jeudi 10 mars 2022

Poutine fait aussi la guerre à son propre peuple. Un article du numéro 2797 de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître

 Poutine fait aussi la guerre à son propre peuple

09 Mars 2022

En lançant ses tanks et ses bombardiers sur l’Ukraine, Poutine a enfermé les habitants de Kiev, Kharkov, Marioupol et Odessa dans un étau de feu et de mort. Mais, en Russie même, la population n’est pas épargnée par l’état de guerre, même si le Kremlin ne l’a pas encore déclaré.

Dès le 25 février, les autorités russes ont promulgué des décrets restreignant un peu plus ce qu’il restait de liberté d’expression.

La Douma (la Chambre des députés) vient d’interdire tout propos ou écrit attentatoire à la réputation de l’armée. Cela peut coûter 12 ans de prison. La diffusion d’informations qualifiées de fausses sur l’« opération militaire spéciale » de Poutine, sa guerre en fait, vaut trois ans de prison ; elle vaut cinq ans si des fonctionnaires ou des « groupes organisés » sont impliqués, et jusqu’à 15 ans s’il s’ensuit des « conséquences graves ». Apporter son soutien à des institutions ou à des personnes en Ukraine, où beaucoup de Russes ont de la famille, même par un don humanitaire, est considéré comme une « trahison de l’État »…

Les directions des grandes entreprises et des établissements d’enseignement ont fait allégeance au maître du Kremlin. Elles affichent même les mesures qu’elles prennent contre ceux qui, en leur sein, rejettent la politique de Poutine.

« Ce n’est pas le moment de nous diviser, mais de nous unir, et de nous unir autour de notre président », a déclaré le porte-parole de Poutine. Ce message est martelé jusqu’à la nausée par les chaînes de télévision, où ne s’expriment que les hommes du pouvoir.

Pour museler toute voix discordante, le pouvoir a bloqué l’accès à certains réseaux sociaux, a interdit la radio libérale Èkho Moskvy et son pendant télévisé Dojd’. Quant au dernier journal anti-Poutine, Novaïa Gazeta, qui ne paraît déjà pas tous les jours, il ne sort plus qu’avec de grands placards blancs à la place d’articles censurés.

Place nette a été faite devant le rouleau compresseur de la propagande. Il est ainsi plus difficile encore de contrer les mensonges du Kremlin, qui prétend secourir les russophones d’Ukraine, auprès d’une population russe qui n’imaginait pas une telle guerre possible, une opinion que beaucoup n’hésitaient pas à exprimer encore récemment.

La censure, l’interdiction de manifester, la menace de la répression et l’absence d’une opposition organisée au régime, à plus forte raison du point de vue des intérêts des classes populaires, n’ont pas empêché des manifestations contre la guerre dans les grandes villes du pays.

Malgré les risques encourus, dont le moindre est une « condamnation administrative » qui peut aller jusqu’à vingt jours de prison pour participation à un « rassemblement illégal sur la voie publique », certains de ceux que cette guerre indigne tiennent à le crier haut et fort. Et ils sont assez nombreux pour qu’en deux semaines il y ait eu déjà 15 000 arrestations. Les tabassages au poste de police, la perte de son travail ou l’interdiction de poursuivre ses études n’ont pas découragé ces manifestants. On a remarqué qu’il se trouvait parmi eux des jeunes en nombre significatif : des lycéens, des étudiants, voire de jeunes travailleurs qui, fin février encore, disaient que cette guerre ne serait pas la leur.

Les jeunes du monde du travail ont des raisons de craindre de se retrouver aux premières loges si la guerre se poursuit. Certes, Poutine prétend n’expédier en Ukraine que des engagés, afin de rassurer les parents de conscrits. Mais si, dans les grandes villes, les jeunes issus de la petite bourgeoisie arrivent à échapper à l’armée par le piston ou un pot-de-vin, dans la classe ouvrière et en province tout le monde sait à quoi s’expose un appelé qui refuse de signer le contrat d’engagement « volontaire » que lui tend un gradé.

Il est peu probable que l’ambiance d’union sacrée et la pression visant à faire s’aligner tout le monde derrière Poutine aient pu effacer d’un coup les réserves, pour le moins, des classes populaires à l’encontre du régime. À leur façon, les faits récents pourraient même les conforter, même s’il est très difficile de le mesurer.

Le pouvoir a saisi l’occasion de la discussion à la Douma sur la reconnaissance des républiques sécessionnistes du Donbass, pour menacer de supprimer le treizième mois des travailleurs qui en ont un, au nom de l’effort collectif national à consentir. C’est une mesure que le Kremlin a pris soin de laisser proposer par un député du KPRF, le parti dit communiste qui est pro-Poutine et pro-guerre.

Le conflit a ainsi servi de prétexte à une nouvelle attaque contre la classe ouvrière. Le lien saute aussi aux yeux entre cette guerre et l’effondrement du rouble. Depuis le 22 février, la monnaie russe a perdu la moitié de sa valeur en dollars ou en euros. Du coup, de nombreux produits importés, quand ils n’ont pas disparu avec les sanctions occidentales, ont vu leur prix exploser sans que les salaires suivent. C’est le niveau de vie de dizaines de millions de travailleurs et de retraités qui s’effondre avec la guerre.

L’emploi n’est pas mieux loti. Dans l’automobile en particulier, les usines de grands groupes mondiaux (Volkswagen à Nijny-Novgorod, Renault à Moscou et Togliatti, par exemple) ont mis au chômage tout ou partie de leurs dizaines de milliers de salariés. Leurs directions arguent des sanctions, qui bloquent l’arrivée de composants et pièces détachées, mais elles se gardent bien de dire si et comment ce chômage technique sera indemnisé.

À cela s’ajoute partout une mise au pas des travailleurs, au nom de la défense de la patrie.

Une grève contre un système qui faisait dépendre les salaires du cours du rouble vient d’avoir lieu dans l’industrie, chez Ghermont au Tatarstan. La direction a préféré céder. On ne sait si de tels faits vont se répéter et si la contestation ouvrière pourrait s’étendre. Mais une chose est certaine : des réactions venant de la classe ouvrière seraient la meilleure chose qui puisse arriver pour faire cesser cette guerre fratricide, et pour faire que cette guerre ne soit pas entre deux pays ou deux parties d’un même peuple, mais entre les exploités d’une part, et leurs oppresseurs, leurs exploiteurs d’autre part, et cela quelle que soit leur nationalité.

                                             Pierre LAFFITTE (Lutte ouvrière n°2797)

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Argenteuil, plus de passe vaccinal nécessaire pour assister au banquet de Lutte ouvrière le samedi 19 mars prochain à L’Atrium

L’occasion de se retrouver pour une soirée fraternelle, c’est nécessaire, on en a besoin

 

Voilà une bonne nouvelle dans ces temps gris. Plus de passe vaccinal à partir du 14 mars. Cela tombe bien puisque notre banquet est le 19…

La municipalité ne nous a pas facilité la tâche en ne répondant à notre demande de salle pour l’organisation du banquet que très tardivement, cinq semaines avant la date prévue, alors qu’il nous faut habituellement plusieurs mois pour l’organiser. Mais nous avons décidé de relever le défi.

Le banquet-soirée dansante aura lieu le 19 mars dans la salle de l’Atrium, route de Cormeilles, à partir de 19 heures. Le nombre de convives est limité à 250. Pour réserver sa place, il faut le faire vite, très vite.

         Les « « moonlights swampers » animeront la soirée dansante.

         Nous avons besoin de nous retrouver. Voilà une première occasion de le faire après ces mois et ces mois d’incertitude, et dans la situation de tension internationale actuelle. Faisons que notre soirée du 19 mars soit un succès et nous réchauffe. Amenons-y nos familles, nos voisins, nos amis. Pour passer une soirée de fraternité et d’amitié, mais aussi pour échanger, pour faire le point, et discuter de nos perspectives révolutionnaires.

         Pour s’inscrire, 17 euros par personne adulte, et 8 par enfant ! (Chèque à l’ordre de D. Mariette, ou en espèces). Contact : Dominique M. 0699499864    MDommarie@aol.com                           

 

Dimanche 3 avril

Meeting national de Nathalie Arthaud

à 15h00

ZÉNITH PARIS – LA VILLETTE

Accès piétons : Porte de Pantin

Parking : Porte de la Villette

Il faut s’inscrire auprès de Thierry Pellet pour le départ en car d’Argenteuil au 0664197885

 

Les prochaines permanences

-aujourd’hui jeudi 10 mars, de 17 h.45 à 18 h.30, au Val-Nord devant le centre commercial de l’esplanade de la Commune de Paris ;

- vendredi 11 mars, de 15 h.40 à 16 h.40 marché du Val-Nord ;

Et de 17 h.15 à 18 h.15 carrefour Babou ;

-samedi 12 mars, de 10 h. à 10 h.30 marché des Coteaux ;

-de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;

-et de 11 h. à midi dans le centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-Dimanche 13 mars, de 10 h. à 10 h.55 devant l’Intermarché du centre,

 Et de 11 h. à midi, au marché Héloïse.

-lundi 14 mars, de 18 à 19 h, centre commercial, Les Raguenets, Saint-Gratien ;

-mercredi 15 mars, de 11 h. à 11 h.45 au marché des Champioux.

 

                                           

Achetez notre hebdomadaire Lutte ouvrière (1,2 euro) numéro 2796 et Lutte de classe (2,5 euros) n°223 (au « Presse papier » seulement), lors des permanences et :

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Nathalie Arthaud dans les médias :

Regardez les nombreuses vidéos sur le site lutte-ouvriere.org et

 https://www.nathalie-arthaud.info/

 

La Fête de Lutte ouvrière à Presles, les 27, 28 et 29 mai 2022

Les habitués de la fête de Lutte ouvrière à Presles savent que celle-ci se tient d’ordinaire lors du week-end de la Pentecôte. Or la ligne H de la SNCF, qui dessert la gare de Presles-Courcelles, sera interrompue pour travaux à la Pentecôte 2022. C’est pourquoi nous avons décidé d’avancer notre fête annuelle, et de l’organiser pendant le week-end de l’Ascension, soit les vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 mai 2022. Des dates à retenir !

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM.

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