lundi 15 octobre 2012

Conseil municipal : non au partenariat avec l'enseignement privé catholique : intervention de D. MARIETTE sur le point 1 de l'ordre du jour. Vote contre des élus Lutte Ouvrière

Nous sommes intervenus sur le point 1 de l'ordre du jour concernant "objectifs d'aménagement du secteur Utrillo-Nord dont la friche Balzac" où il est question "de définir les modalités d'un partenariat avec les représentants de l'enseignement privé catholique sous contrat d'association afin de permettre la réalisation d'un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte Geneviève". Rien de moins !
   


« Le rapport présenté par monsieur le Maire mis en délibération ce soir regroupe des projets que nous approuvons et un autre sur lequel nous sommes en total désaccord. Il s’agit d’engager des études pour la construction d’équipements publics, mais aussi de « définir les modalités d’un partenariat avec les représentants de l’enseignement privé catholique sous contrat d’association afin de permettre la réalisation d’un lycée, et consécutivement de doubler les effectifs du collège Sainte-Geneviève ».

Nous voterions des deux mains la réalisation d’équipements publics sur un terrain à l’abandon depuis des années. La tour amiantée démolie a suffisamment coûté à la collectivité. Les équipements publics dont la réalisation est projetée apparaissent dans l’intérêt de tous.

Mais ces projets légitimes sont associés à un partenariat en vue de la construction d’un lycée privé catholique. Et là, nous ne sommes absolument pas d’accord.

Nous récusons ce partenariat, et la vente de terrains propriété communale à la fin de favoriser le développement de l’enseignement privé. Par un biais ou par un autre, il s’agit de subventionner l’enseignement privé, et pour nous, il n’est pas question d’accepter que des fonds publics servent une fois de plus le privé.

L’argent public doit aller aux services publics et pas à des établissements d’enseignement confessionnel –cela, quelle que soit la confession- qui sélectionne les enfants en faisant payer leurs services alors que l’Education nationale est tenue, elle, d’accueillir tous les jeunes, sans exception, sans exclusive, quel que soit leur milieu social. A l’heure actuelle et je suis bien placé pour le savoir, l’enseignement public manque désespérément de moyens : en personnel enseignant, en personnel médical, de surveillance des jeunes, etc. Il manque également de moyens matériels. Et on voudrait que nous acceptions de favoriser, peu ou prou, et de financer, ne serait-ce qu’indirectement, des établissements privés ?

L’installation d’un lycée privé catholique à Argenteuil ne pourrait qu’accentuer la concentration des problèmes scolaires du côté de l’école publique, et la sélection par l’argent –même si les sommes demandées ne sont pas astronomiques- des élèves dont les parents peuvent payer. Au lieu d’élever le niveau de l’ensemble des jeunes et de l’ensemble de l’enseignement, c’est à une ségrégation renforcée des élèves que l’on assisterait. Encore une fois, l’accumulation des problèmes à l’école publique, je la vis depuis des décennies, et plus précisément depuis douze ans dans un établissement en difficulté du secondaire de la commune. Et je suis bien placé pour savoir que ce n’est ni la qualité des enseignants ou du personnel ni les élèves qui en sont responsables. Ce qui est en cause, c’est le manque de moyens adaptés à la situation des jeunes, de leurs familles, pour remplir au mieux notre tâche d’éducateurs.

Depuis la loi Falloux, des lois successives ont favorisé les établissements privés et depuis la loi Debré de 1959, les enseignants du privé sont rémunérés par l’Etat. C’est déjà scandaleux. Il n’y a aucune raison pour qu’une municipalité qui se dit socialiste comme la nôtre aille plus avant en ce sens en facilitant l’implantation d’écoles confessionnelles.

Pendant longtemps, le mouvement socialiste a milité pour la défense de l’école publique et contre toutes les mesures aggravant les difficultés de l’enseignement public. Pour nous, cela reste toujours un combat d’actualité. L’école financée avec les deniers publics, c’est l’école publique, obligatoire et ouverte à tous. Si l’église catholique souhaite ouvrir une école, elle en a les moyens, qu’elle s’adresse à ses adeptes pour la réaliser et la financer de bout en bout. Il n’y a aucune raison, en revanche, que la collectivité favorise ses projets, de près ou de loin.

En conséquence, je conclurai pour demander que le projet de réalisation du lycée catholique soit dissocié des autres points présentés. Car si nous sommes pour  refuser ce projet de lycée privé, nous sommes en revanche favorables aux autres objectifs énumérés dans ce rapport. »


Le point n'étant pas dissocié, nous avons voté contre, les deux seuls votes contre, le groupe PCF n'ayant pas pris part au vote, une élue "verte" s'étant abstenue.

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