« Dialogue social » façon Blanquer
"Avec des collègues de l'académie d'Amiens, nous avons fait grève pour réclamer un allongement des durées de correction, comme cela a été le cas à Grenoble et à Lille. Le délai a en effet été raccourci alors que le nombre général de copies a augmenté, à cause de la réquisition de collègues obligés de faire passer le Grand Oral.
Nous avons demandé à être reçus par le Rectorat, qui n'a pas daigné nous répondre, malgré les communiqués répétés et demande de notre part. La veille du rendu des notes, un mail (signé d'une boîte intitulée "Dialogue social", heureusement que le ridicule ne tue pas) nous offre de ne pas rendre les copies le mardi 29 à 17h, mais le lendemain matin avant 09h. Ce cher Monsieur Dialogue social a donc poussé la bienveillance jusqu'à nous autoriser à finir de corriger dans la nuit, quelle magnanimité. Tout cela évidemment "dans l'intérêt des élèves", comme si l'"intérêt des élèves" intéressait le Ministère de l'Education, qui continue de réduire les postes et de surcharger les classes !
Devant cette réponse méprisante, nous avons maintenu la grève, pour demander un vrai délai de 48h, et revenir à l'échéance habituelle. L'utilisation du logiciel Santorin (l'élégant acronyme qui désigne le nouveau logiciel de correction du bac) a alors montré sa réelle utilité pour le Rectorat, qui a supprimé toutes les copies non corrigées de nos lots, pour les renvoyer aléatoirement à d'autres correcteurs. La plupart des collègues ont refusé ces lots supplémentaires, et c'est donc l'inspectrice (dont la volonté de ne pas contrarier le Rectorat confine à l'abnégation !) qui a accepté de corriger toutes les copies en moins de 24h, plutôt que de nous laisser faire notre travail correctement et dans un délai raisonnable..."
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