école publique, et la sélection par l’argent –même si les sommes demandées ne sont pas astronomiques- des élèves dont les parents peuvent payer. Au lieu d’élever le niveau de l’ensemble des jeunes et de l’ensemble de l’enseignement, c’est à une ségrégation renforcée des élèves que l’on assisterait. Encore une fois, l’accumulation des problèmes à l’école publique, je la vis depuis des décennies, et plus précisément depuis douze ans dans un établissement en difficulté du secondaire de la commune. Et je suis bien placé pour savoir que ce n’est ni la qualité des enseignants ou du personnel ni les élèves qui en sont responsables. Ce qui est en cause, c’est le manque de moyens adaptés à la situation des jeunes, de leurs familles, pour remplir au mieux notre tâche d’éducateurs.
Depuis la loi Falloux, des lois successives ont favorisé les établissements privés et depuis la loi Debré de 1959, les enseignants du privé sont rémunérés par l’Etat. C’est déjà scandaleux. Il n’y a aucune raison pour qu’une municipalité qui se dit socialiste comme la nôtre aille plus avant en ce sens en facilitant l’implantation d’écoles confessionnelles.
Pendant longtemps, le mouvement socialiste a milité pour la défense de l’école publique et contre toutes les mesures aggravant les difficultés de l’enseignement public. Pour nous, cela reste toujours un combat d’actualité. L’école financée avec les deniers publics, c’est l’école publique, obligatoire et ouverte à tous. Si l’église catholique souhaite ouvrir une école, elle en a les moyens, qu’elle s’adresse à ses adeptes pour la réaliser et la financer de bout en bout. Il n’y a aucune raison, en revanche, que la collectivité favorise ses projets, de près ou de loin.
En conséquence, je conclurai pour demander que le projet de réalisation du lycée catholique soit dissocié des autres points présentés. Car si nous sommes pour  refuser ce projet de lycée privé, nous sommes en revanche favorables aux autres objectifs énumérés dans ce rapport. »

2. Journées de présence militante particulière de Lutte Ouvrière :
Sur Bezons : Samedi 20 octobre le matin
         Sur Argenteuil : Samedi 10 novembre matin et après-midi

Vendredi 16 novembre - à 20 h 30
Cercle Léon Trotsky
Le prochain Cercle Léon Trotsky aura pour thème :
Il y a 50 ans la fin de la guerre d'Algérie : La fin du colonialisme mais pas de l'oppression
Espace Paris-Est Montreuil -- 128, rue de Paris
Montreuil (Seine-Saint-Denis) -- Métro : Robespierre (ligne 9)
Participation aux frais : 3 euros, covoiturage possible

Vendredi 7 décembre
Réunion publique de Lutte Ouvrière-groupe d’étude ouvrière
20 heures 15
Espace Nelson Mandéla, bd Leclerc

                                                            
Tous les jours, nous essayons d’écrire une page pour notre blog
lo argenteuil blog
Informations politiques, sociales, rendez-vous, nos activités…Consultez-le.
                                                                                                               
Pour tout contact avec LUTTE OUVRIÈRE-Argenteuil, et ses conseillers municipaux,
Patrice CRUNIL et Dominique MARIETTE, pour être informé de nos activités
et de nos prises de position :
· Permanence :          le vendredi au carrefour Péri-P V-Couturier, de 17 h 15 à 18 h 15,
      · Contact : 2 rue Rouquès 95100 Argenteuil – MDommarie@aol.com – 06 99 49 98 64


Salutations cordiales et militantes, pour les camarades d’Argenteuil,
     Dominique MARIETTE

                        Imprimé par nos soins le 15/10/2012

mardi 16 octobre 2012

Ne pas oublier le massacre du 17 octobre 1961




Le 17 octobre 1961, la police parisienne, sous les ordres du préfet de police Maurice Papon, réprimait une manifestation appelée par le Front de Libération Nationale (FLN) algérien. À Paris, ce jour-là, près de 40 000 Algériens, venus en famille de toute la région parisienne, manifestèrent, bravant le couvre-feu décrété onze jours auparavant. Plus de 10 000 manifestants furent arrêtés avec brutalité et des centaines d'autres furent assassinés, leurs cadavres jetés dans la Seine.
     Pendant des années ce massacre fut passé sous silence ; le bilan officiel resta longtemps de deux morts seulement. Il fallut attendre quarante ans pour qu'une plaque commémorative soit apposée face au pont Saint-Michel, grâce au combat d'associations ou d'historiens comme Jean-Luc Einaudi pour que ce crime ne soit pas oublié.
     Mais si on peut lire désormais qu'à cet endroit, il y a 40 ans, des Algériens furent assassinés, il n'est toujours pas écrit par qui ils le furent. Or ces crimes furent commis par des fonctionnaires de police agissant sous les ordres de leur chef Maurice Papon ; la responsabilité de l'État dans ce crime est par conséquent entière.
     Cette commémoration du massacre d'octobre 1961 permet en tout cas de rappeler à tous que le gouvernement de la République française a pu se comporter comme une dictature... et qu'il le pourrait encore.

Une commémoration est organisée à Argenteuil mercredi 17 octobre à 17 heures 30 sur le pont d'Argenteuil, qui prolonge l'avenue Gabriel Péri

Hollande et la Françafrique : un communiqué de Nathalie Arthaud du 15.10.12.


Hollande et la Françafrique : là non plus le changement, ce n’est pas pour maintenant


Ce n’est pas par amour de la langue française que Hollande a participé au sommet de la francophonie à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), mais pour y défendre les intérêts des capitalistes français. Hollande peut faire son cinéma sur la démocratie et les droits de l’Homme, il peut se pincer le nez en serrant la main à Kabila, dictateur de la RDC, ou à Bongo, le maître du Gabon, il compte sur eux pour assurer l’ordre et les affaires françaises.
     En dépit des grands discours sur la non-ingérence, la France intervient en permanence pour défendre son pré carré africain. Elle est intervenue militairement en avril 2011 pour aider Ouattara à accéder au pouvoir en Côte d’Ivoire et elle veut aujourd’hui intervenir au Mali. Ces interventions se font toujours au nom de la démocratie, de la liberté contre le terrorisme, mais elles sont en réalité le moyen pour l’État français de protéger la chasse gardée des grands groupes français. Et c’est pour cela que moi et mes camarades, nous dénoncerons toujours les interventions de l’impérialisme français, en Afrique comme partout dans le monde.

Radiothérapie à l'hôpital d'Argenteuil : l'impensable ne peut arriver.

Une motion a été votée hier au Conseil municipal d'Argenteuil réclamant le maintien du service de radiothérapie de l'hôpital d'Argenteuil. Son existence a été attaquée par une officine privée à qui la radiothérapie argenteuillaise fait de l'ombre à... ses profits !
     Comme il a été dit hier au soir il est tout de même fort de café qu'une entreprise privée subventionnée par des fonds publics s'attaque à un service public. C'est effectivement un beau résumé de l'économie capitaliste!
     La fermeture de ce service public utile aux malades parmi les plus fragilisés est impensable.
     C'est donc un cas de casus belli. En latin ou en français, l'idée est la même : cela déclencherait immédiatement le combat de tous.

Tout cela soit-disant au nom de la justice

M. Kerfali est convoqué ce jeudi au tribunal de Pontoise. Il était, ce soir-là, le compagnon d'Ali Ziri, mort en juin 2009 à la suite d'un contrôle musclé de police.
     On apprend que le même tribunal de Pontoise vient de rendre une ordonnance de non-lieu dans l'affaire Ali Ziri.
     A quelques jours d'intervalle. Comme un pied de nez à l'encontre des victimes.
     Un homme est mort, il ne s'est rien passé.
     Les policiers incriminés n'ont jamais été entendus.
     Une autre victime, en revanche, passe au tribunal.

lundi 15 octobre 2012

Conseil municipal : non au partenariat avec l'enseignement privé catholique : intervention de D. MARIETTE sur le point 1 de l'ordre du jour. Vote contre des élus Lutte Ouvrière

Nous sommes intervenus sur le point 1 de l'ordre du jour concernant "objectifs d'aménagement du secteur Utrillo-Nord dont la friche Balzac" où il est question "de définir les modalités d'un partenariat avec les représentants de l'enseignement privé catholique sous contrat d'association afin de permettre la réalisation d'un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte Geneviève". Rien de moins !
   


« Le rapport présenté par monsieur le Maire mis en délibération ce soir regroupe des projets que nous approuvons et un autre sur lequel nous sommes en total désaccord. Il s’agit d’engager des études pour la construction d’équipements publics, mais aussi de « définir les modalités d’un partenariat avec les représentants de l’enseignement privé catholique sous contrat d’association afin de permettre la réalisation d’un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte-Geneviève ».

Nous voterions des deux mains la réalisation d’équipements publics sur un terrain à l’abandon depuis des années. La tour amiantée démolie a suffisamment coûté à la collectivité. Les équipements publics dont la réalisation est projetée apparaissent dans l’intérêt de tous.

Mais ces projets légitimes sont associés à un partenariat en vue de la construction d’un lycée privé catholique. Et là, nous ne sommes absolument pas d’accord.

Nous récusons ce partenariat, et la vente de terrains propriété communale à la fin de favoriser le développement de l’enseignement privé. Par un biais ou par un autre, il s’agit de subventionner l’enseignement privé, et pour nous, il n’est pas question d’accepter que des fonds publics servent une fois de plus le privé.

L’argent public doit aller aux services publics et pas à des établissements d’enseignement confessionnel –cela, quelle que soit la confession- qui sélectionne les enfants en faisant payer leurs services alors que l’Education nationale est tenue, elle, d’accueillir tous les jeunes, sans exception, sans exclusive, quel que soit leur milieu social. A l’heure actuelle et je suis bien placé pour le savoir, l’enseignement public manque désespérément de moyens : en personnel enseignant, en personnel médical, de surveillance des jeunes, etc. Il manque également de moyens matériels. Et on voudrait que nous acceptions de favoriser, peu ou prou, et de financer, ne serait-ce qu’indirectement, des établissements privés ?

L’installation d’un lycée privé catholique à Argenteuil ne pourrait qu’accentuer la concentration des problèmes scolaires du côté de l’école publique, et la sélection par l’argent –même si les sommes demandées ne sont pas astronomiques- des élèves dont les parents peuvent payer. Au lieu d’élever le niveau de l’ensemble des jeunes et de l’ensemble de l’enseignement, c’est à une ségrégation renforcée des élèves que l’on assisterait. Encore une fois, l’accumulation des problèmes à l’école publique, je la vis depuis des décennies, et plus précisément depuis douze ans dans un établissement en difficulté du secondaire de la commune. Et je suis bien placé pour savoir que ce n’est ni la qualité des enseignants ou du personnel ni les élèves qui en sont responsables. Ce qui est en cause, c’est le manque de moyens adaptés à la situation des jeunes, de leurs familles, pour remplir au mieux notre tâche d’éducateurs.

Depuis la loi Falloux, des lois successives ont favorisé les établissements privés et depuis la loi Debré de 1959, les enseignants du privé sont rémunérés par l’Etat. C’est déjà scandaleux. Il n’y a aucune raison pour qu’une municipalité qui se dit socialiste comme la nôtre aille plus avant en ce sens en facilitant l’implantation d’écoles confessionnelles.

Pendant longtemps, le mouvement socialiste a milité pour la défense de l’école publique et contre toutes les mesures aggravant les difficultés de l’enseignement public. Pour nous, cela reste toujours un combat d’actualité. L’école financée avec les deniers publics, c’est l’école publique, obligatoire et ouverte à tous. Si l’église catholique souhaite ouvrir une école, elle en a les moyens, qu’elle s’adresse à ses adeptes pour la réaliser et la financer de bout en bout. Il n’y a aucune raison, en revanche, que la collectivité favorise ses projets, de près ou de loin.

En conséquence, je conclurai pour demander que le projet de réalisation du lycée catholique soit dissocié des autres points présentés. Car si nous sommes pour  refuser ce projet de lycée privé, nous sommes en revanche favorables aux autres objectifs énumérés dans ce rapport. »


Le point n'étant pas dissocié, nous avons voté contre, les deux seuls votes contre, le groupe PCF n'ayant pas pris part au vote, une élue "verte" s'étant abstenue.

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 15.10.12.


LA PAIX CAPITALISTE C’EST LA GUERRE SOCIALE OU LA GUERRE TOUT COURT

Non, on ne rêve pas quand Hollande fait de la France le défenseur en titre des droits de l’Homme en Afrique. Non, l’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne n’est pas un gag.
     Faut-il se glorifier que depuis soixante ans les principales puissances européennes ne se sont pas entretuées comme elles l’ont fait à deux reprises lors de la Première et de la Seconde guerres mondiales ? Quant à prétendre que l’Union Européenne a assuré la paix sur le continent depuis soixante ans, c’est avoir la mémoire courte. Oubliée la guerre qui a ensanglanté les Balkans il y quinze 15 ans ! Oublié le massacre de Srebrenica !
     Et oubliées, surtout, les guerres infectes menées par ces mêmes puissances en dehors de l’Europe pour préserver leur domination en Algérie, au Vietnam, au Moyen-Orient. Oh, la guerre n’est pas sur le sol de l’Union européenne, mais des soldats français, britanniques, espagnols bombardent et tuent en Afghanistan. Si des troupes françaises sont basées en Afrique, ce n’est pas pour promouvoir les droits de l’Homme mais pour voler au secours de dictateurs mal en point.
     Présenter la France, ou l’Union européenne, comme facteurs de paix, de coopération et de solidarité est une sinistre comédie.
    D’autant plus sinistre en ce qui concerne l’Union européenne, qu’elle menace d’éclater. La crise et les attaques spéculatives contre la zone euro opposent les pays européens les uns aux autres, creusent les inégalités, confortent la tutelle des deux impérialismes dominants, la France et surtout l’Allemagne, sur les autres. Les réflexes égoïstes, protectionnistes et nationalistes sont autant de menaces d’affrontements pour l’avenir.
     Ce prix Nobel de la paix est d’autant plus déconnecté de la réalité qu’en Europe, des millions de travailleurs perdent leur travail, leurs économies, leurs biens et voient leur existence mise en danger. Des millions de travailleurs en sont à se demander comment vivre avec un salaire en moins dans la famille. Comment surnager avec un revenu amputé d’un tiers, voire de moitié comme en Grèce ? Comment survivre avec une pension de retraite inférieure au loyer ? Où trouver de quoi manger ? Comment se loger, se chauffer ?
     La crise a aggravé la guerre sociale en aggravant l’exploitation et la rapacité patronale, et aucune région au monde n’y échappe.
     En Afrique, où un salaire de 100 ou 200 euros paraît un privilège à l’écrasante majorité qui est au chômage, cette guerre sociale est d’une tout autre ampleur. La colonisation d’abord, puis l’impérialisme ont condamné les pays d’Afrique au sous-développement, les transformant en réservoirs de matières premières et de bras à exploiter.
     Aujourd’hui le pillage des ressources minières de l’Afrique par les multinationales françaises se poursuit : Areva pour l’uranium, Total pour le pétrole, Rougier pour les essences de bois. Bolloré et Bouygues contrôlent le commerce, les ports, les chemins de fer en Côte-d’Ivoire et au Sénégal. Tant que ces multinationales seront présentes, la Françafrique a de beaux jours devant elle.
     Ce n’est pas par amour de la langue française que Hollande a participé au sommet de la francophonie à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC), mais pour y défendre les intérêts des capitalistes français. Hollande peut faire son cinéma sur la démocratie et les droits de l’Homme, il peut se pincer le nez en serrant la main à Kabila, dictateur de la RDC, ou à Bongo, le maître du Gabon, il compte sur eux pour assurer l’ordre et les affaires françaises.
    En dépit des grands discours sur la non-ingérence, la France intervient en permanence pour défendre son pré carré africain. Elle est intervenue militairement en avril 2011 pour aider Ouattara à accéder au pouvoir en Côte-d’Ivoire et elle veut aujourd’hui intervenir au Mali. Ces interventions se font toujours au nom de la démocratie, de la liberté contre le terrorisme, mais elles sont en réalité le moyen pour  l’Etat français de protéger la chasse gardée des grands groupes français.
     Tant que le pouvoir économique appartient au grand capital et le pouvoir politique à ses hommes de main, les classes exploitées et les peuples opprimés n’auront droit qu’à des discours doucereux des chefs d’Etat, des prix Nobel d’hypocrisie et l’exploitation, les coups et la misère, toujours.