jeudi 16 novembre 2023

Moyen-Orient : De Tel Aviv à Gaza, une classe ouvrière israélo-arabe. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître

De Tel Aviv à Gaza, une classe ouvrière israélo-arabe

15 Novembre 2023

Si l’attaque du Hamas contre des civils le 7 octobre a provoqué un immense choc en Israël et a contribué à renforcer les pires va-t-en-guerre groupés derrière Netanyahou et l’armée, les classes sociales n’ont pas pour autant disparu dans ce pays.

Pour justifier leur politique, les dirigeants occidentaux qui font bloc derrière Netanyahou, mais aussi nombre d’organisations nationalistes palestiniennes combattant l’occupation, présentent la population israélienne comme un bloc aux intérêts communs. Mais, avec 9,5 millions d’habitants, Israël est traversé par de multiples fractures politiques, religieuses et sociales.

Aux inégalités anciennes entre les Juifs ashkénazes venus d’Europe, plus favorisés, et les Juifs séfarades venus des pays arabes à partir des années 1950, se sont ajoutées d’autres inégalités subies par ceux venus de l’ancienne Union soviétique à partir des années 1990, ceux arrivés d’Éthiopie ou du Soudan. Elles se traduisent dans les salaires, les emplois, l’accès au logement. Si nombre d’habitants des colonies sont des sionistes convaincus ou des ultra-orthodoxes à l’idéologie d’extrême droite, bien des familles se sont installées en Cisjordanie ou à proximité de Gaza uniquement parce que les loyers y sont bien plus abordables. Il y a un prolétariat juif en Israël, comme il y a une bourgeoisie, très liée à la bourgeoisie occidentale.

Dans le même temps, un Israélien sur cinq est un Palestinien ayant la citoyenneté israélienne. Considérés comme des citoyens de seconde zone, plus souvent au chômage, particulièrement surveillés et harcelés depuis le 7 octobre, ces 1,8 million de Palestiniens vivent malgré tout aux côtés des Juifs israéliens. Ils travaillent souvent ensemble, par exemple dans les hôpitaux, qui ne fonctionneraient pas sans le personnel soignant arabe.

Dans de nombreux secteurs, des travailleurs juifs côtoient tous les jours des travailleurs arabes israéliens, mais aussi des travailleurs venus de Thaïlande dans l’agriculture, de Roumanie, de Chine ou de Turquie dans le bâtiment, des Philippines dans les soins à la personne. Les uns et les autres sont souvent exploités par le même patron israélien… ou étranger. Malgré les opérations de bouclage de la Cisjordanie ou de Gaza, malgré les attentes épuisantes aux check-points, malgré les tracasseries administratives pour obtenir un permis de travail, plusieurs dizaines de milliers de Palestiniens non résidents travaillaient encore en Israël avant le 7 octobre. Cela signifie que des liens existent de part et d’autre des murs et des barbelés installés par l’État sioniste.

Qu’ils soient israéliens ou étrangers, juifs, musulmans, chrétiens ou autres, ces travailleurs subissent les conséquences économiques désastreuses d’un état de guerre permanent, à commencer par l’inflation. Si les conséquences sont toujours pires pour les plus opprimés, ils forment une même classe ouvrière, aujourd’hui divisée par les choix politiques des partis, en Israël mais aussi en Cisjordanie et à Gaza, qui prétendent les représenter. C’est sur cette base de classe qu’ils peuvent se battre ensemble contre les capitalistes, contre l’impérialisme et contre les frontières absurdes qui les partagent.

                                    Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2885)

 

 

Ce vendredi 17 novembre, nous appelons à manifester à Argenteuil, du Val-Sud à la gare d’Argenteuil. Le départ a lieu à 18 heures devant le magasin Auchan, angle de l'avenue Utrillo et de l'avenue du Gl Leclerc. Nous y tiendrons notre permanence du vendredi à partir de 17 heures.

         Nous manifesterons pour montrer notre solidarité avec les Gazaouis victimes d’un drame effroyable. Mais il ne s’agit pas seulement de manifester cela, mais également d’affirmer les seules perspectives qui donneront un jour une issue à la situation inextricable du Moyen-Orient. Pour affirmer notre confiance dans les travailleurs de la région, et la seule perspective qui vaille, celle du renversement de l’impérialisme, la domination des multinationales et des États dominants, avec le premier d’entre eux, l’impérialisme des États-Unis. Discuter sans cesse de ces idées c’est aider au développement de la conscience de notre classe.

 

 

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Les prochaines permanences prévues :

- Vendredi 17 novembre, de 15 h.40 à 16 h.40 au marché du Val-Nord ;

 -et de 17 h. à 18 heures, esplanade du Val-Nord ;

-Samedi matin 18 novembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;

- et de 11 h. à midi au marché de la Colonie ; 

-Dimanche 19 novembre : de 10 h.15  à 10 h.55 devant Intermarché du Centre ;

-et de 11 heures à midi au marché Héloïse ;

-Lundi 20 novembre, de 18 h. à 19 h. centre commercial des Raguenets ;

-Mardi 21 novembre, centre commercial de la cité Joliot-Curie, de 18 à 19 h. ;

-Mercredi 22 novembre, de 11 h.30 à midi marché des Champioux.

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

N’oubliez pas de noter sur vos agendas, le rendez-vous plus lointain de notre banquet local qui aura lieu en journée le dimanche 24 mars prochain. Dès à présents, parlez-en autour de vous et réservez. Le prix du repas est désormais fixé. Comme l’an dernier, 17 euros pour les adultes, 8 pour les enfants jusqu’à 14 ans.

 

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