Casino : roulette russe avec la peau des salariés
06 Décembre 2023
Mardi 5 décembre les salariés du siège du groupe Casino, à Saint-Étienne, étaient appelés à faire grève et à manifester à l’appel de tous les syndicats. Ils ont été rejoints par ceux des magasins et des entrepôts de la région et des délégations de Paris, Marseille ou Auxerre.
Au total, plus de 1 000 personnes ont manifesté dans la ville. Les travailleurs de Vitry-sur-Seine, siège de Monoprix et Franprix, qui appartiennent au groupe Casino, étaient appelés aussi à la mobilisation.
Le groupe, très endetté, et qui a fait pendant des années la fortune de Jean-Charles Naouri, vient d’être racheté par le milliardaire Kretinsky, connu pour posséder plusieurs journaux, comme Le Monde ou Marianne. Il s’apprête à poursuivre la vente de ses magasins. Les entrepôts sont particulièrement menacés. Près de Saint-Étienne, plus de 200 embauchés et 100 intérimaires de l’entrepôt sont concernés. Au siège, les 1600 employés risquent aussi de perdre leur emploi. Et rien ne dit que des magasins ne vont pas fermer dans les prochains mois. Quant à ceux qui vont être rachetés, les droits existants des travailleurs et leur emploi ne seront de toute façon garantis que pendant quelques mois.
Parmi les manifestants, beaucoup étaient en grève pour la première fois de leur vie. Depuis des mois déjà, des travailleurs sont poussés au départ. L’inquiétude est grande : comment joindre les deux bouts quand on est mère seule ou quand plusieurs membres de la famille travaillent pour Casino ?
Pendant des années, les actionnaires de Casino se sont enrichis en jouant au Monopoly géant, rachetant des enseignes dans le monde entier. Aujourd’hui, le vent a tourné. Mais jamais les travailleurs du groupe n’ont eu leur mot à dire sur ces manœuvres. Et, encore aujourd’hui, ils sont les derniers informés de ce qui se trame.
L’ouverture des comptes et la transparence sur les circuits financiers et les fortunes des principaux responsables révéleraient que ces capitalistes ont de quoi assumer les conséquences de leur économie pour que les travailleurs n’en fassent pas les frais.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2888)
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