Biogroup Lorraine. Grève suspendue, mais colère maintenue
Publié le 22/05/2024
Démarrée sur un appel syndical de FO et de la CGT, lundi 13 mai, la grève des employés des laboratoires d’analyses médicales de Biogroup Lorraine a duré quatre jours, à la surprise générale.
La grève a été massive à 80 % le premier jour et à 60 % le dernier jour, jeudi 16 mai, dans les 70 laboratoires lorrains qui emploient 750 salariés. Les syndicats ont appelé à suspendre le mouvement face à la direction qui exigeait la reprise du travail pour commencer à négocier… mais qui n’a cédé que des miettes : 4 % pour les plus bas salaires, un pourcentage dégressif pour les plus élevés, soit à peine 60 euros brut.
Le mécontentement accumulé depuis le Covid où, de l’infirmière au coursier, les rythmes de travail ont été insupportables, ajouté à des salaires qui n’augmentent pas, une prime de participation divisée par quatre, tout cela a fait déborder le vase. Tout le monde a été surpris de la détermination et de la colère des grévistes, et la floraison de pancartes improvisées a montré à quel point ils en avaient assez.
La visite de François Ruffin, accompagné de la députée LFI de la circonscription, venus soutenir la grève à son troisième jour, a été appréciée par les grévistes. Ils étaient plus de 200 devant le siège du groupe à Metz, venus de plusieurs villes de Lorraine.
Les syndicats revendiquaient un treizième mois mais étaient divisés sur la revendication de salaire. FO réclamait 7 % d’augmentation, ce qui favoriserait les plus hauts revenus, et la CGT 300 euros pour tous. Chacun est resté sur ses positions et les grévistes n’ont pas été appelés à décider par eux- mêmes. Mais ils ont été unanimes à dénoncer l’enrichissement scandaleux des actionnaires : tandis que la masse salariale a baissé l’an dernier, passant de 25 millions à 20 millions d’euros, les dividendes, eux, ont augmenté et la rentabilité a explosé à 14 %. Alors, ce n’est pas fini à Biogroup : des débrayages et des grèves ont eu lieu dans d’autres régions du pays pour les mêmes raisons depuis le début de l’année.
Les employés des laboratoires, veulent des salaires et des conditions de travail correctes. Ils n’ont pas dit leur dernier mot.
Étienne Hourdin (Lutte ouvrière n°2912)
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