Mpox : le capitalisme propage l’épidémie
Publié le 21/08/2024
L’OMS a déclaré l’épidémie de Mpox « urgence sanitaire mondiale » mercredi 14 août, alors que le variant actuel circule depuis presque un an en République démocratique du Congo et a déjà fait officiellement 548 morts dont de nombreux enfants.
Un cas de Mpox, aussi appelée variole du singe, détecté en Suède jeudi 15 août a confirmé la possibilité d’une extension aux pays riches. En RDC, la maladie a été repérée en 1970 et, depuis, elle a fait en Afrique des victimes trop pauvres pour intéresser les laboratoires.
La propagation du variant actuel a, elle, été favorisée par la guerre qui ravage la RDC depuis 24 ans, car les habitants de cette région du Kivu, obligés de se réfugier dans la forêt pour échapper aux milices, de s’entasser dans des camps de réfugiés, se sont retrouvés davantage exposés. La maladie s’est étendue à douze autres pays africains.
En 2022, la menace de contaminations dans les pays riches et la perspective des profits avaient déjà poussé le laboratoire Bavarian Nordic à produire un vaccin. Les pays riches en ont acheté de grandes quantités.
Mais il n’y a aujourd’hui toujours que 200 000 doses disponibles en Afrique, loin des 10 millions nécessaires, selon le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies. Le groupe Bavarian, dont le cours en Bourse a grimpé de 40 % ces derniers jours, assure être capable d’en produire 10 millions d’ici 2025. Elles sont à vendre mais les pays les plus touchés n’ont pas les moyens d’en acheter, réduits à faire appel à des dons.
Le gouvernement américain a annoncé l’envoi de 50 000 doses de vaccins, la Commission européenne 215 000, mais on est loin du compte. Gabriel Attal a lui aussi promis des livraisons gratuites de vaccins, ajoutant avec un cynisme révélateur, que la priorité sanitaire était de « contenir le foyer épidémique en Afrique ».
En maintenant une grande partie de la planète dans le sous-développement, le système capitaliste empêche de lutter efficacement contre les épidémies qui, elles, ne connaissent pas de frontières.
Cécile Seyrig (Lutte ouvrière n°2925)
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